Rentrer à la maison est une chance inestimée quand on voit l’ampleur des champs de bataille. Près du Fold, le pacifieur n’avait même pas eu la possibilité de voir Célestia. Chaque nuit, il avait pris les gélules fournies par sa bonne vieille camarade pour se perdre dans des rêves où il profitait du confort de son appartement. Malheureusement pour lui, il a sous-estimé ses adversaires et donc le temps à passer dans cette zone obscure de Vélaris. Il n’a pas pris assez de compromis pour lutter contre ses peurs. A défaut, des conséquences beaucoup plus graves ont eu raison de lui. Par son addiction, il a causé un accident mortel. De quoi le rendre coupable encore plus, d’avoir simplement une grosse coupure à la jambe. C’était la même jambe qui avait été blessée quelques années plus tôt, quand il était de mission sur Ketterdam. Un long bandage recouvre encore une vulgaire cicatrice tandis que les commandants décident de le renvoyer chez lui. Kaëden Draigwen ne servait plus à rien, mais c’est surtout un appel direct de son père qui lui offre cette possibilité de rentrer. Il s’inquiète pour son fils, rongé par les effets néfastes de la drogue et de la culpabilité. Armé désormais de ses béquilles, il entend déjà le discours de sa mère, celui où elle lui ordonne de rester aux côtés de sa fiancé.

Qui s’occupera de sa jambe ? Naëlah ? Est-ce qu’elle a été aussi appelée là-bas ? Il se pose la question sans vouloir vraiment obtenir la réponse. Pour quoi faire ? En allant dans les profondeurs de Vélaris, le garçon a perdu de sa splendeur. Il n’y a plus rien à voir, juste des messes basses à entendre. Qu’est ce qui l’attend chez lui ? Est-ce qu’il s’y sentira mieux ? Il ne sait plus, le pacifieur mais il sera au moins en sécurité, en retraite très anticipée. C’est peut-être ce qui le motive à regarder les gratte-ciels de son quartier d’origine. Plus il se rapproche d’eux, plus un sourire s’affiche sur ses lèvres. Les grandes bâtisses sont une bonne excuse pour lui montrer à quel point il est petit et ridicule dans toute cette agitation. Quittant son siège, il affiche une grimace quand il exerce une pression sur ses béquilles. Fini la belle démarche du Draigwen et le teint ravissant. Pourtant, c’est avec joie qu’il aperçoit un visage connu : celui de son cadet. “ Myev ! “ Il peut enfin retrouver son frère. Peut-être qu’au fond, il n’y a plus grand-chose qui reste dans sa vie si ce n’est ces rares liens qu’il ne pourra jamais se résoudre à couper. Il écarte un de ses bras, désireux de le sentir près de lui. “ J’étais étonné de savoir... que tu serais mon infirmier. “ Il ricane.

L’attente. Cela pourrait sembler anodin pour quelqu’un comme lui. Quelqu’un qui attend depuis plus de dix ans que ses pouvoirs se manifestent. Mais toutes les attentes ne se valent pas - ou peut-être entre dix ans et quelques jours, il y a l’habitude qui s’installe, l’attente se fait plus silencieuse. La douleur qui prend le pas sur la peur, l’ombre qui engloutit l’espoir. Car c’est mieux ce que Myevi ressent ces derniers temps – la peur et l’espoir. Pourtant, il n’a aucune raison d’avoir peur – il n’a pas mis le pied sur le champ de bataille, lui. Il a bien de la chance au fond, d’être resté bien à l’abri à celestia, tout le monde ne peut pas en dire autant. Mais ces émotions sont bien présents, parfois décuplées sans raison lorsque ses yeux insomniaques fixent sans relâche le plafond la nuit. La peur d’avoir perdu quelque chose, quelque chose d’important. L’espoir de n’avoir rien perdu, que la vie ait épargné son frère. Myev sait que la vie ne fait pas de cadeau, il l’a appris à ses dépends. Puis la sentence est tombée ; un appel, des voix inquiètes, des appels rapides puis une annonce. Ton frère rentre dans les plus brefs délais, il est blessé à la jambe. Une annonce qui ne laisse place à aucune question, aucune discussion. Le cadet Draigwen n’a pas eu beaucoup de détails sur la situation, seulement que son frère allait rentrer du champ de bataille sur lequel il a été envoyé dans ses qualités de pacifieur. Un peu dans le flou, Myev s’est bien sûr retrouvé en avance post pour la gestion de son frère et de son handicap temporaire – ou du moins, c’est ce qu’il espère. Alors quand il est envoyé pour récupérer son frère au point de rassemblement, c’est un mélange de peur et d’espoir qui refait surface ; l’appréhension. S’il s’inquiète de l’état réel de son frère, il n’est pour autant pas surpris de le retrouver à présent équipé de béquilles. « Hey Kaë ! ». Le plus jeune s’approche au plus vite, histoire de limiter les déplacements de Kaëden. Ce qui surprend Meyvi finalement, c’est le calme et la… normalité avec laquelle son frère lui parle, agit. Ses lèvres restent closes face à cette observation et il se contente de serrer son ainé contre lui. « Je suis pas ton infirmier… » bougonne-t-il, essayant de déporter un peu du poids de son frère sur lui-même. « Je veux juste venu te chercher, comment on va nous regarder si on laisse l’ainé de la famille rentrer tout seul à pie- à béquilles ? ». Myev est pourtant bien plus ou moins en charge de son frère le temps de sa convalescence. Pas qu’il sache spécialement comment on s’occupe d’un blessé à la jambe. Il suppose qu’il apprendra sur le tas. « C’est moche ton truc ? » demande-t-il, guidé par la curiosité – même s’il n’est pas sûr d’assumer la réponse à cette question, ou pire la vue de la chose, du truc. Par truc, Myev entend bien sûr sa blessure qui le laisse ainsi boiteux, et non les cernes de trois kilomètres de son frère qui clairement ne lui donne pas une très bonne mine. Le plus jeune n’a pas le moindre idée de ce qui se passe réellement, de ce qu’on ressent sur un champ de bataille pour revenir dans cet état physique et probablement psychologique. Il n’a pas le moindre idée de ce que Kaëden a pu traverser pour en arriver là.

Equipé de ses deux nouvelles meilleures amies, les béquilles ne suffiront pas pour faire taire les maux dont le Draigwen est victime. Si sa blessure physique est visible, tout ce qui semble s’agiter dans son cerveau reste plus discret. Et pourtant, les dégâts sont bien plus violents. Le jeune homme va avoir besoin de soutien même s’il se sent encore incapable d’expliquer ce qui a pu se passer. Il ne sait pas encore s’il peut dire la vérité ou du moins une partie. Il sait très bien que son père ne tardera pas à frapper à sa porte pour entendre son discours puis préparer le sien. Alors, il fait de son mieux pour faire taire ses craintes et profiter des retrouvailles avec son frère. Sa relation avec ce dernier a pris un sacré coup, il y a plusieurs semaines si ce n’est des mois. La notion du temps l’échappe un peu. Et malgré tout, il reste ravi de le voir l’accueillir. Le lien du sang est plus fort que tout et au fond, Kaëden ne vaut pas mieux à garder son petit secret. Mais qui vanterait d’être sous l’emprise de la drogue ? Le pacifieur continue de le nier et ne se rend même pas compte du problème. Comment pourrait-on lui en vouloir ? Il écarte un de ses bras, essayant de garder sa stabilité pour serrer son frère dans ses bras. Heureusement, Myevi ne le laisse pas dans la galère. Il répond d’un ton faussement déçu. “ Ah bon ? “ Alors, il va devoir rester seul dans ses appartements ? Il essaye de ne pas appréhender mais il ne sait vraiment pas à quelle sauce il va être mangé. “ Hm, les gens me plaindront d’être si mal entouré. “ Il hausse les épaules. Les rumeurs finiront par courir et celles-ci ne feront pas de Kaëden Draigwen une victime. “ Vous allez me laisser tout seul ? “ Et finalement, c’est une question premier degré qu’il pose, dans un moment de faiblesse. Etre babysitter et être infirmier, c’est différent. Il pose son regard sur sa jambe blessée. “ Disons que j’ai de la chance qu’elle soit encore là... et que je vais avoir une énorme cicatrice... Encore une. “ Il va devoir la regarder tous les jours, se rappeler comment il a pu se faire ça. Il a beau être rentré à la maison, le combat n’est pas encore terminé pour lui. “ Je ne vais pas pouvoir poser pour les magazines d’été. Et moi qui voulais commencer ma carrière de mannequin. “ Sauf si le public s’intéresse aux guerriers et que les trucs moches deviennent subitement à la mode. “ Tu crois que j’aurais eu ma chance ? “ Il marque un temps d’arrêt. “ Et toi ? Comment ça va ? Tu as bien travaillé à l’école ? “  

Frère assez gentil et assez aimant pour aider, le terme infirmier ne lui plait pas plus que cela, car il n'en a absolument pas les compétences. Ni même le temps de passer l'intégralité de ses journées aux côtés de son aîné, même si au fond ce serait peut-être plus sympa que de devoir aller à ses cours magistraux. Alors le jeune Draigwen roule des yeux devant l'air de son frère, pas du tout désolé de sa réponse. Mais au fond, à la question de Kaë, Myevi se rend compte qu'il n'a eu que très peu d'informations sur la situation du plus vieux. « Non, je pense pas… Enfin je vais rester avec toi les premiers temps mais je sais pas si les parents ont prévu une infirmière à domicile ou juste une aide pour du plus long terme. » avoue-t-il en haussant les épaules. Il aurait pu se renseigner avant de venir, mais son père avait l'air assez fermé à la discussion quand il lui a demandé (ordonné) d'aller chercher son frère à la gare, alors Myevi n'a pas pris le temps de demander des détails. Le plus jeune sait simplement que Kaëden a manqué de perdre sa jambe, et qu'il a passé un certain nombre de jours au repos sur le camp avant d'être rapatrié ici. Ainsi, il ne peut s'empêcher d'être un peu curieux même si ses questions semblent mal placées. « Ce sont des souvenirs comme d'autres… même s'ils ne sont pas toujours bons. » grimace-t-il, essayant de bien faire bien qu'il soit tout à fait incapable de se mettre à la place de Kaë et de ce qu'il a pu vivre. À vrai dire, il est même étonné que son frère soit d'aussi bonne humeur, prêt à faire des blagues malgré la situation. Myevi suppose que c'est plutôt bon signe, mais il s'interroge sur les émotions sous-jacentes de son frère. « Ça dépend mannequin en quoi non ? Personne a estropié cette belle bouille, c'est l'essentiel je pense. » tente-t-il à son tour en souriant légèrement à Kaë. Myev suppose qu'une jambe en mauvais état n'est pas un avantage dans le métier, mais n'est pas non plus un point bloquant tant qu'elle reste cachée derrière un bout de tissu. Ses réflexions se coupent, quand l'aîné enchaîne rapidement sur son état à lui, sa petite vie sans sens et aux buts flous. Clignotant des paupières, une fois puis deux, il souffle avant de répondre. « Ah euh ouais ouais comme d'hab quoi. ». Il n'a pas la bonne réponse à la question, c'est ni vrai, ni faux. Il va comme il va – fatigué et déprimé, pas pire qu'hier mais pas mieux non plus. Et il se traîne jusqu'à l'académie, quand il se motive. Mais il ne veut pas encombrer son frère avec ses lamentations inutiles. « Dis Kaë… Comment ça va se passer pour ton taf ? » ; il a longtemps tourné l'approche dans son esprit avant de se positionner sur cette question. Pour autant, maintenant que Myev la prononce, il regrette instantanément de mettre le sujet sur la table. Peut-être que son frère a tout sauf envie de penser à tout cela maintenant. « Enfin, t'es pas obligé de répondre. Je suppose que t'as déjà eu ou vas déjà avant une conversation suffisamment longue avec les parents comme cela sur le sujet… » reprend-t-il rapidement en continuant de regarder dans le vide, évitant les yeux de Kaëden. Le cadet n'est pas sûr de vouloir y lire toutes les émotions qui doivent perturber son grand-frère en ce moment, plus qu'il ne doit vouloir le montrer. Myevi se mord la lèvre avant d'oser un regard vers son aîné. « On rentre ? » propose-t-il en voyant la gare se vider peu à peu, et surtout ce n'est sûrement pas le mieux de discuter ici. Les oreilles indiscrètes se régaleraient d'une conversation intime entre les frères Draigwen.

Il imagine que ses parents n’ont pas encore eu le temps de s’occuper de la paperasse. Au pire des cas, il est assez grand pour se débrouiller tout seul même si le jeune homme s’inquiète un peu pour la suite. Disons qu’il n’apprécie plus vraiment la solitude depuis quelques temps. La présence de son petit frère sera en mesure de le rassurer un peu même s’il doit avoir plein de questions à lui poser. Il s’en tiendra au discours qu’il a répété soigneusement avec leur paternel, devenant finalement un menteur. C’est bien beau de faire des reproches quand on finit par copier un mauvais comportement. Au fond, Kaëden a toujours su qu’il était un hypocrite. C’est bien pour cette raison qu’il n’est plus aussi fier de son uniforme. Enfin, il tente de garder l’esprit léger et plaisante même sur son sort. Il préfère se morfondre dans son coin, non pas en public. “ T’imagines ? Tout le monde cherchera à se blesser pour pouvoir me ressembler. Arf, toutes les tendances ne sont pas bonnes à suivre. “ Mais si les autres tendent à posséder une telle caractéristique, Kaëden restera le plus beau. Vous avez vu son visage ? Personne ne peut rivaliser contre ça. Non, les mannequins ont eu de la chance qu’il n’ait pas choisi cette voie. Il aurait eu l’argent, le succès et la tranquillité. Ça laisse rêveur. En tout cas, les Draigwen ont d’autres points en commun en dehors de leur génétique. C’est leur façon d’esquiver certaines conversations. Malheureusement pour l’aîné, la situation se prête plus au questionnaire du plus jeune. “ Je ne suis pas certain de pouvoir retourner sur le terrain… On verra déjà si ma blessure guérit comme il faut et j’imagine que je finirais derrière un bureau. Je ne sais pas ce qui est mieux. “ Il serait en sécurité dans les bureaux mais au détriment de quoi ? Son père a beau faire de son mieux pour étouffer l’affaire, il sait aussi que tout secret finit par se savoir avec le temps. Myevi serait certainement d’accord avec cette théorie.  “ Désolé. “ D’être un mauvais exemple ? De ne pas pouvoir l’aider comme prévu dans sa quête ? Non, Kaëden ne compte pas abandonner mais il va devoir faire autrement. “ Oui, je commence à avoir faim. Le trajet m’a ouvert l’appétit. “ Ils prennent la direction de la maison. Tous les deux continuent de discuter de la pluie et du beau temps ou sont silencieux. Il n’y a pas de juste milieu quand Kaëden reprend la parole. “ Je parle peut-être sous le coup de l’émotion mais je me demande si je ne devrais pas trouver une autre vocation… Au cas où. Je n’ai jamais voulu diriger une équipe ou je ne sais pas quoi. Je ne sais pas si je suis bon dans un autre domaine. “ finit-il par avouer.

Myevi se voit un peu perturbé par la facilité avec laquelle son frère parvient à plaisanter sur sa blessure – si bien qu’il en perd un peu ses mots. « Ah euh ouais, c’est clair… » ; une réponse qui ne vient pas du cœur, une réponse pour une réponse histoire que Kaëden ne soit pas seul à la légèreté avec laquelle il prend les choses. Le plus jeune se demande si ce n’est pas une façon pour son frère de ne pas penser au traumatisme, ou au pire qui pourrait encore arriver. Une façon de rester positif, quand tout semble virer au négatif autour de lui. Alors Myev essaie de creuser un peu, de comprendre si cela affecte réellement peu son aîné ou si celui-ci a décidé de ne montrer qu’une façade le temps que tout rentre dans l’ordre. Même s’ils semblent tous les deux en phase sur le fait que tout ne pourra pas rentrer dans l’ordre – ou tout du moins, que l’ordre a changé à tout jamais pour Kaëden. L’étudiant grimace en entendant son frère parler de son avenir chez les pacifieurs, le point semble sensible et c’est tout à fait compréhensible.  « Ce n’est pas si terrible d’être derrière un bureau, tu sais. C’est moins fun mais au moins, hm… Tu seras sûr de conserver ta seconde jambe ? Enfin, ce que je veux dire c’est que… ce sera peut-être moins stressant ? Et puis t’auras peut-être plus de temps libre ? » ; une piètre tentative de réconforter Kaë, il n’a jamais été bon pour cela il l’avoue sans mal. À tel point qu’il se demande si les parents ont envoyé réellement la bonne personne pour ramener le plus vieux à la maison. Myevi relève la tête surpris d’entendre son frère s’excuser – il n’a pas de raisons de s’excuser, enfin pas aux yeux de son cadet. Après quelques secondes de réflexion, le jeune homme finit par se dire que Kaëden doit penser l’embêter en le faisant venir ici – il ne voit pas d’autres possibilités. « T’en fais pas… Je peux bien m’occuper de mon grand-frère de temps en temps. Puis je n’avais rien de mieux à faire. » – à part chercher la raison de son existence, bien sûr. Mais son frère passe avant cela, il connaît ses priorités. Et de toute façon, à part errer dans la bibliothèque, Myevi n'a rien trouvé qui lui permet réellement d'avancer ses recherches ces dernières temps. Alors sur le chemin de la maison familiale, le cadet envoie un message prévenant de leur retour – histoire d'avoir de quoi manger en arrivant. Il ne faut pas continuer sur lui pour cuisiner ; et ce serait dommage que Kaëden soit obligé de s'y mettre dès son retour. « Je suis sûr qu’il y a plein d’autres possibilités que de diriger une équipe… Tu ne dois pas être le premier à vivre un tel accident dans les pacificieurs, si ? » suppose-t-il. Myev est sûr qu'il doit exister des solutions de reconversion ou au moins des postes de soutien hors terrain qui ne veulent pas pour autant dire être derrière un bureau ou donner des ordres à droite et à gauche. Mais cela ouvre une seconde interrogation… « Je dirais plutôt que c’est à toi de voir si t’as envie… hm, d’y retourner après ce que tu as vécu ? » ; le cadet prononce doucement ces quelques mots comme s'ils avaient le pouvoir de blesser à nouveau Kaë. Peut-être l'ont-ils réellement… Malheureusement, c'est quelque chose auquel il lui semble impératif que son frère réfléchisse. Et vite. « Si ce n’est pas le cas, il te suffit d’apprendre autre chose, non ? On pourra se renseigner durant ton congé si tu veux. ». Après à son jeune âge, il ne doit pas être si difficile de se réorienter vers une autre carrière. Kaëden pourrait reprendre des études, ou commencer quelque chose dans l'artisanat. Peut-être même que Myev pourrait lui apprendre deux trois trucs sur le bricolage et l'ingénierie ? Plus qu'une fin, cela semble être plutôt un début aux vues du plus jeune – mais il comprend que son frère ne le voit pas ainsi. « Travailler avec papa ou avec maman serait peut-être des idées à creuser t’en penses quoi ? » - lui, il en pense qu’il préférerait crever que de bosser avec un des deux, et surtout vu leurs professions respectives. Mais Kaëden n’est pas Myevi, et ils n’ont pas tout à fait la même vision des choses en général. Le cadet se dit que son frère trouverait probablement sa place – en la méritant, bien sûr – auprès d’une de leurs deux parents. Après tout, Kaë est plus proche du fils parfait qui pourrait reprendre l’empire Draigwen que ne le saura jamais Myevi.