LIVING RAGE

Around mid May

Petra's apartment

@Akheliy Orhm
deuil, alcool, vulgarité maybe?
Les coups contre la porte, et le grognement s’échappait de ses lèvres. Humeur massacrante. Petra dont la patience frôlait l’agressivité. Blessure qui barrait toujours son épaule, son dos, son bras. Qui l’empêchait de tenir convenablement une arme, qui l’empêchait de combattre, de chasser. Confinée à son appartement minuscule et mal aimé. Fureur qui bouillait en elle, courait dans ses veines. Qu’elle voudrait simplement délivrer. Sans savoir comment, car le moindre mouvement brusque lui tirait un gémissement douloureux. Le désespoir aussi avait son emprise sur elle. Le deuil et la solitude. De cette chasse qui avait mal tourné, qui avait anéanti son groupe. Compagnons perdus, et le loup en pleurait à la lune. C’était toujours difficile de l’accepter. Et la culpabilité l’écrasait. De n’avoir pu les protéger, de n’avoir pu les sauver. Verres qu’elle remplissait dès que le silence se faisait trop pesant. Qu’elle avalait lorsque l’amertume de ses pensées se faisait plus forte que celle du liquide brûlant sur sa langue.

Le besoin de se changer les idées, d’agir, de participer à quelque chose dans les semaines qui avaient suivi. La décision de se joindre aux émeutes qu’on lui avait mentionnées. Car elle aussi, elle en voulait à Célestia. Haine vive qui s'impatientait en elle. Certainement qu’elle allait dire oui. Mais elle n’avait pas pu rester longtemps. Mal positionnée, mal informée, elle avait été blessée elle aussi. Elle avait pu s’en sortir, réussir à fuir les autorités et rentrer à Zaun. Mais elle ne s’en trouvait que plus mal en point. Autant physiquement que psychologiquement. Moral déprimé. Et elle ne faisait que s’enfermer davantage depuis. Ne sortant que lorsque l’alcool se faisait vide dans sa bouteille.

De nouveaux coups contre la porte. Elle posa son verre brusquement. Pas rapides, énervés, pour parcourir les quelques mètres la séparant de l’entrée. Odeur qu’elle reconnut en attrapant la poignée. Et en ouvrant, son regard se posa sur Akheliy. Alpha qui semblait toujours se pointer lorsqu’elle se trouvait au plus bas. « Not in the mood. What do you want ? » Les mots secs, intransigeants. Caractère difficile, Petra. Louve qui grognait toujours d’abord. Agressivité qu’il ne méritait pourtant pas, Akheliy. Mais elle était désolation. Et la colère était le sentiment qu’elle comprenait le mieux, qu’elle savait comment gérer — un tant soit peu. « Don’t need help. » Qu’elle ajoutait déjà. Car elle savait, en fait, pourquoi il était là. « You can leave. No need to stay around. » Faire volte-face ensuite pour retrouver la bouteille oubliée sur la table. Pourtant, laisser la porte ouverte. Comme une invitation. Comme si elle s’attendait à le voir entrer. À ne pas l’abandonner. Malgré ses mots rudes, malgré son air revêche. Car au fond, peut-être avait-elle bien besoin de quelqu’un à l’instant. Le désespoir trop grand, la tristesse accablante, les blessures béantes. Elle savait en prendre beaucoup sur elle-même, Petra. Se montrer féroce, décidée. Mais il y avait des moments où ça semblait inutile. Fatalité qu’elle voulait normalement refuser. Rébellion qui lui seyait bien mieux au teint. Tempête à la force courageuse, à la détermination agressive. Et parfois, la dureté de ce qui l’entourait et l’impuissance de ses propres poings. Difficulté à protéger ce qui importait. L’âme en peine qui restait, qui voulait s’accrocher, mais ne savait plus très bien comment.

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Around mid May

Petra's apartment

@Akheliy Orhm
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Logement rapidement parcouru et le corps se laissait tomber sur une chaise. Le verre se remplissait et son regard se portait sur celui qui prenait place. Il l’avait rejoint. Comme elle se doutait. Comme elle espérait. Et il devait savoir qu’elle ne le jetterait pas dehors — pas vraiment — et peut-être l’avait-elle attendu en réalité. Sans oser le demander. Sans oser réellement le souhaiter. Mais espérer qu’il serait là, comme une habitude anticipée. Qu’il soit toujours quelque part au fond, qu’il ne soit jamais bien loin en fait. Mais si une part d’elle l’appréciait, l’autre ne comprenait pas tout à fait. Le pourquoi de ces attentions. Le pourquoi de cette compassion. Lorsque tous savaient qu’à Zaun, c’était un combat pour la survie. Si Petra n’était pas de celle à abandonner les malheureux à leur sort, elle n’attendait pas la pareille chez les autres. Akio ne lui devait rien. « Why do you care? Why do you always care ? » La question qui filait de ses lèvres et le regard neutre qui se posait sur lui. Cherchant dans le sien une réponse. Une compréhension. Car si elle savait que sa condition de louve lui était attribuée, cela ne voulait en rien dire qu’il devait s’occuper d’elle. Elle ne lui avait jamais demandé, jamais exigé. Et elle s’en fichait que ce soit lui ou un autre, le résultat était celui qu’elle avait appris à accepter. Si les pleines lunes se faisaient souffrance, il y avait une dimension qu’elle savait maintenant apprécier de son loup. Peut-être que la violence se faisait plus ravageuse et plus meurtrière que la sienne, mais souvent la colère se ressemblait.  

L’hésitation. Le coup d’œil vers son bras, qui remontait vers son épaule. C’était toujours compliqué de s’occuper elle-même de la blessure s’étendant jusque dans son dos. Dès qu’elle tentait, l’énervement quittait ses lèvres, mots jurés devant la douleur qui irradiait. Et elle se frustrait, Petra. La violence qu’elle ne retenait pas, éléments l’entourant qui devenaient victime de ses vives émotions. Appartement qui avait subi centaines de ses colères. Tant qu’elle n’accordait plus d’attention au désordre qu’elle causait elle-même. « It's just fucking stupid. I wasn't careful enough. Clearly didn't know where I shouldn't stand. » La fureur dans ces simples mots. Contre elle-même. L’exaspération sur ce qu’il s’était passé là-haut. Elle s’était montrée inconsciente. Peu à l’écoute, trop pressée. Mais elle ne voulait pas s’étendre. Expliquer pourquoi elle était autant en colère — plus qu’à l’habitude. Haine qui se mêlait au désespoir. Qui la rendait impatiente, brutale.

Elle ne voulait pas avouer ce besoin d’aide, mais pouvoir panser ses blessures sans empirer les choses pour une fois était une idée attirante. Son attention sur son verre, le liquide qu’elle faisait tourner lentement. Soupir qui quittait alors ses lèvres. Fatiguée, résignée. « If you can just look at my back. It's never easy to do it myself. » Si elle était orgueilleuse, elle était aussi réaliste. La conscience de sa propre condition et savoir admettre lorsqu’elle se trouvait mal en point. Les apparences qu’elle tentait de soigner, mais elle savait avoir mauvaise mine en ce moment. Elle se tourna ensuite pour lui dévoiler son dos. Enlever la veste qu’elle avait enfilée rapidement. Grimacer en retirant le vêtement — les mouvements qui l’élançaient — et le simple bustier qu’elle gardait. Les bandages à moitié défaits, car il n’était jamais aisé pour elle de les placer en premier lieu. « Does it look bad? It still hurts like hell. »  

Silence d’un court instant alors qu’elle le laissait approcher. Retirer les pansements, constater la blessure. Serrant les dents lorsque ça élançait, lorsque ça la faisait souffrir. Plus qu’elle ne voulait l’avouer. Elle avait mal. Partout. Et par moment, elle ne savait plus comment l’endurer, comment se calmer. « Hey, Akh. Did you see the bombs falling? The council turning into dust? Celestia crying? Were you up there when it happened? » Question murmure. Dans une douceur froide. L’indifférence qu’elle ressentait pour ceux qu’elle méprisait, pour ceux qu’elle avait si longtemps voulu voir tomber. Et qui pourtant s’accrochait. Qui ne changeait pas, qui ne voulait admettre aucune possibilité vers un avenir différent. Les refus clairs, Zaun misérablement abandonné une nouvelle fois. Rébellion qui cherchait le sang quand il ne savait plus comment attirer autrement l’attention.

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Around mid May

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@Akheliy Orhm
deuil, alcool, vulgarité maybe?
Caractère difficile Petra. Contrairement à d’autres. Contrairement à lui. Akheliy se montrait patient, lorsqu’elle, elle s’emportait. Il ne tournait pas les talons, alors qu’elle l’aurait probablement fait. Peu encline à perdre son temps avec ceux qui refusaient un coup de main. Et pourtant, elle agissait bien de la même façon. S’accrochant à cette indépendance qui ne reposait maintenant que dans la solitude. Et peut-être était-ce parce que son propre comportement pouvait l’agacer qu’elle ne l’acceptait pas chez les autres. Qu’elle ne savait pas le gérer venant d’autrui. Agressivité qui pouvait si rapidement refaire surface. Elle-même ne sachant comment calmer sa peine, sa frustration. Comment alors le faire pour les autres. Et dans les moments où elle se sentait toucher le fond, dans ces moments où elle souhaitait silencieusement qu’une main se tende vers elle, elle méprisait un peu plus ces aspects désagréables qui complétaient ce qu’elle était. Par chance, elle n’était pas totalement seule. Et il était là, Akio. Lui prouvant que des gens comme lui pouvaient exister. De ceux qui pouvaient peut-être passer par-dessus l’hostilité première, la brutalité de ces âmes blessées. Si un air résigné s’affichait sur son visage, elle appréciait au fond la présence.

Le constat de sa blessure lui tira un soupir. Elle s’en doutait. Élancement constant dans son dos qui ne pouvait rimer qu'avec malheur. Elle se sentait épuisée. Irritée. La douleur qui ne lâchait pas. La difficulté à se soigner par elle-même. Akheliy de qui elle acceptait l’assistance parce qu’il faisait partie des rares personnes à qui elle accordait sa confiance. Il l’avait aidé par le passé. Il ne l’avait jamais vraiment abandonné, mais avait toujours respecté les limites qu’elle posait. Et il l’aidait aujourd’hui encore. Si elle ne savait pas comment démontrer sa reconnaissance convenablement, celle-ci n’en était pas moins existante. « That bad, hm… It was to be expected. Should I feel lucky that someone cares at least ? » Question marmonnée avec lassitude, et son regard se perdait sur son verre alors qu’elle cherchait à oublier la souffrance. Détestant toujours admettre ses faiblesses, paraître impuissante. Sentiment qui l’écrasait pourtant ses derniers temps.

Elle ne pouvait que serrer les dents, attendre que ça passe, que le mal s’apaise. Plainte qu’elle refusait de laisser quitter ses lèvres malgré la douleur qui irradiait dans son dos, remontant dans son épaule. Comme une brûlure qui s’enflammait sur sa peau. Et à nouveau, elle cherchait à s’occuper l’esprit. Écoutant les paroles partagées, les questions soulevées. « I heard about it. So I went. I wasn’t there long though, since I got hit in the beginning. It was… chaotic. I’m still surprised I made it back to Zaun by myself. » Explication brève, de ce qu’elle ne cachait pas. Ses intentions dont elle n’avait jamais eu honte, qu’elle affirmait avec toute cette colère qui l’habitait. Célestia pouvait brûler qu’elle n’y poserait pas un regard. Ou presque. Mais l’alpha ne partageait pas ses opinions. Rébellion qui ne faisait qu’envenimer les problèmes. Qui créait plus de désolation qu’il n’y en avait déjà. Et si elle avait été moins mal en point, peut-être se serait-elle montrée plus agressive en répliquant. La rage qui bouillait dans ses veines était la solution qu’elle choisissait bien souvent. « Maybe you’re right. But I don’t like their way of doing things either. If it were up to you, what would you do? Would you do something? » Elle marqua une pause. Courte, mais lourde de sens, avant de reprendre. De questionner, de chercher à comprendre quelque chose qui lui échappait. « And what about the rage? The hatred and the frustration. It’s like… It feels too much sometimes. » Fureur qui tremblait sous sa peau et une peine qui continuait de l’accabler violemment. La seule idée qui pouvait lui traverser l’esprit était de tout détruire. Parfois, ça lui semblait comme l’unique option pour soulager un peu sa tristesse. « I just… I didn’t know what to do anymore. It hurts so much. I just wanted to burn everything. I thought maybe that would make me feel better somehow. » Désespoir qui pleurait de ses lèvres. Quand elle ne savait réellement plus comment retrouver son chemin. Était-ce un appel à l’aide ? Peut-être que son inconscient n’en pouvait plus lui aussi. Elle voulait un temps de répit. Ne plus souffrir, ne plus y penser, ne pas se souvenir. Sa main trouva son verre, le soulevant pour en vider le fond. Avant de chercher à atteindre la bouteille qui attendait, seul remède à ses maux du moment, le croyait-elle.