ee coeur qui bat à mille à l'heure — annonce soudaine, hors du commun — réalisation qui a du mal à se faire sa place. et elle n'y croira pas tant qu'elle ne l'aura pas vu de ses propres yeux nevoria. you're sure nell ? parce qu'elle sait à quel point l'évènement avait pu la dévaster — ose imaginer que ton esprit joue des tours plutôt qu'à la réelle réapparition. where is he ? et c'est comme ça qu'elle se retrouve à dévaler les multiples marches et couloirs pour rejoindre le bureau de grand père, précipitation quand elle tape contre la porte — déception intense de se retrouver face au silence. n'étais-ce qu'un mirage après tout ? les ongles qui se plantent dans les paumes de ses mains, frustration réelle de ne pas obtenir les réponses qu'elle désire — de ne pas voir de ses propres yeux ce qui devrait être un soulagement.

hi mom, murmuré au tableau devant lequel elle passe, gravit les marches en sens inverse pour s'arrêter cette fois devant la porte maudite — celle qu'elle avait refusé de pousser pendant deux ans, celle qu'elle avait évité jusque là comme si prétendre serait suffisant pour oublier. et elle hésite, nev, l'angoisse qui vient tordre l'estomac, les lippes qui se pincent à plusieurs reprises — ne sait pas si elle est prête à affronter une déception de cette ampleur. atlas ? murmuré si bas quand les doigts tapent contre la porte, la main qui se pose contre la poignée, l'hésitation qui tord le ventre. be strong. avait-elle le choix ? l'immense porte qu'elle finit par pousser, pièce obscure baignée de quelques rayons de soleil venant s'immiscer à travers les épais rideaux, discerne la masse allongé au sol — le lit, lui, vide. atlas ? soufflé une nouvelle fois, referme derrière elle en silence — vient elle même fermer les yeux, cherche dans les méandres de son esprit le tien — aura bleuté qu'elle discerne, comme par le passé. you're really here et ça semble iréel, impossible, les genoux qui trouve le parquet quand elle s'allonge finalement à tes côtés, le visage tourné vers les traits tranquilles du tien. welcome back, murmuré, la main qui se pose sur la tienne pour vérifier à nouveau la réalité de ta présence, reste comme ça pour ne pas te déranger.

La soirée avait offert une toile nocturne où les mots s’étaient mêlés à la brise légère qui s’engouffrait par la fenêtre. Atlas avait raconté son périple, déversant chaque goutte de douleur et de peur qu’il avait emprisonnées dans les confins les plus sombres de son âme tourmentée. Nebula écoutait avec une attention infinie, ses yeux fixés sur lui. Épuisé par les événements tumultueux de la nuit, ses paupières se faisaient de plus en plus lourdes, tels des rideaux qui s’abaissent lentement sur une scène théâtrale. La fatigue avait enfin rattrapé son corps meurtri, réclamant son tribut sans merci. Les prouesses de sa veille prolongée s’estompaient progressivement. Une fois remis de ses blessures, il se promettait de rendre visite à ses camarades. Les souvenirs de leurs aventures lointaines résonnaient encore en lui, comme des mélodies gracieuses.

Lorsqu’il pénétra dans sa chambre, un sentiment d’égarement l’envahit. Son regard se posa sur le lit qui lui semblait étonnamment étranger, dépourvu de cette aura familière du repos. Les deux années qu’il avait passées dans cette dimension parallèle l’avaient si profondément transformé qu’il en avait oublié les délices du confort. Les pensées flottaient dans son esprit, comme des lambeaux de rêves lointains, et il se demanda si son matelas, autrefois un havre de douceur, parviendrait encore à accueillir son corps fatigué. Une hésitation emplit son cœur tandis qu’il se tenait là, confronté à ce monde qu’il avait quitté et dont il ne retrouvait plus les contours avec la même simplicité. Il se laissa tomber sur le plancher de bois glacé de la pièce, dépourvu de couvertures, sans un seul oreiller pour lui offrir un semblant de confort. La rudesse de cet environnement aurait découragé n’importe qui, mais pour lui, ce n’était qu’un détail insignifiant. Son corps s’abandonna à la fatigue, ses paupières lourdes se fermèrent, et l’obscurité l’engloutit calmement. Malgré les conditions précaires dans lesquelles il se trouvait, le repos ne tarda pas à l’envelopper, l’emportant dans un univers onirique où les soucis s’estompaient et où la vérité se fondait en un tendre songe.

Ce fut le doux effleurement des doigts de Nevoria sur sa main qui le tira de sa torpeur. Tel un souffle délicat, ce toucher attentionné traversa les rêves qui le berçaient, et il sentit son esprit s’éveiller lentement à la vérité. Dans cet instant magique où le sommeil se dissipa et où la réalité s’imposa, il ouvrit les yeux pour contempler le visage de la jeune femme qui le fixait. Les paupières lourdes, il murmura son surnom, « Nevou », avec un ton empreint de fatigue. Son regard se posa subtilement sur elle. Sa voix résonnait avec une confiance inébranlable, il avait une capacité innée à distinguer les deux jumelles sans la moindre incertitude. Depuis toujours, il avait maîtrisé cet art de les différencier, comme si les complexités de leurs êtres s’étaient gravées dans les tréfonds de son âme.

Dans une lenteur envoûtante, il avança sa main vers le front de Nevoria, tapant celui-ci du bout de son index et de son majeur. Ce geste était empreint d’une familiarité chaleureuse, un rituel qu’il avait souvent partagé avec elle avant sa mystérieuse disparition. C’était là un signe d’affection intime qu’il réservait exclusivement à la jeune femme. « Tu as une mine affreuse... », lâcha-t-il d’un ton taquin, son sourire malicieux se dessinant avec délicatesse sur ses lèvres. Une ironie sans cesse savoureuse chez Atlas, qui n’était autre que celui dont l’apparence était la plus dévastée après deux longues années d’abandon de soi. Les stigmates du temps se voyaient sur son visage, les traits marqués par les épreuves endurées. Les cernes profonds encadraient ses yeux fatigués, témoins silencieux de nuits sans sommeil et de combats intérieurs. Ses joues jadis roses étaient désormais creuses, trahissant le manque d’attention accordée à son propre bien-être. Pourtant, avec une pointe de malice, il osait pointer du doigt la seule imperfection qu’il percevait chez l’autre. Ainsi, il masquait sa détresse en la manifestant uniquement à travers l’étreinte autour de la main de Nevoria, qui se resserrait.

L'impression que son coeur ne s'arrêtera pas, continue de battre la chamade — passe par diverses émotions. le retour semble inespéré, impossible. deux ans. deux ans où elle s'était convaincue que c'était fini, que jamais plus tu ne serais là. et si elle n'avait pas voulu détruire les espoirs de nebula, les siens s'était annihilés avec le temps — incapable de penser que t'avais survécu quand personne ne savait où tu avais disparu, qu'aucun élément ne penchait à ta faveur à ce moment là. alors elle se tait, nevoria, se conforte juste dans la chaleur émanant de ta peau, les iris qui restent fixés sur toi comme si à la manière d'un mirage, tu pourrais disparaître d'une seconde à l'autre. « Nevou » — you're lucky i don't want to fight right now. surnom dont elle avait toujours eu horreur, ne comptait plus le nombre de menace qu'elle avait pu proférer à ton encontre à chaque fois que tu avais osé l'affubler de ce quelle considérait comme ridicule. et pourtant, aujourd'hui, ça sonne comme une douce mélodie, vient mettre du baume au coeur, lui prouve davantage ta présence — quand bien même l'esprit pourrait lui faire défaut. et le nez se plisse légèrement, semblant de sourire qui peine à naître à la commissure de ses lèvres, marmonne un faux refus. « tu as une mine affreuse... », — say the one who looks like shit parce que tu fais peur, atlas. tu sembles plus vivant que mort présentement, le teint blafard et les joues creusés qui sont loin de jouer en ta faveur. but you're alive. et c'est amplement suffisant pour le moment, suffit à la faire se sentir un peu plus vivante — efface les mois d'errances suite à ta disparition. you're alive et même là, face à toi, elle a du mal à y croire, du mal à réaliser, crains d'une certaine manière de se réveiller soudainement au milieu des draps défaits pour se rendre compte qu'une nouvelle fois, tu étais simplement venu la hanter.

LLes flammes de l’excitation embrasaient l’esprit d’Atlas à la simple pensée d’un affrontement contre Nevou. Pourtant, en dépit de cette passion brûlante, il se refusait à franchir le seuil de l’inéluctable duel. Au plus profond de son être, il savait que le pouvoir de Nevoria surpassait de loin le sien, capricieux et instable. Une certitude amère s’insinuait en lui, lui rappelant qu’il avait de minces chances de triompher face à elle. say the one who looks like shit. L’apparence du jeune homme s’était métamorphosée au fil des deux années passées prisonnier d’une dimension parallèle, et Nevoria ne pouvait que constater la sinistre vérité. Son visage était marqué par les épreuves, ses traits fatigués témoignaient d’une lutte acharnée contre les forces qui l’avaient retenu captif. Son regard empreint de tristesse et de résilience ne pouvait mentir. Atlas était le reflet vivant d’une épopée sombre et tumultueuse. Néanmoins, la réponse incisive de Nevoria déclencha un rictus qui naquit sur ses lèvres, un sourire empli de mélancolie. you’re alive/« Hmm… » murmura-t-il, avant de s’arrêter, perdu dans ses pensées. La légère inflexion de sa voix trahissait son manque de conviction, comme si ses propres paroles s’évaporaient dans l’air, en quête d’une confiance qui semblait lui échapper. Deux longues années s’étaient écoulées depuis son entrée dans cette dimension parallèle, mais le fardeau de cet interminable calvaire avait transformé Atlas de manière irréversible. Les épreuves qu’il avait traversées avaient laissé en lui une cicatrice profonde, marquant son âme à tout jamais. Le regard empreint d’une lueur mélancolique, il commença à parler d’un ton las, comme si le poids de l’incertitude avait épuisé chaque fibre de son être : « Tu sais, au début, je ne ressentais pas vraiment d’inquiétude. J’étais persuadé que vous déploieriez tous les moyens nécessaires pour me retrouver. Mais à mesure que le temps se passait, j’ai réalisé que mon pouvoir se trouvait impuissant dans cette dimension étrangère. L’optimisme s’est peu à peu évanoui, laissant place à un abîme de désespoir qui ne cessait de s’approfondir. » La douleur dans son âme était devenue sa compagne fidèle, silencieuse, partageant ses jours et ses nuits sans fin. Il s’était perdu dans les méandres de ses pensées les plus sombres, cherchant désespérément une lueur au milieu de l’obscurité écrasante. Une lueur qui lui échappait sans cesse, glissant entre ses doigts telle une illusion insaisissable. Atlas, immergé dans les profondeurs de ses regrets, se surprit à murmurer avec une voix empreinte d’émotion : « Pardonne-moi, Nevou, d’avoir laissé s’échapper ma confiance en vous tous. » Son regard, intensément fixé sur la belle brune en face de lui, reflétait à la fois une douleur profonde et un espoir fragile.