VAETH — liaison éternelle, ne cessant de la poursuivre, patronyme aux couleurs de ceux qui l’ont offert sans un dernier regard [ souriant face aux récompenses de son adieu ]. signature d'un foyer qui s'est embrasé sur son absence. ô, qu'elle est créature de leur chair qu'ils ont vu comme une simple richesse plutôt que leur propre enfant !
SCARLET — divine ironie, augure de sa destinée (à couvrir les maux vermeilles et les dommages pourpres).

12.12.2002, VELARIS — nuit d'une songe d'hiver, à la mort des floraisons. la grossesse fut douloureuse, presque mortelle. les cris résonnaient partout dans midrias. ô, qu'aurore a sonné liberté ! gémellité surprenante, deux âmes à l'éveil de la saison tandis qu'on en attendait qu'une. et finalement, qu'ils l'ont vu comme une simple fortune déchue.

AU SERVICE DES NO — elle n'a connu que cela, poupée de cire aux besoins de cette famille qui l'a recueilli à leur besoin. devenu une raison de vivre, d'exister. tandis que leurs mots se cessent de la hanter : veiller sur le dernier hériter, ou payer en le prix de ses méfaits.

BISEXUELLE, CELIBATAIRE — aux attirances temporaires, les liaisons dangereuses dont elle ne préfère se valser. raison à l'unisson, prenant pas sur les belles passions. elle a peur d'agoniser, scarlet, le cœur fermé. demoiselle s'amuse, sans lendemain, les baisers prisonniers d'un seul poison, adieu.  

CELESTIA — coin doré de la citadelle, corne d'abondance aux ivresses soyeuses. imposteur qu'elle se sent, à vivre au sein des beaux quartiers. elle ne veut croire à ce mensonge, elle n'est qu'outil de ce paradis, rien de plus.
RICHE — couverte de ses nécessités par la famille no et par son sugar daddy officiel (mael).

HEALER — ardeur de ses paumes, aux embrases de possibilités. jugement chérubin à poser ses vœux sur sa peau, scellant à jamais ses patins. elle s'en brûle, vertiges venin que ce don lui procure face à son intensité, jusqu'à parfois s'évanouir. soins qui lui dévorent ses ressources, contre le bien d'un autre. elle n'est que marionnette aux attentions délicieuses, à subir les douleurs et maux de son patient pour sa guérison [ pendant que chaque sensation se reflète dans sa chair, et que chaque vice vient hanter ses pensées ].  

i wanted someone to tell me it was okay.
of all the things I've seen, you make the most appearances in my dreams.
she is a child that was forced to grow up.
i might be the writer but you'll always be the words.
i want to be happy but something inside me screams that i do not deserve it.
sufjan stevens, visions of gideon.
pieter de graaf, august sings.
joji, like you do.
chloe flower, flower through concrete.







childhood demoiselle aux portes des enfers, séraphine qu'on dépose aux crocs des vicieux. elle n'a jamais véritablement connu autre part que celestia, grandissant aux volontés de la famille no, mécène de sa sève. l'éducation a commencé très tôt, trop tôt. ô, si lourde influence ! môme, si jeune, mais venant être d'ores et déjà parfaite. aucun droit à l'échec, c'est ce que ses professeurs lui rappelaient à chaque occasion. satisfaire ses gardiens, ses protecteurs.  l'infante, elle n'avait le temps de pleurer, de rire ou bien de s'amuser (elle ne savait même pas ce que cela était).
jusqu'au moment où elle a fauté, sa seule fois. la fatigue qui l'avait gagné, brise printanière qui l'avait amené dans les bras de morphée ; poupée aux caresses du jardin de soie, rêvant d'un ailleurs. et c'est lui, raphael, qui l'a trouvé [ petit prince de ce royaume face à la gamine éteinte ].
il a menti, pour elle. comptines de ses méfaits, sauvé par la délicatesse de l'aeschne et qui lui avait épuisé ses ressources. portrait d'une héroïne par son vocabulaire, loin du véritable tableau. après-midi où deux enfants s'étaient simplement endormis sous la chaleur du soleil, échappant à leur réalité pour valser dans leurs rêveries.
et sourire, elle l'avait enfin appris ! aucun livre, aucun manuel n'en avait l'explication ou bien la signification. mais avec lui, c'était naturel.

2009 creux, scission. on lui a arraché le cœur, scarlet, en arrachant la vie à son prince. elle entendait les pleures, les cries, les excuses et les adieux [ et elle les entend toujours ]. la gamine, elle n'a pas mis longtemps à comprendre que tout était fini. à croire que tout n'était qu'illusion depuis le début, toute cette allégresse qu'elle avait vécu, toute cette douceur qu'il lui avait fait ressentir.
trop jeune, trop seule pour supporter ça. bouche cousue, les dires ne faisaient plus trembler ses vocales, cristallisées par cette détresse infernale. muette, qu'elle est devenue pendant quelques temps après son décès. personne ne comprenait, personne ne la comprenait. peine abyssale, qu'elle s'est noyée dans sa solitude, dans son absence. qu'elle a perdu son repère, son meilleur ami, son sauveur, son âme sœur.

2011 image qu'elle s'attendait à apercevoir un jour, dernier héritier du domaine. môme s'amusant à disparaître, à se jouer déserteur du foyer pour finir par rentrer balafré.

scarlet, tu vas devoir vivre pour lui, guérir chacune de ses plaies et ne jamais le laisser rejoindre ses frères, bien compris ?

2012 froissons de sa chair, naissance de sourire sur ses lèvres, elle ne l'ose se l'avouer. génèse d'un autre chapitre, à trois écritures. le cœur s'ouvre, petit à petit mais la demoiselle reste toujours sur ses gardes. peur de souffrance, peur de tout perdre une fois encore.

2016 secret de ses aïeux, à lui dresser les preuves sanguins. fresque familiale, arbre généalogique où son œuvre de son incarnation s'est fait décousu de la toile. confusion d'un inconnu, à la nomination d'une autre [ irene vaeth ] face à la soigneuse. stellaire au creux des étoiles, rayonnant d'intrigue. qu'on lui chante les similitudes, les traits copiés des siens, ainsi que le patronyme identique. idée veut s'oublier, raison à victoire de ne laisser le futur s'émerger dans les fissions de ses pensées. et pourtant, les correspondances commencent.

2021 pantin aux réécritures des accidents, à réparer les songes désaccordés. elle se souvient de tout, elle. chaque détail, présent dans sa mémoire. elle ressent (sur sa peau, sur ses maux) encore les douleurs qu'elle a dû lui soigner, les dommages qu'elle lui a volé pour lui en libérer. maîtres de famille n'étaient ravis, qu'ils ont crié ! criminelle, gardiens de l'héritier ont grandement fauté.

2022 à revoir les erreurs de l'an passé, protégé aux vilains pinceaux aux valses lunaires. salutation carminée, gradation des émotions. ils se sont abîmés, enfants d'un temps [ ennemis d'un maintenant ]. corps échoué, âme évadée. elle l'a observé, scarlet. ô xion, princesse dont elle n'a jamais osé croiser la lumière. à l'admiration d'une luciole, aux portes d'un nouveau monde. elle a voulu l'aider à faire bon voyage, apaisant sa guerre en capturant quelques unes de ses blessures avant de quitter ce lieu.  

do i belong?, lesley oldaker (2021)
scarlet, elle a rapidement compris qu'elle avait nulle part d'autres où aller, où on l'attendrait. ses parents l'avaient donné contre de l'argent pour lancer leur business, sans une once d'hésitation. après tout, elle n'était qu'en plus, objet de fortune.
sentie à part, coincée entre deux cosmos complètement différent l'un de l'autre. grandissant aux contrées des ivresses glorieuses, sans y avoir véritablement sa place. pièce artificielle, trésor dont ils ont besoin autant qu'elle a besoin d'eux (c'est ce qu'ils lui disent, c'est ce qu'ils lui ont toujours dit). un paradis où on lui a prêté des ailes nacrées, en sachant très bien qu'elle ne sera jamais comme eux. et au fond, elle s'en fiche pas mal. scarlet n'a jamais pensé à déserter, elle n'a jamais réellement été jalouse de la vie des celestiens de son âge.
tout ce qui la rage, c'est simplement ce manque d'univers précis où elle aurait ses repères, et où elle sera heureuse.

la liseuse, monnet (1872)
passion commençant dès le jeune âge, rituel des mômes à se rejoindre au soleil couchant pour se conter les invitations au voyage épistolaires. plaisir n'est plus le même sans lui, sans cette innocence enfantine. mais scarlet aime les arts et les savoirs. demoiselle dévore de curiosité, de gourmandise face aux connaissances stellaires. elle en a apprit beaucoup, aux fils des pages. sa liberté, face à son sens des responsabilité.

abrade, henrik uldalen (2021)
dérive, navire ivre aux abords de ses illustrations.
ils se sont installés depuis longtemps, ses démons. résonnant dans sa tête, habitant dans ses nuances et décimant ses notions. danse éternelle aux bras déchus, aux adresses des harpies qu'elle apaise pour mieux s'en faire hanter ensuite ; à devenir muse des bas-fonds. l'esprit avait besoin de délivrance, d'un silence !
perfidie qu'elle a causé de sa raison, aux rançons des addictions [ il faut imaginer sisyphe heureux ].

le parnasse, andrea mantegna (1497)
elle est gauchère — si elle avait pu choisir son futur, elle serait sans doute devenue peintre — elle adore faire la sieste et elle peut s'endormir en moins de trois minutes — elle rêve de voyage à travers le continent, découvrir le monde — cat person — elle préfère les chansons calmes, voire celles avec une ambiance mélancoliques et tristes — elle a un très mauvais sens de l'orientation — elle utilise régulièrement momento — elle se sent rapidement coupable de tout ce qu'il se passe — elle a l'impression de ne pas être encore à la hauteur pour son don et vise toujours plus, voire trop.