Dynamique - Créatif - Imaginatif - Bon vivant - Amical - Têtu - Bougon quand on ne fait pas ce qu'il veut - Curieux - Déteste la routine - Bavard - Subjectif - Ne supporte pas la critique - Obsessionnel - Insécure



Mort - Harcèlement - pensées suicidaires
2000 - 2009  Le père Vendigo était un trompe-la-mort, un genre d'aventurier téméraire, un casse-cou follement héroïque. Le Célestien quitta le confort de sa demeure pour devenir chercheur et se frotter au Fold d'un peu trop près. Non seulement il fut maudit, mais il s'enticha d'une enfant du Fléau. Juste après avoir donné naissance à Kova, la mère disparut, emportée par les ténèbres. Certains disent qu'elle est devenue un Shoosuva, un loup garou, consumé par son propre mal. Kova la cherche encore. Il devrait pourtant se souvenir que son paternel s'est fait tuer à cause de cette quête insensée et que ce qu'il restait de lui n'était pas beau à voir. Mais le gosse ne retient de son passé que ce qu'il veut bien, sans doute qu'il enjolive un peu trop la réalité. La cérémonie par exemple, ce jour où l'artefact familial lui fut présenté, afin d'éveiller ses nouveaux pouvoirs. Son père lui offrit-il cette médaille ou tenta-t-il de l'étrangler avec ? Il ne s'en souvient plus trop bien.

2009 - 2013 Des personnes bienveillantes sauvèrent le petit Shymer qui traînait dans la plaine, il l'empaquetèrent malgré ses grandes dents et ils le confièrent à un orphelinat de Zaun. Rien n'est plus cruel qu'un enfant, c'est bien connu. Dès lors, Kova sut ce qu'était l'enfer grâce à la bonne volonté de son camarade de chambrée, jeune psychopathe impitoyable et un peu trop inventif. Kova tint le coup pendant trois ans, à subir des persécutions diverses et variées avant de se décider à se sauver pour rejoindre Ketterdam. Dans la rue, la vie n'était pas plus rose mais au moins, il était libre d'aller et venir, jusqu'à connaître chaque rue et ruelle sur le bout des doigts. La solitude était dure à assumer, Kova se réfugiait dans les méandres de son imagination, un peu trop mortifère par moments. Quand Dash lui tomba dessus, il ne songea pas à se défendre, décidé à laisser l'ange de la mort l'emporter. Il avait de beaux yeux, cet ange mais au lieu de lui trancher la gorge, il formula un premier vœu. Ce jeune witcher avait son âge, il était aussi perdu que lui et le shymer n'hésita pas à réaliser son souhait. Pour la première fois, sa peau devint douce et veloutée, agréable à la vue comme au toucher. Kova aida Dash a se cacher pendant toute une année, mais Kova n'avait que 13 ans et au bout du compte, le gamin ne put empêcher les adultes de le séparer de son ami.

2013 - 2016 Il avait dessiné un joli rêve sur le bras du witcher, un faux tatouage, une preuve d'amitié, l'espoir qu'ils puissent rester unis, ensemble contre le reste du monde. Désormais, il n'y avait plus que la solitude pour habiller son quotidien et Kova décida de s'exprimer. L'Artiste se créait ses couleurs pour vomir sa souffrance, hurler sa colère ou souffler ses tourments. Parfois aussi, il dessinait l'abstraction de sentiments plus jolis. Ketterdam recevait ses tags comme autant de traces de son existence, tandis que Kova grimpait lestement sur ses murs et ses toits, jouant de son agilité pour devenir un pro du parcours. Les vœux qu'il exauçait ça et là, lui permettaient de recevoir la peau lisse et les doigts légers d'inconnus. Kova se satisfaisait de bénéficier d'une motricité plus fine - ses pattes griffues lui permettaient de grimper, moins de manier le pinceau - mais il avait gouté à la saveur de l'effroi qu'il provoquait. Alors il conservait les attributs monstrueux qui lui servaient d'armure car Kova se sentait mieux dans la peau du bourreau que dans celle de la victime.

2016 - 2018 Il se vautrait dans la boue et la crasse, Kova, seigneur des mouches et de la pestilence. Perché sur les toits, comme une gargouille, il glissait des regards curieux au travers des lucarnes, à l'affut de tout ce qui se murmurait dans la cité. Ainsi, il suivait les tragédies et les comédies, les drames de Ketterdam ou les fiestas de Celestia. L'agile shymer se nourrissait des moindres palpitations du monde, avide de découvertes et de nouveautés qu'il glanait au détour de ses rencontres. En ces temps là, il reconnut au travers des médias, le jeune Dash envers qui il se sentait toujours lié, à cause de ce vœu, mal formulé. Et Kova se sentit chiffonné dans son cœur d'adolescent, il commença à éprouver un mal différent parmi sa petite collection de tortures intérieures. Alors, pour tenter d'apprivoiser cette douleur, pour la décortiquer et mieux la comprendre, il la mit en couleur.  Il la dessina sur les murs, bien que les passants trop ignares ne puissent la savourer à sa juste valeur. Puis, il écrivit une lettre, assortie d'un dessin, celui de ce joli rêve qu'il avait inventé, pour son ami d'autrefois.

2018 - 2019 Si son damné de père avait fait d'autres choix, s'il n'avait pas fait preuve de tant d'obstination, alors peut-être que Kova Vendigo aurait eu sa place, dans les hauteurs de la lumineuse Celestia. La vieille demeure familiale l'attendait peut-être encore avec ses hautes tours, remplies de fantômes et de regrets. Certaines nuits, les hurlements des vents qui se faufilaient dans le dédale des rues, se mêlaient à ceux des loups. Blotti sous les escaliers de pierre, Kova rêvait d'une tendresse maternelle, miraculeusement préservée dans leurs yeux cruels. Les fléaux n'étaient pas coupables, comment aurait-il pu les détester ? Il n'éprouvait même pas de haine pour son propre père qui revenait chaque nuit hanter ses cauchemars, dans sa défroque ensanglantée. A vrai dire, Kova savait qu'il n'avait pas sa place à Celestia. Personne n'était jamais venu le chercher, même s'il l'avait espéré en se construisant des scénarios improbables, comme le font tous les orphelins. Cette médaille, gravée au nom de ses ancêtres, restait en permanence autour de son cou, peut-être parce qu'il voulait encore y croire, au fond de lui-même. Et si le monde l'avait oublié, il n'agirait pas de même. Il défendrait les créatures immondes contre lesquelles se déchainaient les Witchers. Un soir sinistre, l'enfant du fléau fut contraint à un choix dramatique, en s'opposant à une jeune recrue en pleine mission.

Je ne veux plus jamais te voir !

C'était le deuxième vœu de Dash et par colère, le Shymer l'exauça. Comment pourraient ils être amis alors que leurs natures les opposaient ? Kova tenta de se convaincre que c'était mieux ainsi. Il n'y avait bien que son visage qui était agréable à regarder, dans toute son effroyable laideur. Mais par ce vœu, un flou vaporeux masquait ses traits, aux yeux de Dash. Sans doute aurait-il dû s'abstenir de rejoindre ce fabuleux concert, organisé à Ketterdam. Mais pour l'occasion, le shymer s'offrit une allure charmante, délaissant cette monstruosité qui lui avait servi si longtemps de rempart. Un papillon de nuit, aux longues ailes argentées se faufila au dessus des spectateurs, pour aller effleurer le front du leader, dans un effet des plus féérique. Lorsque le concert fut terminé, le lépidoptère montra le chemin jusqu'à une fresque géante qui ornait un haut mur, d'ordinaire trop gris.

Pardonne moi.

2020  Il arrive que le destin s'acharne sur certaines créatures, contraintes à endurer le poids de malédictions successives dans un cycle infernal de misères et de malheurs. Et pourtant, le croirez vous ? Dash demanda l'annulation du vœu  sans peine, comme on efface une ardoise, d'un joli coup d'éponge. Il a le sourire généreux, ce sot de Kova ! C'est d'ailleurs la première chose que vit Dash, ce jour là, sitôt que la brume se dissipa : un sourire plein de grandes dents blanches, affûtées comme des lames de rasoir, un sourire de loup. Le joli tatouage disparut de sa peau de la même manière sans qu'il ne songe immédiatement à la nécrose qu'il dévoilerait. C'est que ses joies sont limpides à Kova, aussi franches et spontanées que celles d'un gosse. Il ne mesure les conséquences de ses actes que plus tard, bien plus tard, quand il se retrouve seul avec ses pensées obsessionnelles, nourries de ses insécurités qui l'amènent à élaborer des analyses désastreuses et des scénarios catastrophiques.

2021 - 2023 Néanmoins, quand il vivait dans la rue, ses pensées s'orientaient essentiellement vers sa survie immédiate. Entre autres dangers, le jeune shymer cherchait à éviter les représailles des pacifieurs, chargés de maintenir un semblant d'ordre à Ketterdam, la chaotique. Leurs menaces ne l'empêchaient pas de multiplier ses graffitis, sur les surfaces les plus visibles, c'était presque devenu un jeu auquel il se plaisait. Vile créature, pustuleuse et gangrenée, petite charogne suivie de son nuage de mouches., ça leur riait au nez avant de bondir à l’abri des toits. Un jour pourtant, quelqu'un l'attrapa par le collet, l'ayant pris la main dans le sac. On ne contrôle pas son inspiration. Plongé dans une transe créative, Kova fut surprit par le Bateleur dont le sourire charmeur et les bonnes manières avaient de quoi décontenancer, dans la situation. Allait-il se faire tabasser dans les règles de l'art ? Pas du tout. L'homme mystérieux lui proposa un job fabuleux où l'Artiste pourrait vivre de son art et profiter en prime de la protection du bâtiment. Dans les premiers temps, Kova resta sur ses gardes. Il ne connaissait que trop les "joies" de la vie en communauté et les souvenirs de l’orphelinat restaient assez vivaces dans son esprit et dans sa chair. Bougon, grognon, ronchon, Kova le sauvageon, peu habitué à ranger derrière lui ou à respecter un règlement quelconque. Le deux de bâton, ainsi surnommé s'habitua progressivement à l'ambiance du Cabaret, le Tarot, refuge idéal pour un être tel que lui, qui découvrait la bienveillance et la solidarité des lieux et où son travail de Décorateur était respecté et reconnu. Voilà deux années qu'il s'y construit, avec ses cafards plein les poches, pour habiller les scènes du cabaret, inventant des univers les plus fantasques, peignant et sculptant pour mieux mettre en lumière la beauté magique des représentations.