Anecdotes
sometimes it's sunshine and sometimes it's rain

no. les yeux emplit de larmes, les sourcils froncés, partage entre les deux émotions qui se cumulent ; colère et peine. c'était prévisible pourtant, ses ainés l'avaient laissé entendre à plusieurs reprises mais elle avait préféré les œillères lola, s'était convaincue que ce n'était pas une possibilité, que ça n'arriverait jamais. elle les avaient pourtant vu les signes avant-coureur, les disputes à répétition quand ils pensaient — à tord, qu'ils dormaient tous à point fermés. elle avait entendu la porte de la chambre d'amis s'ouvrir au moment du coucher, grincer peu avant le réveil pour prétendre qu'il n'avait pas découché — mais elle avait fermé les yeux lola, encore et encore. lola.. — no, i've said no. i won't leave this house for.. i won't leave without dad, i'm staying here. elle affirme du haut de ses quinze ans, le refus d'entendre parler de ce divorce, de ce changement, les ongles qui s'accrochent à la table, plante ses iris dans ceux de sa mère. you don't have the choice, it's the best solution love — that's your choice ? not leaving with us, me, anymore ? et elle prends pas en compte les paramètres, les raisons, refuse d'admettre que ça puisse être une réelle possibilité.  mais tout comme ils avaient pu le dire, elle n'a pas eu son mot à dire. ni elle, ni eux. les larmes sur les joues elle refuse de se prêter au jeu, ne bouge pas le petit doigt quand vient le temps de faire ses bagages, laisse entendre son mécontentement comme elle le peut — des portes qu'elle claque à son refus d'avoir la moindre conversation en dépit des tentatives nombreuses. — you can't stay angry at them forever lol' et le regard est noir, se détourne comme si elle n'avait rien entendu. cinéma qui durera des semaines, le refus d'obtempérer, jure que plus jamais elle ne leur adressera le moindre mot. mais c'est comme tout, la rancoeur qui s'apaise peu à peu — sûrement grâce à l'internat à l'iron gates,  les semaines de pauses sans les voir et le besoin de renouer avec eux, lui, quand elle avait de toute manière toujours été une fille à papa.


septembre 2019. elle a presque l'air trop surexcitée, les mèches rousses qui tombent en cascade quand elle fait les cent pas devant la porte de la chambre — bordel sans nom à l'intérieur quand elle jurerait qu'au moins, elle savait pertinemment où trouver ses affaires. et elle lui saute dessus, instantanément. hiiiii, i'm lola, lol', lolo as you wish i don't care. this is your bed, this is mine, welcome to your new place le débit des mots qui fusent à toute vitesse, le sourire pourtant triomphant qui s'installe sur ses lèvres quand elle se laisse tomber sur son lit, l'air satisfaite. ce fût aussi facile que ça. simplicité absolue pour marquer le début de cette amitié — sûrement écrite dans les étoiles à l'écouter parler, alchimie des âmes quand l'une ne va jamais sans l'autre. (...) who's mina ? demandé soudainement, pinceau empreint de vernis rouge entre les doigts quand elle s'applique à le déposer sur ses ongles l'air concentré. ça lui tourne en tête depuis qu'elle a vu ton frère pour la première fois, cette fameuse mina quand il n'avait même pas l'air de savoir qui elle pouvait-être. et elle se confronte au vide, la brève explication et le sujet détourné tout aussi rapidement, les sourcils qui se froncent sans qu'elle n'insiste pour autant. c'est pourtant pas la première, un goût de déjà-vu qui flotte dans l'air sur des sujets multiples et variés — sur des incohérences parfois qu'elle préfère ne pas relever. après tout, t'es sa meilleure amie dusk, pourquoi tu mentirais ?


see you monday dusk juste avant de refermer la porte de la chambre, son sac sur l'épaule et le téléphone à la main. i'll be there in less than a hour envoyé dans la foulée à son père qu'elle devait rejoindre au commissariat de ketterdam pour passer le week end avec lui — habitude de s'en offrir un tous les mois sous peine d'une crise de sa part. et la journée est semblable à d'habitude, à arpenter les rues de midrias pour rejoindre les grilles et passer dans une partie de la ville moins sécurisée — et sûrement qu'elle est trop insouciante lola, se rend compte trop tard qu'elle est suivi depuis un moment. le souffle qui s'accélère malgré elle juste avant d'être tirée en arrière, un tissu venant écraser son visage puis le noir complet. (...) des minutes, des heures ? elle ne se rappelle pas grand chose en réalité, ouvre les yeux dans une pièce obscure à l'odeur de renfermé — les mains et les pieds liés sans possibilités de comprendre où est-ce qu'elle est. hello lola projecteur qui s'allume soudainement, lui fait plisser les yeux — how much do you think your dad loves you ? la gorge sèche et ce mal de tête qui persiste, tente de discerner la personne face à elle sans succès. he want to know if you're still alive et c'est le coeur qui s'accélère, la peur qui tord l'estomac, nausée qui prend place quand elle a tout de l'impuissance. poor little thing, not even able to defend herself le rire est glaçant, menaçant et elle, elle n'est rien présentement. but go, talk to your dad et c'est qu'une gosse, lola, du haut de ses dix-neuf ans, une enfant, rien de plus. dad ? la voix qui tremble légèrement. dad please, i'm scared terrifiée serait sûrement le mot. they said they're gonna kill me dad.. please dad et il rit, celui qui se tient non loin, il rit assez pour que ça résonne entre les murs, pour que ça lui glace le sang.

(...)

elle a perdu la notion du temps entre les murs désaffectés, ne sait pas vraiment ce qui l'attends — si elle sortira d'ici un jour. gamine affamée, à peine de quoi s'hydrater quand ils ne soucient pas une seule seconde ce qui lui arrivera — quand elle ne sait même pas ce qu'ils veulent réellement. et elle entends les bruits résonner en fond, les ongles qui se plantent dans ses genoux, repliée sur elle même avant que la porte ne s'ouvre soudainement. get up, we move, n o w mais elle peine à s’exécuter, le bras qui se referme autour du sien pour la trainer au sol — voix ferme qui résonne plus loin. don't touch her. cligne des yeux à plusieurs reprises, illusion, réalité ? dad ? mais y a rien qui sort de ses lèvres quand elle repoussée contre le mur, les hurlements qui se font entendre finalement quand elle assiste, impuissante, aux coups qui pleuvent — aux tentatives d'avoir l'ascendant. et y a cette rage qui monte peu à peu, les ongles griffes qui se plantent à même le sol, le cri grognement qui s'échappe de ses lèvres avec férocité. (...) pause dans le temps, cligne des yeux à plusieurs reprises sans comprendre, les bras de son père en armure autour d'elle et les bras tâchés de ce rouge carmin significatif. wh.. what happened ? wh.. proche de l'hystérie quand il continue de la bercer contre lui, shh, you're safe now.


· loup de naissance (par son père), elle a pourtant subi sa première transformation très tard (19 ans). et pendant longtemps, seul ses yeux changeaient de couleur tournant vers le doré au gré de ses émotions. · incapable de garder les choses pour elle, elle a tendance à dire tout ce qu'elle pense sans chercher à y mettre les formes et sans se soucier de la manière dont ce sera interprété. · elle a deux passions dans la vie ; les plantes et les livres. moitié de son temps passés à concocter des potions, le reste à se plonger dans les pages d'un nouveau roman. · bordélique, sa chambre est un vrai foutoir — n'en déplaise à dusk, jure pourtant que c'est dans cette disposition là qu'elle est capable de retrouver ses affaires. · fille à papa, elle ferait tout et n'importe pour attirer son attention — quitte à faire le mur un peu trop souvent et lui tenir tête. · elle ne porte pas particulièrement son beau-père dans son coeur, le tiendra éternellement responsable de la rupture de ses parents, évite majoritairement de lui adresser la parole quand les mots à son encontre sont toujours assassins. · traumatisée par son kidnapping, elle a du mal à rester seule — demande constamment à être accompagnée du point A au point B. · crises d'angoisses qui se multiplient depuis ça, ne supporte pas de se sentir observée, passe son temps à se retourner comme si les menaces étaient constantes. · terreurs nocturnes dont elle souffre désormais, hurle chaque nuit et passe son temps à s'agiter ·