"Je suis sûre qu’il sera là !” insiste-t-elle auprès de son amie. “C’est ridicule” lui assure cette dernière faisant ainsi lever les yeux d’Aelan au ciel. Elle était certaine que Jahaeryn serait présent à cette soirée mondaine pleine de ridicules, parce que tous les Ayrshire se devaient d’être présents. Aussi il était certain que l’homme qu’elle visait serait dès leurs ce soir. Elle avait insisté auprès de sa famille pour s’y rendre. Il n’y avait aucun intérêt pour que les Idlewind soient présents à cette fête, mais, intelligente enfant, Aelan avait su les convaincre en mettant en avant les liens politiques qu’ils pourraient alors se faire ou entretenir avec les gens de la haute de Célestia. Elle se moquait bien de ce petit jeu de perfection qu’elle devrait alors subir ce soir, tant qu’elle pouvait l’apercevoir, et peut-être que cette fois-ci, elle pourrait même lui parler plus longuement que les fois précédentes.

Jahaeryn est un homme taciturne, et surtout discret. il ne semble porter d’intérêt qu'à sa cause et son travail. Mainte fois il lui avait poliment fait comprendre qu’elle était trop jeune pour obtenir de lui plus qu’une simple interaction polie. Mais Aelan n’était pas du genre à se laisser faire. L’attirance qu’elle éprouvait pour le garçon était si similaire à ce qu’elle lisait dans ses livres, qu’il était certain qu’elle finirait par tomber amoureuse de lui … Elle n’avait aucunement l’envie de lutter contre ce rêve et surtout cette envie particulière qu’elle avait d’être à ses côtés. Elle avait conscience de ne pas être une femme suffisamment … forte pour lui. Peut-être préférait-il les femmes avec plus de caractère, plus de capacités de combat, les femmes comme sont les femmes de la famille Ayrshire.

Elle semblait manquer de tout, sauf de grâce et de beauté. Elle était intelligente Aelan, et suffisamment téméraire pour outrepasser les interdits. Surtout si ces derniers la conduisaient au bras de Jahaeryn. Ajustant sa robe qu’elle avait fait confectionner pour l’occasion, elle vérifie son teint de poupée une dernière fois et se laisse engloutir par la foule de cette soirée. Sourire polie, révérence à ceux qui le méritent, elle passe de gens en gens espérant l’apercevoir. Mais la soirée défile et le garçon reste mystérieusement absent, sans vraiment en comprendre la raison. Jeune fille déçue, elle accepte quelques danses sans grandes convictions et finit par s’éclipser de cette soirée finalement trop étouffante et trop peu intéressante. Elle se sent idiote. Courir après une chimère n’est pas chose aisée. Elle avait mis des semaines pour confectionner cette robe en particulier. Elle s’était apprêtée dès le matin très tôt. N’avait pas abusé du maquillage pour garder un naturel qu’elle sait plaire à l’homme convoité. Mais elle avait prit le temps de boucler ses longs cheveux noir jais qui constratait avec le rose de sa bouche.

Jahaeryn était un idéal qui ne s’intéressait pas à elle, elle avait conscience des prétendants qui s'amoncellent devant sa porte pour prétendre demander sa main, mais elle n’en a que faire … Elle veut un amour véritable, et si son premier amour doit se solder sur un échec d’amour unique, et bien … elle accepterait. Elle sait qu’elle n’est qu’une enfant fleur bleue, mais elle a su voir en Jahaeryn une douceur cachée et une force que personne ne semble remarquer, à croire qu’il n’est l’objet que de sa famille, un pantin capable de grandes choses. Quand est-il de ses émotions ? De ce qu’il ressent, de ce qu’il désire vivre ? Faire ? Personne ne semble s’en soucier et cela attristait Aelan, elle qui avait vu dans son regard autre chose qu’une bête froide capable de tuer ce qu’on leur demandait de tuer.

Prenant place dans les jardins de réception, elle sort un petit carnet qu’elle coinçait toujours dans son décolleté et se met à dessiner la statue de la fontaine qui se trouvait devant elle. Elle était belle, si blanche, si figée dans le temps et pourtant si gracieuse. Aelan avait un attrait particulier pour les sculptures. Cette fois-ci elle n’utiliserait pas son don pour donner vie à son dessin, ou peut-être à ce petit papillon qu’elle ne cesse de dessiner sur les coins de pages de son carnet. elle soupire de lassitude, levant son minois vers le ciel étoilé sans lui trouver aucune beauté ce soir. Jahaeryn lui manque, était-ce stupide ? Elle ne lui avait parlé que quelques fois, rêverait de lui arracher un sourire et la voilà déjà désireuse de le revoir sans cesse … Peut-être devrait-elle l’engager pour un contrat ? une excuse qui leur servirait de rendez vous … Juste … le revoir.

Frivole mondanité, aux cocktails et banquets que l’obligation qu’ils constituaient n’aurait su être négligée.

La maison Ayrshire qui certes, résidente de Midrias, n’aurait su manquer l’occasion que leur offrait un tel regroupement de potentiel clients. Les frères Arshire, Renly et Roose n’avaient pas réellement offert le choix à leur descendants. Chance fut-elle que les héritiers consentaient aisément à ce type de festivités. Le trio de demoiselles composé des jumelles Rozenn et Shae ainsi que de leur cousine Ellaria Hunter se délectaient irrémédiablement à l’idée de côtoyer la gente masculine de Célestia. A 21 ans, il n’était guère surprenant de les voir se pomponner tout en prétextant peaufiner leurs habilités à séduire pour mieux capturer. Jahaeryn s’en amusait, il ne craignait ni pour ses soeurs ni pour sa cousine, toutes trois suffisamment formés pour qu’il n’ai guère besoin d’intervenir si un bourgeois un peu trop imbibé, se risquait à se frotter un peu trop près aux épines de ces si jolis fleurs.

Tu penses qu’ils vont remarquer notre absence ? Il posait son regard sombre sur son cadet d’entre les lèvres duquel émanait cette question dénuée de réflexion. La question que tu devrais te poser c’est que vont-ils faire de notre absence. Prononçait-il d’une voix moqueuse alors qu’il venait assener une tape derrière la tête de Quentyn. Seuls quelques mois séparaient les deux jeunes hommes et pourtant l’on devinait aisément lequel des deux portaient sur ses épaules le poids de l’héritage des Ayrshire. Sa main droite glissant dans la poche arrière de son pantalon, il en retirait un paquet de cigarettes qu’il tendait à son cousin. En temps normal, il aurait veillé à représenter leur maison auprès des convives de la soirée. Hors en l’occurence et compte tenus qu’ils s’étaient déplacés à sept, Jahaeryn ne considérait guère sa présence indispensable. Il ne serait d’ailleurs pas venus ce soir si il n’avait pas un autre projet en tête. Celui-ci n’était probablement pas des plus louables et son fort intérieur n’aurait su lui rappeler suffisament de fois que ses actes pourraient avoir des répercussions qu’il ne saurait assumer, Jahaeryn continuait à se persuader qu’il agissait en tout bien tout honneur.

Serait-ce réellement indécent que de vouloir offrir un cadeau d’anniversaire à une jeune amie fraîchement majeur ? Après tout si l’on ignorait les sentiments quelque peu flagrant de celle-ci envers le jeune chasseur à gage, celui-ci s’était toujours comporté de la manière la plus respectueuse possible. Il n’avait jamais franchis la ligne, ne l’avait même pas frôlé et ses pensées s’étaient toujours révélées des plus prévenantes. Il souhaitait simplement la revoir après plusieurs mois et célébrer par le biais d’un cadeau, la majorité de la demoiselle. Tu devrais éviter de fumer avec l’état dans lequel est ta main. Ou alors tu devrais écouter ton père et allez voir un healeur. Levant les yeux au ciel, il venait s’emparer du rouleau de tabac glissé entre les lèvres de Quentyn, fraîchement allumé, pour venir le glisser entre les siennes. La fumée emplissant subtilement ses poumons, il expirait au visage de celui-ci, cigarette entre les dents alors que de sa main droite il lui adressait un doigt. C’est pas parcequ’il me manque à présent deux phallanges à la main gauche que je ne peux plus te faire de doigt. Il riait, bien entendu. Il n’y avait pas lieu de s’offusquer ni même de se lamenter sur le sort de deux pauvres phallanges lorsque l’on prenait en considération le succés de leur dernière mission. Il s’apprêtait d’ailleurs à renchérir à nouveau, lorsque son regard se posa instinctivement sur la silhouette d’une jeune femme. Tu permets ? Il n’attendait pas la réponse de Quentyn, retirant la cigarette de ses propres lèvres pour la reglisser entre celles de son cadet avant de ne s’éloigner de celui-ci, se dirigeant vers cette demoiselle qui ressemblait étrangement à Aelan bien que beaucoup plus féminine et loin des souvenirs qu’il avait de l’adolescente.

Discret, il l’observait de longues minutes, s’assurant qu’il n’eût guère s’agis d’une inconnue qu’accoster inopinément aurait pu décontenancer voir offusquer. Il suffisait de la regarder dessiner et de l’écouter soupirer pour la reconnaître, des détails si anodins et pourtant bien propre à la jeune adulte. Qu’est-ce qui vous tracasse mademoiselle Idlewind ? prononçait il avec amusement alors qu’il quittait l’obscurité venant à son encontre.  La soirée n’est pas à votre goût ? la taquinait il, son regard s’attardant une poignée de secondes sur la robe dont elle était revêtis. Bien trop révélatrice compte tenus de son âge ce qui n’en retirait pas pour autant toute sa divinité.  Tu dessines toujours aussi bien à ce que je vois. Il observait ses dessins, un sourire au coin de ses lèvres à la vue du papillon. Ses goûts n’avaient pas changés et le jeune chasseur se réjouissait d’avance de lui offrir ce petit présent, minutieusement choisis quelques jours auparavant.

"L’air se rafraîchit, mais enfant concentrée elle ne perçoit qu’à peine ses frissons. Elle noircit le papier, le minois concentré, avec une aisance et une grâce qui lui est propre. Elle garde le dos droit, cette allure princière qui lui va si bien. On ne sait ce qu’elle marmonne, mais ses lèvres bougent en murmure inaudible à mesure qu’elle tourbillonne sur le papier. Certains disent qu’elle chantonne, d’autres que c’est de cette façon que ses dessins prennent vite. Elle-même n’a pas vraiment conscience de ce qu’elle fait, comme lorsqu’elle mordille sa lèvre concentré, ou que son nez se retrousse sous l’effort. Elle se contente de dessiner, laissant son esprit vagabonder là où ses idées la mènent. Le plus souvent, elle réalise le portrait de Jahaeryn, parfois la courbe de son torse, ses épaules. Ce corps qu’elle devine seulement et qu’elle voudrait pourtant sentir contre le sien. Rien n’est jamais déplacé dans cet afflux de désir à son encontre, tout reste innocent, à son image, jamais trop osé, bien qu’elle soit certaine de vouloir s’offrir au plus vieux. Il y avait quelque chose de terrible dans cette addiction à son encontre, un sentiment de ridicule. Elle se sait trop jeune, trop accrochée à sa famille, et pourtant … Elle se veut assurée en sa présence, lui prouver qu’il peut voir en elle une femme. Elle refusait de rester cet enfant trop sage qu’il connaît depuis qu’elle a 15 ans.

Sa majorité atteinte, elle espère lui faire oublier les chiffres qui les séparent pour qu'il se concentre uniquement sur cette complicité qu'ils arrivent parfois à avoir. Il est redoutable pour la jeune fille d'être celle qui les empêche d'apprendre à se connaître. Elle reconnaît avec gratitude les valeurs du garçon, elle lui est reconnaissante de prendre soin d’elle et de mettre de la distance entre eux, mais il est frustrant pour Aelan, de constater que son âge semble être le seul frein à cette relation. Qu'elle soit amicale ou platonique d’ailleurs. Elle a l'impression d'être imparfaite, pire encore de ne pas être à la hauteur pour cet homme à qui elle ne trouve que des qualités. Voyait-il autre chose en elle ? Voyait-il son intelligence ? Son éloquence ? Outre sa beauté qui s’affine avec le temps. Elle n’était pas qu’une enfant, jolie poupée. Elle était bien plus, ne le voyait-il pas ? Elle qui noircit les pages de ses cahiers comme seul lot de consolation pour voir son visage.

Alors quand elle entend sa voix derrière elle, elle sursaute, ses grands yeux de chat se posant sur le sourire taquin de Jahaeryn. Ses yeux papillonnent un instant avant qu’un plaisir certain ne vienne colorer ses joues roses. Elle se lève rapidement et s’avance vers lui de ce pas calme qui dénote avec l’excitation de son cœur qui tambourine dans sa poitrine. “Oh, Jahaeryn, tu es là !” Son sourire trahit son exaltation alors qu’elle cache dans son dos son carnet. Geste enfantin d’une femme qui n’ose encore montrer ses créations. Ses épaules redressées font ressortir sa poitrine subtilement sublimée par cette robe. Elle rougit au compliment et souffle “Merci …” avant de combler les quelques mètres qui les séparent. Elle a besoin de sentir son parfum, de percevoir sa chaleur. Elle pose une main délicate sur son torse pour venir ajuster le pan de sa veste. Un mouvement frêle mais grâcieux qu’elle ne peut contenir. “ Je suis contente de te voir …” laisse-t-elle échapper sans cacher la joie qui pétille dans son regard malicieux. “Es-tu bien rentré de ta dernière mission ? tu n’as pas été blessé j’espère ?” s’enquiert-elle les sourcils légèrement froncé d’une inquiétude sincère. Elle ne peut retenir un sourire tendre en soufflant à la vue de sa tenue si parfaite au Dieu des ténèbres qu’il était. “Je vois que nos tenues sont assorties, c’est un plaisir” Art subtile qu’est la parole pour l’amener à poser son regard sur son corps si peu vêtu et pourtant si précieusement couvert.

Jahaeryn était un homme consciencieux qui se tenait bien droit dans ses bottes. Un homme de valeurs qui ne perdait guère de temps à se complaire dans les faux-semblant. Chaques paroles prononcées étaient minutieusement réfléchies et reflétaient ses pensées, le jeune chasseur n’avait d’ailleurs que faire d’offrir satisfaction à autrui si celle-ci s’avérait motivée par des intentions malhonnêtes. Cela en était de même avec ses relations, l’aîné des Ayrshire mettait un point d’honneur sur l’honnêteté et refusait strictement de s’entourer de personnes sur qui il ne saurait. Et si, dans le cadre de ses missions, il s’écartait de ces valeurs qu’il prônait tant, le jeune chasseur tenait fermement à dessiner cette ligne entre vie privée et vie professionnelle.

Aelan faisait partie de sa vie privée, l’une des rare personnes (si l’on ne prenait pas en compte les membres de la famille Ayrshire et ceux de la famille Hunter) que le jeune homme  affectionnait tout particulièrement. Sa présence à elle seule suffisait à l’apaiser et aussi candide cela pouvait-il paraître, le jeune homme se surprenait à être un peu plus Jahaeryn et beaucoup moins Ayrshire lorsqu’il se trouvait en sa présence. L’héritier s’était fait à l’idée qu’être dissocié de la famille Ayrshire était peine perdue et lors des rares occasions où l’on venait à oublier sa famille, le jeune homme se résumait à son titre de garde de l’ordre. Pour faire simple, dans les deux cas, il était catalogué « mercenaire ». Pourtant lorsqu’il apercevait son reflet dans les prunelles pétillantes de la cadette, il n’y voyait qu’un simple jeune homme, amusé dont le sourire n’aurait su dissimuler la joie que lui procurait ces retrouvailles avec Aelan.

“En chair et en os ! " statuait il, ce sourire en coin exprimant la satisfaction éprouvée face à l’exaltation non caché de la jeune femme.“ Tu as quelque chose à cacher ? " Son ton moqueur n’avait pour but que de la taquiner, son regard posé sur ce bras qu’elle venait de glisser dans son dos dans l’optique, il supposait, de faire disparaitre le petit carnet de dessin. Dire qu’il ne désirait pas s’en emparer pour feuilleter ce dernier serait mentir, mais il n’avait guère le temps de mettre ses pensées en action qu’elle avait déjà réduit à néant le peu de distance qui les séparait. “Le plaisir est partagé Aelan " prononçait-il avec sincérité, son regard descendant sur cette main qui était venu ajusté le pan de sa veste et n’avait depuis guère quitté son torse. Il venait poser sur celle-ci sa main valide, la chaleur de sa paume contrastant avec la froideur de celle de la cadette alors que de son pouce il caressait tendrement le dessus de sa main. Tendresse qu’il ne s’accordait qu’une poignée de secondes, avant de ne reprendre ses distances avec la jeune femme, son visage se crispant lorsqu’elle lui faisait part de ses inquiétudes, main blessé ancrée dans la poche de son pantalon. Il savait déjà comment elle réagirait en apprenant qu’il y avait cette fois-ci perdus deux phalanges et il n’avait guère envie de gâcher leur retrouvailles avec ce qu’il estimait n’être que dommages collatéraux.

“ Il semblerait que nous ayons des goûts similaires en effet. Mais que te vaut une telle tenue ? Serais-tu à présent prête à marier ? " Sourire qui retrouvait à nouveau son visage alors qu’il reprenait ses taquineries. Robe délectable sur laquelle il se refusait à s’attarder. Il était indéniable qu’elle était belle mais il doutait fortement qu’Aelan soit de celles qui cherchaient à captiver l’attention de par son physique et il n’aurait su se résoudre à la regarder autrement qu’avec ce respect dont il lui avait toujours fait preuve. Hors Jahaeryn avait conscience que son regard n’aurait su le trahir que trop bien si il s’était perdu à se poser plus longuement sur les courbes fémines de la jeune femme, de huit ans sa cadette. “ La majorité vous plait-elle Mademoiselle Idlewind " la questionnait-il, changeant subtilement de sujet alors qu’il se tournait légèrement vers la fontaine, observant les statuettes, ses doigts caressant la petite boite qui contenait le cadeau d’anniversaire de celle qu’il se voulait qualifier d’amie. Crédulité. Plus difficile à dissuader qu'à persuader, et plus facile à tromper qu'à détromper.

"L’homme n’est que trop doué pour détourner son attention. Aelan est captivée par la caresse sur le dos de sa main. Sa paume, si grande, qui recouvre celle, frêle, de la cadette. Elle frissonne, s’accorde un discret soupir à la sensation de sa main sur la sienne. Un échange bref, une caresse délicate, et un cœur qui sombre davantage dans des sentiments plus sincères après chaque rencontre. Elle désespère d’être un jour à la hauteur, voudrait parfois envoyer valser la retenue du jeune homme. Elle voulait que cette paume se glisse à sa gorge et qu’il l’attire à elle. que son souffle qui s’écrase subtilement sur sa bouche cesse de la chatouiller pour un baiser vrai et confus. Fougueux et maladroit. Elle ne voulait rien de parfait, n’imaginait rien d 'impeccable, mais tout serait inimitable … exquis, à leur image. Elle pince ses lèvres rosées et elle qui s’inquiétait pour lui, oublie tout. Elle fixe son visage, écoute chaque mot qui perle sur sa bouche avec intérêt, se perd il est vrai dans leur contemplation, mais elle est conquise par la présence de l’homme.

elle frémit en sentant son regard sur elle. Délicat, respectueux, fugace. Elle retient une moue déçue, affiche un petit air mutin en tournant sur elle-même pour être certaine qu’il ne manque rien. Sa mention du mariage la surprend, son étonnement se lit dans son regard avant que son contentement ne rosit ses joues. “Parce qu’une belle femme dans une belle robe vous fait penser au mariage M. Ayrshire ?” dit-elle le visage innocent mais le regard taquin avant qu’elle n’ajoute avec une audace certaine (mais qui masquait son stress d’oser une telle remarque) “Ou bien est-ce seulement moi dans ma jolie robe qui vous bouleverse à ce point ?” Son regard se perd quelques instants dans le regard de Jahaeryn, redoutant qu’il puisse garder son sang froid et ne laisse entrevoir que de l’amusement à sa remarque. Aelan a le cœur fou de ses paroles et elle ne sait comment elle arrive à retenir ce gloussement qui chatouille sa gorge.

Saisissant son bras avec grâce elle souffle “Marchons” en lui montrant la fontaine pour la contourner et se perdre dans les jardins qui entourent la maison. Elle inspire l’air de cette soirée agréable. Elle prenait tout son sens maintenant qu’il était à ses côtés. Elle se serre contre lui pour grappiller quelques chaleurs et pour, il faut l’avouer, savourer son parfum et surtout, sa proximité. Elle marche en réfléchissant à ses mots, bien que ce ne soit qu’une remarque taquine anodine, elle tenait à y apporter une réponse sérieuse. “Je ne pense pas avoir beaucoup changé.” admet-elle avec un sourire doux, posant son regard sur ses pas. « J’ai tenté de vous envoyer une invitation mais avec le recul je pense qu’elle ne vous est jamais parvenue » ajoute t elle alors que sa main se resserre davantage autour de son bras. Il n’y avait aucun reproche dans sa voix, peut-être une once de tristesse mais surtout une constatation désolante. Elle affichait un sourire doux après avoir prononcé ces mots, Elle ne lui en tenait pas rigueur d’ailleurs elle ajouta « et puis de toute façon vous étiez en mission il aurait été impossible pour vous de venir à mon anniversaire ».

Elle relève un pan de sa robe avec élégance, de sa main qui tient son carnet, car elle ne tient pas à trébucher devant lui. Sa présence la brûle mais il est évident qu’elle ne pourrait jamais l’avouer, pourtant son minois qui ne cache que difficilement ses émotions se relève vers lui pour observer le profil du jeune homme à la dérobée. Elle se sait peu discrète et pourtant ne se cache pas. Loin d’elle était l’idée qu’il puisse la surprendre et croiser son regard, aussi Aelan on profite le temps que ça dure. L’homme lui a beaucoup manqué, beaucoup trop, beaucoup plus que ce qu’il ne leur était permis. Elle était heureuse de le retrouver et ce sourire qui ne quittait pas ses lèvres la trahissait.

Il était de ces hommes et de ces femmes que les frivolités n’intéressaient guère. L’on avait tendance à associer ce manque d’intérêt pour un partenaire occasionnel à une certaine rigidité et une insensibilité lorsqu’il ne s’agissait ni plus ni moins que de préférence. Jahaeryn avait toujours été un homme qui se délectait de l’évolution de ses relations, savourant chacune des étapes quitte à faire durer en longueur chacune d’entre elles. Il détestait la précipitation, avait horreur de sauter les étapes et avait ce besoin irrémédiable de construire une relation sentimentale avant de n’entamer une relation physique. Cela avait tendance à le faire passer pour un enfoiré, un homme qui se jouait des émotions d’autrui et à qui l’on reprochait de faire naître en autrui de faux espoirs. Lui, estimait qu’autrui était bien trop souvent impatient et impétueux, se lassant donc tout aussi rapidement et ne sachant apprécier ce qu’il possédait guère. Jahaeryn chérissait ses proches et c’est ainsi qu’il souhaitait aussi affectionner sa future partenaire. Il n’y avait rien de louabe à être un énième numéro. « Une belle femme dans une belle robe ? Non pas spécialement. » Cela était bien trop vague et il aurait été mentir que de prétendre que les belles femmes se faisaient rares, il suffisait de rejoindre la salle de balle pour découvrir que la beauté n’était, depuis déjà bien longtemps, plus un mets rare. « Je suppose donc qu’il s’agit de la seconde réponse. » Murmurait il avec cette honnêteté déconcertante qu’on lui caractérisait, son regard plongé dans celui de sa cadette. C’était ce regard pétillant, ses pommettes légèrement rosies par cette timidité qui la caractérisait tant et sa petite bouche en cœur qui l’aurait fait flancher en l’espace d’un instant si elle n’avait guère pris l’initiative d’enlacer son bras l’invitant à se promener aux alentours de la fontaine, brisant ainsi l’échange entre leurs regards.

Soulagement au goût amer pour le jeune chasseur à gage qui se surprenait à ne pas être insensible face à son amie de longue date. Ses pensées divaguant, le bras de la jeune femme enlaçant le sien, il haussait les sourcils face aux paroles de Aelan quelques peu décontenancé par celles-ci sans pour autant l’interrompre, son regard posé sur l’horizon, l’esprit quelque peu confus. Il ne put d’ailleurs retenir un sourire amusé par la déception qu’il pouvait deviner dans la voix de sa cadette, encore un aspect de la jeune femme auquel il n’aurait su rester insensible. « Il va vraiment falloir que tu arrêtes de me vouvoyer Aelan. » la sermonnait il de sa voix légèrement rauque, un énième sourire étirant ses lèvres contrastant avec ce ton qu’il voulait pourtant sérieux. Il savait le vouvoiement être aussi bien une marque de respect qu’il pouvait être une marque d’affection, lui même se plaisait à l’utiliser vis à vis de la jeune femme lorsqu’il ressentait l’envie de la taquiner ou de la complimenter. Néanmoins il n’aimait pas l’idée qu’une relation hiérarchique fondée sur leur différence d’âge puisse se créer entre eux, Jahaeryn n’était pas de ceux que le vouvoiement flattait tout particulièrement et estimait qu’Aelan n’avait guère à se soumettre à une telle démonstration de respect. Ses doigts valides tapotant sur l’écrin dissimulé dans la poche de son pantalon, il baissait la tête vers sa cadette, son regard s’ancrant tout naturellement dans le sien, son jolie minois visiblement tourné vers lui depuis déjà plusieurs minutes. « Il serait aussi plus raisonnable de cesser de me fixer de la sorte, je risquerais de me faire de fausses idées Aelan. » Serait-ce une manière de se convaincre que les émotions du jeune homme n’étaient guère légitime ? Fort probablement. Dire qu'il n'éprouvait pas un désir vif de rapprocher son visage du sien serait mentir. La majorité de la jeune femme avait fait, bien trop facilement, s’effondrer les limites si solides qu’il s’était imposé au cours de la dernière année. Il ne pouvait nier l’affection qu’il lui portait malgré la ténacité dont il faisait preuve à maintenir un semblant de distance émotionnelle entre eux.  « J’ai bien reçus ta lettre, mais je n’ai pu la lire qu’en rentrant. Shae l’avait déposé sur mon bureau sans l’ouvrir. » Ses sœurs n’auraient su oser ouvrir une lettre qu’elles savaient personnelle, bien conscientes que l’aîné n’aurait su tolérer une telle intrusion dans son intimité. De son index, il venait replacer délicatement l’une des mèches de la jeune Idlewind derrière son oreille, observant son visage. Son nez était fin et aquilin, ses yeux en amandes pétillaient d’une excitation irréfutable, ses pommettes couleur pêche et ses lèvres charnues au sourire malicieux. Il déglutissait, chasseur désarçonné. Elle lui faisait perdre pieds. Détournant son regard, il sortait maladroitement l’écrin de sa poche, le dévoilant sous ses yeux, déposée dans cette main estropiée qu’il avait jusque là si bien dissimulé. « Joyeux Anniversaire en retard Aelan. » Broche en or parsemé de rubis représentant un papillon au summum de sa majesté. Minutieusement acheté auprès d’un célèbre joaillier de la capitale. Unique exemplaire dédicacé à la jeune femme. La beauté incomparable d’un papillon, belle création de la nature, réside dans sa transformation d’avoir rampé sur le sol à une beauté splendide qui vole librement.

"L'idée d’être une femme, non, la femme qui capture son attention lui fait battre le coeur un peu plus. gonflée d’une fierté qu’elle sait idiote, elle ne peut s’empêcher de se sentir importante à cet instant. d’être importante à ses yeux et ça valait tous les mois d’attente qu’elle subissait entre chaque rencontre. Les mois défilaient, suffisamment pour qu’elle puisse atteindre sa majorité, et soudainement, elle se sentait … capable. Capable de le brusquer, capable de lui faire comprendre que les chiffres ne sauraient l’arrêter. Elle était prête à changer de vie pour lui et c’était bien cette idée radicale qui était effrayante. Elle se doutait que tout ça serait trop rapide, trop important, trop … fou. Mais elle ne désirait rien de plus que l’avoir … lui, à ses côtés, entre ses bras. Elle l’aime d’un amour si sincère et si contenu, qu’elle suffoquait de devoir attendre encore et encore pour oser prétendre être sienne. Et si d’ordinaire Jahaeryn affiche une retenue à son encontre, il semble s’en libérer ce soir. Ses mots, ses gestes, cette façon qu’ont ses yeux de rencontrer sa bouche imperceptiblement, sont autant de détails qui n’échappent pas à la cadette. Il faut dire qu’elle tente de se plier, au prix d’un effort qui lui paraît insurmontable, elle aussi à cette retenue polie. Son coeur s’emballe, il joue avec les mots, joue avec son coeur, elle se sent si prise au dépourvu qu’elle se contente d’écouter, de garder le silence, de ne pas céder trop vite à cette folie qui l’emprisonne. Et il faut l’admettre, Aelan reste Aelan, une jeune femme délicate et timide malgré tout. L’importance qu’elle donne à Jahaeryn bloque ses mots plus encore. Ses joues rosies et son sourire timide, elle ravale ses sentiments de peur de lui crier sans retenue.

Elle acquiesce la mine contrit de le savoir informé de son anniversaire que trop tard … De toute façon il était en mission, il aurait été ridicule de penser que même prévenu en amont, il aurait fait un détour par ici pour venir à sa soirée. Elle s’imaginait au coeur d’un roman où l’héroïne est témoin de mille et une folie, mais la vérité c’est que la vraie vie ne nous laisse que peu de choix. Elle l’accepte, car de toute façon jamais elle ne pourrait lui en tenir rigueur. Bien au contraire … Il fait déjà tant pour la survie de chacun. Elle le trouve si merveilleux. Qu’importe qu’il ait pu rater une date aussi stupide que puisse être son anniversaire, c’est à ses côtés qu’il passe quelques heures ce soir, et c’est là la plus belle des récompenses à sa patience. Aussi, lorsqu’il l’arrête pour la tourner vers lui, elle est surprise de son élan. Son regard se perd sur sa bouche, il lui manque l’audace de venir la trouver. Elle n’a encore jamais embrassé personne, il aurait été ridicule de croire qu’elle puisse faire le premier pas. Elle remarque la main blessée avant le cadeau. Elle saisit d’ailleurs ses doigts musclés avec un effroi qu’elle contient à peine. Son minois si délicat jusque-là affiche un air paniqué.

“Mon dieu, Jahaeryn … que vous est-il arrivé ? Comment est-ce possible ?!” sa voix se casse, et les mots se perdent dans sa gorge nouée. Elle couine, l’air peine à sortir entre ses lèvres alors qu’elle imagine déjà le pire dans sa tête. L’imagination débordante d’Aelan n’a jamais été un soucis pour elle jusqu’à sa rencontre avec l’homme. Désormais elle s’employait à imaginer Jahaeryn dans les pires situations lorsqu’il partait en mission. L’absence de ses phalanges renforcerait ces visions cauchemardesque qui la tenait éveillée parfois la nuit. Il n’était d’ailleurs pas rare qu’elle lui envoie un message la nuit pour prendre de ses nouvelles. Quelques mots, une douceur infime et la voilà drapée dans ses sentiments pour lui, guettant son retour chaque fois avec la même impatience. Idiotie quant à leur relation quasi inexistante. Elle porte sa main blessée à sa joue et souffle “Je regrette tellement de ne pas avoir le don de vous soigner … mon don est stupide et inutile !” l’agacement de sa voix se teinte d’un mépris envers sa personne. Comment pouvait-elle prétendre vouloir être sienne si elle ne pouvait pas le soigner correctement à défaut de pouvoir le protéger ? Elle ferme les yeux un instant en pressant sa paume abîmée contre sa joue froide de la nuit qui se rafraichie et murmure “tu as dû avoir tellement mal …” un tutoie à l’ombre de son affection qu’elle lui porte, elle rouvre les yeux vers lui et les sentiments qu’elle éprouve à son égard sont à peine voilés.

Elle porte sa main à sa joue, oubliant le cadeau auquel elle n’a pas réagit et l'attire doucement. “Comment vais-je pouvoir rester sereine maintenant que je vous sais ainsi blessé …?” Elle dépose un baiser tendre dans sa main et fait un pas vers lui pour poser son front contre son torse. Entendre les battements de son cœur est un soulagement, une façon de l’apaiser dans un soupir qu’elle laisse échapper entre ses lèvres. mon pauvre amour ainsi mutilé par une violence qu’elle déteste tant … Encouragée par Jahaeryn, elle se redresse, saisit le cadeau pour s’empêcher de quémander ses lèvres. Elle ouvre le paquet avec la délicatesse qui lui est propre et ses yeux s'émerveillent devant le papillon qu’elle trouve si délicat et beau. Il connaît bien ses goûts… “Jahaeryn … c’est … C'est magnifique ! Je l’adore !” dit elle. elle ne sait pas encombrée d’une fausse politesse, d’un humble Il ne fallait pas. Elle adore l’idée de recevoir un cadeau de sa part. Pouvoir penser à lui chaque fois qu’elle tiendrait l’objet entre ses doigts. Il était certain qu'elle accorderait à chacune de ses tenues désormais. Levant son regard vers le sien, elle prend son courage à deux mains pour se hisser sur la pointe des pieds et venir déposer un baiser sur sa joue. “Merci …” souffle-t-elle contre sa peau en caressant son torse tendrement. Elle sait qu’elle n’en a pas le droit mais … dieu qu’il lui a manqué. Elle ose se plonger dans son regard et mordille ses lèvres pour avaler ce sourire mutin et touché qu’elle arbore depuis quelques instants.

Les sentiments naissant, comme toutes émotions florissantes sont de subtiles voyages vers la découverte de l’inconnu. Il n’y avait de sentiments qui n’auraient su naître sans trouver à ses côtés une abondance d’émotions toutes plus distinctes et précieuses les unes que les autres. Réveil d’anciennes émotions et éveil de nouvelles, un doux mélange de familiarité et de mystère où les contradictions s’entremêlaient pour ne finir par s’accorder. L’imaginaire qui s’imposait à l’existant dans cette quête de l’impossible puis de l’imprévisible. Il etouffait perpétuellement face à la lourdeur des responsabilités que son nom lui icombait, croulait sous les missions et peinait à toucher du bout des doigts cette jeunese qui s’évaporait avant même qu’il n’eut eu la chance d’y goûter. Aelan, fruit défendu aux saveurs sucrés et subtiles. Comme pour Adam avec le fruit de l'arbre de la Vie Eternelle, la jeune femme représentait l’interdis tout autant qu’elle représentait le désir. Immoral, était le simple fait d’envisager de céder à la tentation qui émanait de l’objet de ses désirs pourtant si bien enfouis dans son subconcient. Quand et comment avait-il commençait à abaisser ses barrières ?

« ce n’est rien, les aléas des missions. » prononçait il non sans embarras alors qu’un rire malaisant s’éclipsait d’entre ses lèvres qui finissaient par se serrer l’une contre l’autre dans une grimace gênée. Dérouté, ce n’était que peu dire. Chasseur désarmé, une fois de plus. Il sortait de sa zone de confort, un temps soit peu aurait elle réellement été confortable. Sa main meurtris faisant contraste sur la peau couleur pêche de sa cadette, il l’écoutait sagement, touché et amusé par cette innocence qui transvasait dans ses propos. Il n’y avait rien qu’elle aurait pu faire quand bien même aurait elle été healeuse. Il doutait fortement qu’une healeuse puisse régénérer des phalanges, et il n’avait guère réussis à récupérer les doigts qui lui avaient été arrachés. « une raison de plus de ne pas fréquenter ces immondices Aelan. » Il soufflait doucement, tentant de détendre l'atmosphère qui s'était alourdie. L’inquiétude et l’innocence de la jeune femme l’attendrissaient tout autant qu’elles ne le faisaient culpabiliser. Il n’aurait théoriquement guère du être complexe de garder pour lui seul les détails de ces missions et de maintenir autrui dans l’ignorance. Autrui éventuellement mais cela faisait bien longtemps qu’Aelan était devenus plus qu’une simple personne tierce.

Le temps s'arrête, le coeur s'emballe, la fièvre refait surface et l'instant présent efface tout le reste. Redressée pour saisir le cadeau, il se contentait de l’observer, son esprit tentant de maintenir cette retenue qui n’avait jusque là jamais réellement flanché. Il ne pouvait toutefois s'empêcher de sourire en la regardant, sachant, non sans prétention, qu'elle penserait à lui chaque fois que ses yeux se poseraient sur le papillon. « le papillon te représente à merveille. » Créations de Dieu, créatures fragiles, sensibles et éphémères Ils sont gaffants, colorés et gracieux. D’une pureté enviable auquel l’être humain n’aurait su prétendre.

Frisson partant de son échine et parcourant le reste de son corps, il peina à se contrôler lorsqu’elle se hissa sur la pointe des pieds pour lui déposer un baiser sur la joue. L’innocence de ses actions le rendait fou et l’inopportunité des lieux aurait rendu toutes réactions physiques de sa part indécente. Car les pensées qui l’habitaient contrairement à ses sentiments pour sa cadette, n’avaient rien de décentes. Son corps blottis contre le sien, il laissait ses doigts caresser délicatement le dos de la jeune fille, ses yeux clos appréciant le calme si rare qui s’offrait à eux. « Ne me regarde pas comme ça Aelan. » lâchait il dans un léger grognement ses yeux toujours fermés et pourtant conscient que ceux de la jeune femme étaient rivés sur lui, sa tête balançait en arrière et ses yeux pétillants clignant dans sa direction. Vile tentation qui n’eût de cesse de se jouer de lui. « Arrgh tu ne me laisses pas le choix. » soufflait il dans un rire de frustration en la repoussant, son regard se posant un quart de seconde sur la lèvre qu’elle maintenait entre ses dents. « tu vas me rendre fou Aelan » quand bien même cela était d’hors et déjà le cas, ses doigts fins dans sa propre chevelure qu’il ébouriffait tout en s’éloignant de son interlocutrice. Fuir ce qu'il n'était guère apte à affronter. Le summum d'un chasseur à gage.