in need of someone
ft. @silver eucliffe
pensées suicidaire. Elle se répétait toujours qu’elle n’avait besoin de personne, qu’elle ne devait jamais laisser quelqu’un approcher parce qu’ils finiraient par souffrir quand elle voudrait mettre fin à sa vie. Et pourtant, alors qu’elle sentait son coeur se serrer dans sa poitrine, sa respiration s’accélérer et sa vision se troubler à cause des larmes qui s’accumulaient au coin de ses yeux, Winry se disait que finalement, ce ne serait pas du luxe d’être soutenue, d’avoir quelqu’un près d’elle. Elle ne comprenait même pas pourquoi elle se retrouvait dans cet état. Sa journée n’avait pas été plus pourrie que les jours d’avant. Elle avait fait comme d’habitude, s’était levée à la même heure, avait pris un déjeuner et ensuite était descendue dans sa petite boutique pour faire sa vie. La Daeri ne saisissait réellement pas le déclencheur de cette crise de larmes et son incapacité à arriver à respirer correctement. La jeune femme était perdue et surtout seule. Elle n’aimait pas ce qui se passait mais ne pouvait rien y faire. Sa respiration se fit plus saccadée alors que son corps tremblait à cause des sanglots qui parcouraient son corps. Winry devait se calmer, mais elle n’y parvenait pas parce que son esprit était parti bien trop loin pour qu’elle n’arrive à se sortir d’elle-même de cette spirale infernale.
La jeune femme tentait de se refaire la journée pour voir ce qui avait pu provoquer son état, mais à part la gamine qui était passée devant sa boutique avec ses deux parents, elle ne voyait pas. C’était peut-être l’envie de les voir heureux, de ne pas la voir seule qui avait déclenché cette crise à Winry. Elle ne pouvait pas en être sûre et même si c’était le cas, elle ne pouvait pas l’arrêter. La Daeri était totalement démunie face à la situation. Elle se contenta donc de trembler, la tête enfouie dans ses bras, se balançant légèrement d’avant en arrière.

Ça aurait été préférable pour elle de rentrer chez elle, mais Winry n’avait même pas la force de le faire. Elle se sentait incapable de se lever et de mettre la clé dans sa serrure pour retrouver ce qui était maintenant son chez elle. La jeune femme sentit alors un sanglot plus fort que les autres la prendre et elle en eut la respiration coupée quelques secondes. Son chez elle n’était pas réellement ce qu’elle appelait autrefois sa maison. Les terres des Daerii étaient belles, toujours pleines de vie et maintenant ce n’était plus le cas. Tout était mort et Winry avait senti leur détresse à chaque pas qu’elle avait fait pour fouler le territoire Daeri. La jeune femme s’en voulait d’être partie, mais en même temps, elle savait qu’il n’y avait rien qu’elle aurait pu faire pour sauver ne serait-ce qu’une parcelle de terre. Elle était totalement démunie et seule, comme actuellement. Ses parents n’étaient plus là et elle n’avait plus personne à qui se confier. Mais le ferait-elle réellement si quelqu’un avait été près d’elle ? Sûrement pas.
Un bruit la fit gémir légèrement et elle se recroquevilla encore plus, espérant que la personne passerait son chemin. C’était souvent le cas dans la basse-ville. Peu de personnes faisaient attention aux autres. Elle ne savait pas réellement comment c’était dans la haute ville vu qu’elle n’y mettait les pieds que lorsqu’elle allait en cours. Cours qu’elle séchait de plus en plus parce qu’elle n’avait pas envie de suivre quelque chose qui ne l’intéressait plus. Le bruit se rapprocha et Winry reconnut des pas. Quelqu’un s’approchait d’elle. Intérieurement, elle lui intima de partir, de la laisser seule. Mais en même temps, elle voulait que cette personne s’arrête et prenne le temps de voir ce qui n’allait pas avec la Daeri. Paradoxe violent quand on savait qu’elle ne désirait personne dans sa vie, mais cherchait quand même le contact avec d’autres.

in need of someone
ft. @Winry Alberona
pensées suicidaire. Une autre journée qui touchait à sa fin. Les cours du soir qui se finissaient et il pouvait prendre le chemin du retour maintenant que le soleil se cachait à l’horizon. Le ciel s’assombrissait et il pouvait trainer dans les rues sans que l'astre solaire vienne déranger sa peau devenue fragile. S’il pouvait se glisser dans les ombres, traverser le quartier plus rapidement, il ne le faisait que sur de courtes distances. Cherchant à ne pas utiliser trop d’énergie. Pouvoir qui l’assoiffait lorsqu’il usait de ses forces. Car il n’avait jamais pleinement la forme Silver. Encore à se nourrir si peu pour les besoins du fléau. Sensible à la gorge qui s’asséchait, alors qu’il essayait de l’ignorer. Mais il n’était pas affamé ce soir-là. Seulement fatigué. Journée qui lui avait tiré du jus. Rencontres qu’il avait cherché à éviter, problèmes qu’il avait croisés et lueur du jour qui l’avait fragilisé. Il voulait rentrer. Ruelle de Ketterdam qu’il rejoignit rapidement. Et la route qu’il savait emprunter les yeux fermés dans ce dédale qui était devenu chez lui. Ce quartier qu’il n’appréciait pas tout à fait, mais il ne méritait rien de mieux. Zaun aurait peut-être dû être son repère, pourtant il ne pouvait s’y résoudre.

La bâtisse qui abritait son appartement apparaissait enfin sous les lumières de la rue. Les escaliers qu’il montait rapidement pour atteindre le corridor menant à sa porte d’entrée. Sur le chemin, une silhouette attira son attention. Son regard s’y posa un court instant. Un corps frêle penché sur lui-même, enfermé dans un monde qui se devait être noirceur. Et il avait reconnu celle qui était accroupie, car il l’avait déjà vue. Ils n’avaient jamais réellement échangé cependant. Les deux âmes qui se coupaient du monde, qui ne voulait laisser personne les approcher. Un désespoir qui les accompagnait. Il avait pu remarquer, Silver, les quelques fois où leur regard s’était croisé, que l’abysse qui renfermait la jeune femme était aussi sombre que le sien. Mais il n’avait jamais rien dit. Jamais rien fait. Car pourquoi le ferait-il ? Il n’était plus celui qui faisait attention, qui s’occupait des autres. Il ne devait pas. Au risque de devenir leur cauchemar. Au risque de causer leur perte. D’une simple morsure sous le carmin qui se trouvait alléchant. Si facile pour les pensées d’envahir son esprit, pour que la mélodie des veines palpitantes, des cœurs battants, atteigne sa folie. Il ne pouvait pas.

Alors, il continua son chemin. Il passait à côté d’elle. Celle qui était recroquevillée devant sa porte, qui voulait se faire plus petite alors qu’il approchait. Il ne put empêcher un léger coup d’œil dans sa direction, avant de se dire qu’il ne devait pas s’attarder. Il devait s’en convaincre. Tout de suite, il fouillait sa poche pour en sortir ses clés. Il ne devait pas écouter les sanglots qui secouaient ses épaules, silhouette qui se cachait et qui pourtant criait au secours. Il s’arrêta devant la porte adjacente, celle de son appartement à lui. Et dans ses mains, les clés se mêlaient. L’hésitation dans ses gestes quand il s’apprêtait à déverrouiller la porte. Mais avant que la clé ne tourne dans la serrure, c’était un soupir qui quittait ses lèvres. La tête qui tombait vers le sol. Résignation, car au fond, il ne pouvait pas réellement l’ignorer. Son visage se tournait de nouveau vers sa voisine. Autant voulait-il se le faire croire Silver, il ne l’était pas vraiment, sans cœur. Les maux des autres pouvaient le toucher et la détresse qu’elle affichait venait chercher quelque chose en lui. Comme un reflet d’une douleur qu’il connaissait. Et donc, finalement, il rebroussa chemin. Parcourir les quelques pas qui lui permettaient de se rendre elle. Distance de quelques mètres qu’il réduisit rapidement tout en fouillant dans son sac. « Here. Take this. » Paquet de mouchoirs qu’il lui tendait, petit geste pour la convaincre d’attraper l’objet. Puis, il se laissa glisser au sol, près d’elle. Le dos contre le mur, et il laissa quelques secondes s’écouler. Sa présence étrange à ses côtés. Il ne la regardait pas. Pour éviter de la rendre mal à l’aise, elle ne voulait peut-être pas lui montrer ses larmes. Il laissa son regard se perdre vers le ciel sombre. « You… look like you could use some company. » Sa voix se faisait murmure. Comme s’il ne voulait pas l’effrayer. Comme s’il voulait simplement lui dire qu’il y avait aussi de la lumière, quelque part. « Sometimes, it’s better not to be completely alone. Even if it doesn’t quite feel like it. » Parce qu’il savait Silver. Lui aussi fuyait le contact humain. Et ce n’était pas parce qu’il le méprisait, parce qu’il le détestait. Pas du tout. Il l’appréciait au fond. Mais il avait si peur. Malgré tout, il pouvait faire une exception aujourd’hui. Parce qu’elle semblait prête à sombrer, et il n’était pas certain d’avoir la conscience tranquille s’il n’avait pas au moins essayé d’alléger sa peine.