Loosing myself to find you Ft. Aelaina

20/06/2023

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21/10/14

Refuge de la Confrérie

Ft. Aelaina
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21 octobre 2014

Il n'avait entendu qu'un bref nom et cela lui avait suffi à sceller son destin.

Par un long et fin couloir, le chemin du pourfendeur se dessinait doucement. L'obscurité l'empêchait d'en deviner la fin, se gratifiait-il malgré tout de chaque pas effectué où, méfiant, il suspectait qu'on ne l'exécute sur place. Ennemi faible, intrus et menace à la fois, comment pouvait-il en être autrement ? Nikolaï n'avait en rien sa place ici et cela premièrement pour sa condition pathétique d'être humain. Ses chances de survie étaient proche de 0 et en était-il bien trop conscient. Celui qu'il poursuivait, ce loup-garou, avait du entendre des pas trop peu discrets, senti un souffle bien trop haché traîner à plusieurs mètres derrière lui. Chasseur de fléaux débutant, la fin de Nikolaï était proche mais sensée en tout point qu'il ne saurait le regretter. Si Aela existait encore quelque part, alors se serait en la cherchant qu'il tracerait son chemin embuché. Le pourfendeur se pensait prêt à affronter le pire dans cet instant de naïveté où la voie s'ouvrait, littéralement, devant lui. Enfant terni par les larmes et l'impuissance, il espérait encore pouvoir trouver une forme de revanche.

L'odeur de métal de son arme trahissait son avancée, il le savait. Pourquoi, alors, personne n'osait - encore - venir à sa rencontre et engager un combat - il le savait aussi - déséquilibré ? Attendait-on de lui quelque chose ? Quand viendrait l'assaut des plus nombreux ? Le silence l'engageait à ruminer, son cœur, battant à s'en rompre, jouait sur sa notion du temps, l'étourdissait dans d'indélicates réflexions. Un mètre plus loin, c'est un caillou que le jeune homme heurta. Pris de méfiance par sa propre présence, il s'arrêta et patienta qu'on ne le rejoigne. Personne, cependant, n'eut foi à répondre à son invitation. Plus fort, alors, et cela intentionnellement, il frappa dans la pierre de sorte à ce que celle-ci rebondisse jusqu'aux parois du refuge dont il ne connaissait rien. Aucun chat n'apparut devant le pourfendeur, pas même une feuille ne souhaitait s'en donner joie. Qui jouait, ainsi, avec les nerfs de l'ennemi ? Quel fléau osait entreprendre un silence si angoissant, si pesant à l'oreille qu'on manquait à y baisser les armes ? Irrité par cette ignorance dont il ne connaissait la source, Nikolaï Sternbough s'engagea lui-même à dévoiler des intentions jusqu'alors sous couverts de menaces. Poings serrés, gorge nouée, il hurla le nom de sa défunte sœur qu'il recherchait :

"AELA ! AELAINA ! Sa respiration s'accéléra de peur. Si tu es là… Réponds-moi ! AELAINA ! Je sais que tu es en vie ! Où… Où est-ce que tu es ?!"

Des pas maladroits guidaient le frère jusqu'au centre d'une grande salle vide dont il ne discernait que vaguement les contours. Lui, cependant, était perceptible par l'ennemi à des kilomètres. Il le savait. Il les attendait. Un bruit suffisait à tourmenter ses pensées. Frottements et murmures jouaient avec ses nerfs. Se plaçant de nouveau face à ce qu'il ne voyait pas, il brandissait son épée de pourfendeur fraichement diplômé, s'impatientait à ce que, froidement, on ne lui arrache ses espoirs d'orphelin isolé à son compte. Plus que jamais, Nikolaï avait souhait à se battre et à être vaincu. Jamais un tel suicide ne l'avait, jusqu'alors, fait autant vibré dans une existence appauvrie par la perte des siens. Un sourire se dessinait sur des lèvres asséchées.

01/07/2023

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Refuge de la Confrerie de la Nuit Eternelle

Au sein des souterrains, on aurait pu entendre une mouche voler. Le silence était désormais roi, loin des habitudes du refuge. Ce lieu, toujours bruyant, retenait en ce moment même son souffle. Par peur ? Loin de là. Aela avait toujours adoré avoir le sens du spectacle. Encore plus, lorsqu'elle savait qui faisait résonner ses pas contre les pavés déformés.

Elle l'avait tout de suite reconnu, lorsque son bras droit et fidèle ami l'avait contacté de l'extérieur, lui annonçant qu'il était suivi et sans doute traqué. Voilà à peine an que leur petit groupe s'était formé et encore moins de temps qu'ils avaient réussi à se construire un foyer dans les souterrains de Zaun. Petite fille devenue monstre, Aelaina avait découvert l'envers du décor qui régissait la vie des créatures démoniaques qu'on lui contait dans ses histoires pour enfant. Elle savait dorénavant que sa nouvelle communauté était recherchée pour maintes raisons, comme elle et les siens avaient pu en faire l'expérience. Ils avaient donc appris à devenir méfiant, conservant en permanence le contact entre eux.

Cependant, lorsque la jeune femme, leader de la confrérie, avait entendu la description physique de la personne qui suivait Thorn, elle avait su. Il ne s'agissait pas de n'importe qui, qui les prenait en traque mais son propre frère. Il était vrai qu'elle avait disparu auprès de sa famille, il y a un moment. Elle s'était parfois demandée comment ils allaient, mais elle avait eu tellement de choses à faire une fois sa libération, qu'elle n'avait pas pris le temps de les retrouver. Mais pour quoi faire ? Puisqu'au fond d'elle, elle avait toujours su que Nikolaï serait celui qui la trouverait. Elle avait hâte de voir la stupeur dans son regard. Son frère était loin d'imaginer ce qu'elle était devenue aujourd'hui. Elle était même persuadée qu'il devait la penser prisonnière de ces cavernes.

C'est pourquoi, au lieu de prévoir une stratégie de repli comme elle le faisait avec sa troupe lorsque des Hommes les cherchaient, elle avait pris le temps d'imaginer un plan afin de créer la frayeur chez son aîné. Le silence était donc nécessaire pour le laisser accéder facilement au centre du repaire. De là, il découvrirait sa sœur attachée au sol même, apeurée et pleurant lamentablement. Pendant qu'il la découvrait, les autres se cacheraient et créeraient des bruits inquiétants afin de le déstabiliser. Donnant l'illusion à travers les diverses cavernes qu'ils étaient des centaines, alors que le groupe n'était former que de cinq personnes. Thorn avait trouvé cette idée stupide, mais son avis ne comptait plus lorsqu'Aela était emportée par son enthousiasme. Elle réussirait son coup, elle en était sûre. La surprise en serait encore plus amusante.

La banshee se tira de ses rêveries quand elle entendit des pierres ricocher sur le sol. Elle ignorait si cela faisait bien longtemps que son frère avait entrepris de chasser mais en tout cas, il n'avait pas acquis la discrétion. Elle percevait ses pas se rapprocher petit à petit et sentit ses bras frissonner d'excitation. A la suite, se fut sa voix qu'elle perçu. Voilà une année qu'elle ne l'avait pas entendu. Sa voix était devenue plus grave, plus posée. Il avait enfin fini sa puberté. Dommage, elle ne pourrait plus le taquiner avec sa voix chevrotante.

Elle se mit alors dans la peau de son personne. Aela fit semblant de se débattre avec ses chaînes, les faisant claquer sur le sol. Retenant le rire contenu dans son voix, elle hurla.

- NIKOLAIII ! JE SUIS ICI !! SUIS MA VOIX !!

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20/06/2023

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21/10/14

Refuge de la Confrérie

Ft. Aelaina
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Enivré par un silence assourdissant, Nikolaï Sternbough avait levé son arme contre l'obscurité et tout ce qu'elle dissimulait. Les mensonges, les crimes et le sang des victimes planquaient leurs couleurs ternies sous le tapis de l'ombre. Seul leur parfum résistait à se confondre. Le pourfendeur ne savait autrement penser qu'en ces termes. Par l'absence de visibilité se créait-il un monde duquel surgirait brutalement le coup fatal qui le mettrait à terre. Sa respiration saccadée trahissait ses faiblesses de défenseur débutant. L'illusion, cependant, qu'une voix saurait, de nul part, étreindre ses plaies passées, tenait par un fil miraculeux le corps tendu du frère orphelin. C'est à cette même pensée que surgit non loin de sa position, un cri à en fendre l'âme de l'aventurier ignorant. Cet appel qu'une part de lui hurlait à déraison du piège qu'il tendait, Nikolaï en suivit le moindre indice pour y rejoindre sa source.

"Aela ? AELA !"

Longeant des couloirs qu'il ne saurait - le savait-il sans le considérer - retrouver par la suite, Nikolaï n'attendait plus de lendemain. S'enfonçant dans une pénombre familière à s'y laisser bercer pour l'éternité, il peinait à discerner des formes une réalité sur laquelle il pourrait s'appuyer. C'est pourtant bien à la vue affaiblie de sa sœur Aela, ou du moins de la femme assise qui, enchaînée, semblait tant lui ressembler, qu'il lâcha son épée et s'emporta à s'écorcher les genoux à terre, contre celle à qui il n'avait osé, jusqu'ici, s'accrocher. Serrant le dernier membre de sa famille dans ses bras comme si celui-ci allait lui échapper au réveil d'un cauchemar morbide et trop cruel, Nikolaï pleura à ne plus rien y voir (et il y voyait déjà pas grand chose). Son visage humide alors plongé dans les cheveux de sa sœur, n'avait plus la force de faire marche arrière pour que cœur et raison s'accordent. Son esprit s'était convaincu de lui-même qu'il tenait en ses bras la supposée défunte Sternbough et, avec celle-ci, une enfance trop vite abandonnée. S'il n'y avait pas erreur sur la personne, Nikolaï craignait malgré tout à une chute, un espoir mal considéré. Sa gorge se nouait à l'idée que, peut-être, Aela ne rentrerait pas à la maison avec lui.

"Je suis si content que tu sois en vie... Il réussit enfin à articuler. Je pensais que tu étais morte. Depuis tout ce temps..."

Prenant son courage à deux mains, le pourfendeur désarmé s'était détaché de la jeune femme pour y observer, enfin, les traits qui la dessinaient. Et ce n'était pas ceux-ci qui, plus matures de part l'âge qu'atteignait désormais Aela, porta le garçon à de plus profondes réflexions. La jeune femme qu'était devenue sa sœur n'avait en rien retiré l'éclat de son regard malicieux ou la douceur de son sourire indulgent. En outre possédait-elle toujours des aspects que Nikolaï lui-même avait perdu au fil du temps. Le traumatisme de son enfance solitaire se lisait en lui comme dans un livre ouvert de sorte que n'importe qui, dépourvu de son pouvoir de lecture omnisciente, aurait capacité à en comprendre les grandes lignes. Le pourfendeur s'était habitué à ce genre d'analyses. Analyse qui, à l'heure actuelle, possédait quelques failles dans des résultats que le grand frère décida d'ignorer sous le choc.

"Tu es vraiment là."

Le jeune homme se raisonna à fur et à mesure qu'il clarifiait la situation. Maintenant qu'il était sûr et certain que sa sœur était en vie, son poste à Célestia perdit toute valeur à ses yeux. Protéger la ville ne valait rien à côté du rôle de grand-frère qu'il pensait avoir échoué à tenir il y a de cela des années.

"On va sortir d'ici, Aela, je te le promets. S'élançait Nikolaï tandis qu'il tentait maladroitement de défaire les liens de la jeune femme. Je ne ferais pas les mêmes erreurs que la dernière fois, je -"

Alors qu'il pensait avoir compris l'essentiel, un détail s'obtint le droit de faire voler en éclat tout le tableau que Nikolaï avait passé des années à élaborer dans ses propres intérêts. De sa prochaine question résultait des réponses qu'il ne réussissait pas à allier à une situation satisfaisante à son égard. C'est pourquoi il prit du temps à la poser.

"Pourquoi tes chaînes ne sont-elles pas attachées entre elles ?"

01/07/2023

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Refuge de la Confrerie de la Nuit Eternelle

La voix qu’elle perçut la fit frissonner. Voilà un an qu’elle n’avait plus entendu ce timbre. Celle-ci avait désormais bien changé, elle faisait plus adulte, plus affirmée. Sa voix était dorénavant loin du souvenir biscornu qu’elle s’en faisait. Lorsqu’en pleine mû, son frère traversait les aigües comme les graves en un instant. Dommage, elle avait toujours adoré se moquer de ses transformations d’adolescents. Mais maintenant, il ne risquait plus d’être le jeune homme qu’elle avait connu.

Les pas précipités de ce dernier faisaient monter d’un cran l’excitation en elle. Elle devait se l’avouer, son frère lui avait énormément manqué. Le revoir ainsi la confortait dans son choix. Il serait ravi d’apprendre ce qu’elle serait devenue. Après sa petite farce. Aela voulait lui prouver que la jeune fille qu’il avait quitté était toujours là, que ce qu’elle avait vécu n’avait rien changé en elle. Elle était et resterait sa Aelaïna.

Néanmoins, se fut lorsqu’elle le vit qu’elle reconsidéra sa petite blague, son frère ressemblait à plus un chien errant que dans son souvenir. La vie semblait ne pas l’avoir épargné. Quand il posa les yeux sur elle, elle s’était dit qu’il aurait pu briser son cœur à cet instant même. Son regard semblait tellement empli de tristesse, qu’elle regrettait son petit jeu. Lui, prenait la situation très au sérieux. L’embrassade de son frère fut tout aussi déchirante. Il s’accrochait à elle, la faisant presque souffrir face à l’intensité de son étreinte. Qu’avait-elle fait ? Allait-il lui en vouloir ? Aela commença à se mordre l’intérieur des joues, signe qu’elle ressentait une terrible gêne. Qu’avait donc vécu son frère, lui si sérieux et inébranlable autrefois ?

C’est seulement lorsqu’elle sentit les soubresauts du corps de Nikolaï, indiquant que son aîné pleurait que son cœur se serra. A son tour, elle l’entoura alors de ses mains frêles et glissa sa tête sur son épaule.

- Mais non, je suis là Nik. Tout va bien. Je vais bien. Déclara-t-elle en caressant ses cheveux rasés de près.

Lorsqu’il se détacha d’elle, Aela lui offrit son plus beau sourire, celui qu’elle avait toujours eu. Celui qui lui avait tout donné. Son sourire espiègle et innocent. Mais lorsqu’elle regardait Nikolaï, cla jeune femme regarda que lui, avait perdu toutes ses fossettes rieuses. Des traits sévères marquaient maintenant sa peau, le rendant plus dur que dans son souvenir. Ainsi, elle ne reconnaissait plus l’être enfantin qu’il avait été. Si elle avait essayé de rester fidèle à ce qu’elle avait toujours été, Nikolaï lui avait changé. Mais en quoi ? En qui ? Allait-il accepter l’ancienne Aela ? Et ses nouvelles facettes, voudrait-il les rencontrer désormais ? Tant de questions qu’elle n’aimait pas se poser. Aela n’avait jamais vraiment apprécier la réflexion. Lorsque son frère était la sagesse, elle était la spontanéité. Elle brûlait de confiance en soi, mais face à ce visage, elle savait qu’elle avait fait le mauvais choix. Son frère n’était plus le même. Lui ne jouait plus. Il était devenu un véritable adulte. Les blessures qu’il avait vécu s’étaient imprégnées dans son visage comme des cicatrices. Ses yeux, laissaient désormais entrevoir la solitude qu’il avait ressenti tandis qu’elle, s’était entourée de nouvelles personnes.

L’embrassade à peine finie, la jeune femme le vit s’afférer autour de ses chaînes, pressé et persuadé qu’elle nécessitait d’être sauvée. Affichant encore plus l’anxiété sur le visage fatigué de son aîné, il se stoppa pourtant face à une découverte qui le mettait sur la voie de la mascarade. Les remords la trahissaient déjà. Délicatement, elle posa ses mains sur celles de son frère.

- Nikolaï je-… Comment dire… Je ne suis pas retenue prisonnière ici… A vrai dire… je n’ai pas besoin d’être sauvée. Je suis ici par choix. Je t’en prie, ne t’énerve pas contre moi. C’était une blague. Une blague de très mauvais goût je te l’accorde mais en même temps, cela faisait si longtemps que je ne t’avais pas vu, je voulais te faire une surprise. Elle serra plus étroitement ses mains. Je t’en prie Nik… ne m’en veux pas. Tu sais que j’ai toujours aimé les mises en scènes n’est-ce pas ?

Face à l’inaction de son frère, l’enfant du fléau se détacha de lui pour faire tomber les dernières chaînes qui la retenait encore sur le sol.

- Tu vois, tout ça était faux. Tu n’as pas à t’inquiéter pour moi. Je vais bien. J’ai bien vécu jusqu’à maintenant. C’est ma maison ici. Les gens qui se trouvent dans ses alentours… ce sont… ma nouvelle famille.

Essayant de se redonner confiance en soi et apporter de nouveau la bonne humeur dans les souterrains larmoyants, Aela tapa dans ses mains. Vive d’esprit, elle n’avait jamais vraiment pris le temps de faire des transitions dans son système de pensée, c’est pourquoi elle enchaîna :

- Mais tout pourrait rester avec nous ! Tout le monde avait tellement hâte de te rencontrer ! On pourrait vivre ici. Tous ensembles ! Comme au bon vieux temps, qu’est-ce que tu en dis ?

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20/06/2023

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21/10/14

Refuge de la Confrérie

Ft. Aelaina
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Un éclat de voix, le timbre délicat de sa sœur, raviva une lueur dans le regard noyé par le chagrin de son frère. Contrastant l'apaisement de retrouver un membre de sa famille, une vive et profonde douleur s'insérait dans son cœur, un poids de sentiments entremêlés qu'il avait égaré à l'époque resurgissaient de sous la cloche à en faire rompre sa poitrine. Nikolai comprenait à nouveau ce qu'impliquait une personne à laquelle on tient. La joie d'avoir récupéré ce que l'on avait perdu s'accompagnait d'une arrière pensée amère qu'il pourrait nous être repris à tout instant. Enfant perdu, ce n'était pas en sa propre vie qu'il avait tenu. Servir Célestia et sa mécanique d'abolition des fléaux, voilà encore ce qu'il s'était senti capable d'accomplir pour ne pas s'abandonner, à son tour. Mais n'était-ce pas que dans les bras d'Aelaina, tout avait repris des couleurs que, pourtant, dans la nuit, personne ne pouvait discerner ? La peur envahissait le jeune homme qui soudainement nourrissait l'espoir de rentrer chez lui avec sa sœur à ses côtés.

Cet espoir, Aelaina en partageait le fond mais en modifia la forme. C'est lorsque les chaînes, à peine effleurées, tombèrent au sol que le pourfendeur déboussolé se raidit à une réalité maladroitement dévoilée. Deux mains tièdes vinrent joindre les siennes. Et par lâcheté, peut-être, n'avait-il pas osé quitter des yeux celles-ci lorsque la jeune femme (sa sœur, et pourtant ?) tenta de dénouer un vrai du faux qu'elle avait créé. Pliée en excuses cruelles devant lesquelles Nikolaï n'avait pas cillé, Aelaina n'avait jamais paru plus elle-même qu'en cet instant et son frère ne douta désormais pas plus de son identité que de sa position dans l'histoire. Il n'en avait pas dit un mot. L'étreinte de sa sœur s'évapora avec des paroles et là encore, il n'en suivit pas le mouvement. Regard vissé au mur qui lui faisait face, il replaçait les pièces naïvement envoyées et reconstituait un scénario parallèle au sien, un contraste horrifiant brisant des années illusoires que Nikolaï, seul, avait subi en victime. Un électrochoc le parcourut face à l'indélicatesse de sa sœur. Il déglutissait tout juste, à peine se permit-il d'en articuler les consonnes... "Une nouvelle famille ?"

Aelaina frappa dans ses mains avec allure et énergie. De brefs souvenirs remontaient à la surface du frère délaissé ; des échos d'applaudissements, des sourires de réconfort... Puis les pleurs de sa sœur, les cris de son père, et des gémissements qu'il reconnaissait aujourd'hui comme étant les siens. Quelques secondes avaient suffit pour la jeune femme de disparaître à nouveau de l'environnement de son frère. Ne l'avait-il alors jamais sauvé ? Ne le pourrait-il jamais ? Face à lui et pourtant à des kilomètres, sa famille n'avait jamais été plus grand fardeau qu'au moment où il réalisa que dans son cœur, seulement, avait-elle encore une place. Son père n'avait en premier lieu jamais su en faire une priorité. Aelaina, par la suite, se plut à l'abandonner pour un simulacre. Nikolaï hésitait en ce sens à penser que des mots de sa sœur résultaient une manipulation malsaine de la part de l'ennemi qu'il combattait. Ou bien était-ce l'ultime branche à laquelle il s'accrochait ?

Suite à un silence des plus assourdissants qu'il avait douleur à fendre, le jeune homme dut à son tour et contre son gré donner réponse à celle qu'il voyait apparaître en prisonnière de chacun des fléaux qu'il avait pour objectif de terrasser. Sa voix, brisée, reflétait sa difficile appréhension de la réalité à laquelle il ne croyait pas encore complètement. De cette paroi de pierres, il n'arrivait encore à décrocher le regard :

"Tu dis n'importe quoi... Tu ne sais pas ce que tu dis. Ca fait trop longtemps que tu es là et je ne t'ai pas récupéré à temps. Il se convint de la sorte. C'est de ma faute, je sais. Je n'ai pas été assez rapide et maintenant tu en paies les conséquences. Tu as essayé de te créer une nouvelle famille mais c'est bon maintenant, un ferme regard osa enfin se plonger dans celui, semblable, de sa sœur. Il prouvait une détermination défaillante. Je suis là et je te ramène à la maison."

Rapidement et dans la peur, sûrement, qu'elle ne l'en empêche, Nikolaï vint agripper le poignet d'Aelaina qu'il tira dans une direction hasardeuse car lui-même peinait à se retrouver ici. Il sentait dès lors que sa sœur allait vouloir se défendre et contredire la version qui, dans sa tête, persistait à exister. Protégeant ses illusions, il haussa un ton, coupa la moindre protestation capable de faire faillir ses espoirs :

"Tais-toi ! Je ne veux pas t'entendre. Pas tant qu'on ne sera pas rentré à Célestia ! C'est là-bas qu'est ta place, Aelaina et tu le sais ! De par une crainte décuplée de perdre ce qu'il était venu chercher, sa poigne s'était faite plus ferme. Il ne songea pas un instant à la douleur qui était causée. Je ne leur pardonnerais jamais de t'avoir causé autant de souffrances et de t'avoir éloigné de moi aussi longtemps ! Si l'un d'eux ose se mettre en travers de mon chemin je te promets que je le tue, est-ce que c'est clair ? Il haussa le ton pour ceux qui, il supposait, pouvaient entendre ses vaines menaces. Est-ce que c'est clair ?!"

Un instant s'écoula, quelques secondes à peine, avant que le pourfendeur démuni ne s'arrêta de son gré à une croisée de chemin.

"Aelaina, il faut que tu me dises quelle est la route la plus rapide pour quitter cet endroit. Le timbre de sa voix paraissait adouci par la fatigue. S'il te plait, coopère avec moi... Je ne t'en veux pas, Aela... Il porta sa main libre jusqu'à son visage et y frotta ses yeux. Je sais que tout ce que tu racontes est faux. Je le sais, parce que... Sans relâcher sa poigne, Nikolaï se tourna vers sa sœur, y plongea un regard sombre en abaissant la main qui le dissimulait. Parce que sinon pourquoi ne serais-tu pas venu me retrouver ? La Aelaina que je connais serait venue me chercher si elle avait réellement été libre de ses mouvements pendant tout ce temps. Elle ne m'aurait pas laissé seul... N'est-ce pas ?"

Qu'il avait toujours été simple pour le jeune homme de lire dans le passé des autres. Il en ressortait les vérités les plus noires mais également le visage des masqués. Cette facilité, Nikolaï ne s'était jamais senti obligé de l'utiliser auprès d'Aelaina car rien, autrefois, n'était de ce qu'ils ne partageaient déjà pas. En elle, plus qu'en quiconque, avait-il toujours cru.

"Aelaina..."

Mais de ces jours passés, il ne restait plus rien.

"Aelaina. Désactive-le."

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FAMILLE

CHEFFE DE LA CONFRERIE

ENNEMIE

SHIP

MOT CLÉ

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SOON

Célestia

SOON

QUARTIER

FAMILLE

CHEFFE DE LA CONFRERIE

ENNEMIE

SHIP

MOT CLÉ

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SOON

Célestia

SOON

QUARTIER

FAMILLE

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ENNEMIE

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Célestia

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FAMILLE

CHEFFE DE LA CONFRERIE

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Célestia

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QUARTIER

FAMILLE

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Célestia

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Nikolaï Sternbough

Aelaina Sternbough

FAMILLE

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Célestia

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FAMILLE

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