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she wore a smile like a loaded gun, touch me and you’ll burn, u n d e r e s t i m a t e me, that’ll be fun, a girl who does what she wants and says what she wants, don’t bleed on my floor, what doesn’t kill me better run, in my d e f e n s e, i was left unsupervised, tell the wolves i’m home, i met evil when i was only a child, i said i’m fucking fine, for you, i would, broken girls b l o s s o m into warriors, i may be heartless, but you’re naive, badass with a big heart, she combine a mean a n g e l and a kind demon, dead, but not allowed to die alive, but as good as dead, still. i rise

+ indépendante, débrouillarde, agile, fast learner
- en colère, blessée, bornée, sauvage, trust issues

chapitre i.
— tiens toi droite. —baisse les yeux. — lève la tête. — croise les jambes. inlassablement, encore et encore. les même recommandations, le besoin viscérale de dicter chaque comportement, chaque action — jusqu'à la moindre inspiration. c'est perpétuel, les paroles en boucles qui résonnent dans l'esprit, les automatismes qu'elle prends et les exclamations à chaque fois que les invités passent les portes du salon des starling. vous l'avez bien élevée. on croirait presque qu'elle est votre fille. mais elle ne l'est pas, rune. et s'ils ont fait l'honneur de lui donner leur nom, c'était simplement pour effacer la misère du sien, laisser croire à une bonté sans égale ou ils viendraient la chérir comme leur propre enfant — réalité bien différente quand tout au plus, elle est une décoration. puis elle est docile, l'enfant automate, gracieuse jusque dans les gestes, toujours prête à répondre à la moindre requête. elle dit jamais grand chose rune, se pavane quand on lui demande avant de retourner dans les draps de son lit pour entendre le même cliquetis — celui qui lui annonce que la porte est verrouillée et que personne ne viendra l'aider quand les cauchemars viendront la hanter.

c'est toujours le même pourtant. elle rêve de cette chambre dans l'exacte même configuration, la même porte fermée et la même lueur rouge qui brille dans le coin à gauche — signe que la surveillance est activée. ça gratte contre le sol à chaque fois, semblable à une craie frottée contre un tableau, le son qui fait grincer des dents. et il souffle, souffle, souffle. qui ? enfant terrifiée qui reste planquée sous sa couette, les mains qui surgissent de sous le lit, les doigts aussi longs que les branches du saule devant lequel elle passe tous les matins, saisissent soudainement les chevilles pour la tirer hors du lit, les hurlements qui résonnent jusque tard dans la nuit. récurrence des horreurs qui l'empêche de réaliser — rêve ou réalité ? elle sait plus vraiment rune si ça se passe là-bas ou si elle l'a ramené ici, les chevilles ensanglantées qui prouvent seulement que ça a existé.

chapitre ii.
elle grandit rune et pourtant, elle reste la même gamine robotisée. mécènes marionnettistes qui agitent les ficelles pour l'entrainer sur les chemins voulus. déambule dans les rues de celestia, funambule dans les couloirs de l'académie sans réel but propre à elle même — les rêves dictés par d'autres. pacifieuse. une voie comme une autre en réalité, aiguillée une nouvelle fois dans une direction jusqu'à presque lui faire croire qu'elle a réellement désirée être un symbole de la paix. et c'est dans les premiers entrainements qu'elle se révèle la poupée automatisée, découvre dans les salles d'entraînements — dans les gens qui l'entourent, un monde qu'elle n'aurait jamais soupçonné. peut-être qu'elle s'éveille enfin rune, sort de sa torpeur, s'anime d'un feu aux allures de renouveau quand la majorité est atteinte et qu'on lui laisse prendre son envol, quitte la chambre aseptisée pour vivre réellement.

et elle est fière, rune. elle est fière quand du haut de ses dix-huit ans, on la place dans sa toute première équipe. les rires qui offrent une sensation de liberté, apprends doucement à se libérer des chaînes invisibles venues l'entraver depuis toutes ces années. puis lui, surtout lui. de neuf ans son ainé, c'est ambrose qui attire son attention. le coeur qui s’anime, bat en trombe quand les yeux émeraude viennent croiser les siens. et pour la première fois en dix-neuf ans, elle ressent l'envie. celle qui déchaîne les passions, tire des sourires idiots et des besoins d'attention. ô, elle lui promettrait le monde rune, voudrait même le lui donner quand elle s'évade dans ses bras. elle lui conte son enfance, les douleurs passés sous silence et les terreurs qui l'abîme encore. elle lui souffle le moindre de ses secrets au milieu des draps parfumés. et elle imagine un tout nouveau monde, un avenir, murmure les mots d'amour à l'abri des regards. elle y croit dur comme fer à tout ça, elle y croit en toi.

how ? why ? tell me you're joking. mais c'est pas une blague, pas plus qu'un énième cauchemar. visage fermé auquel elle fait face, loin des traits ayant volés son coeur. you love me 'brose, you said that you love me des dizaines de fois. t'avais juré tellement de chose, t'avais glissé tant de promesses. l'amour de ta vie. you.. please.. i.. look at me.. regarde la torture que tu lui infliges, les cascades de larmes qui s'échappent de ses yeux rougis.


chapitre iii.
what now ? princesse perdue dans la tourmente de ses émotions, dérivent d'un jour à un autre sans jamais trouver la moindre chose à laquelle se raccrocher. les jours qui tournent, semblable à une lente agonie, requête pourtant acceptée de l'envoyer ailleurs. nouvelle équipe et un visage fantôme qu'elle cherche plus que tout à effacer pour ne plus subir, souffrir. certains diront que ça fonctionne pendant un temps, d'autres murmureront qu'elle étouffe ses peines dans les trop nombreux verres qu'elle s'offre en fin de journée. réalité. elle ne niera pas grand chose rune, ni les consommations parfois jugées excessives ni les draps dans lesquels elle se perd à répétition, cumule les âmes pour mieux oublier la première. ridicule. comme chacune des décisions qu'elle prends jour après jour, les mauvais choix, les mauvaises personnes, les mauvaises.. cycle éternel — peut être infernal, madden à qui elle se raccroche parfois, en guise de bouée de sauvetage pour mieux survivre. peut être qu'il a gagné sa confiance, peut être qu'elle a gagné la sienne ou peut être que simplement, les douleurs persistantes ont suffit à leur faire comprendre que parfois, compter sur l'autre servirait de leurre pour les sauver.

et elle sait plus vraiment, rune, si elle gagne en confiance ou si elle est seulement fatiguée d'être le pantin de ceux qui pensent diriger le monde. fatiguée de faire des pirouettes pour contenter les uns et les autres sans que jamais personne ne prenne la peine de lui demander ce qu'elle, elle voudrait. simple formation de routine en premier lieu, nouvelles armes, nouvel apprentissage, routine apprise au fil des années jusqu'à lui. supérieur à la fierté mal placée, misogyne en puissance qui nargue, rabaisse, prends des libertés qu'aucun statut ne devrait justifier. et elle encaisse rune, autant qu'elle le peut, aussi longtemps que possible jusqu'à la goutte de trop. et elle explose, riposte, refuse de se laisser faire de la sorte, les conséquences fulgurantes qui lui tombent pourtant sur les épaules. ne jamais blessé l'égo masculin. elle l'apprends à ses dépends, rune, quand tous les blâmes lui retombent dessus — tant pis pour ses années exemplaires, pour les services rendus, on se fiche encore davantage de la réalité de ce qui s'est produit. et qui est-elle en réalité ? qui est-elle à part une gifted des bas quartiers, assez ingrate pour oser créer des problèmes à ceux l'ayant accueillit.

épilogue
pousse la porte, observe l'intérieur du nouvel appartement — cette fois-ci à ketterdam. et c'est une sacré descente, retour à l'envoyeur. — si tu te tiens à carreaux, peut être qu'on te laissera revenir. mais elle sait que ce n'est pas le cas, rune. elle sait que jamais plus elle n'intègrera la moindre équipe de celestia. et sans madden, peut être n'aurait-elle eu personne en réalité, le seul à avoir plaidé sa cause pour la réceptionner. ketterdam. verre qu'elle porte à ses lèvres, observe par la fenêtre les murs, étrange sensation que d'être de l'autre côté désormais.