unfated ϟ ft. lulu la plus belle ☾

20/07/2022

u n f a t e d ☾

width / @Luana Aiwenor — celestia & fête des grâce

Il est dans son plus bel habit. Non par son costume élégant ou son impeccable coiffure… mais par le loup qui couvre son visage. L’ironie est belle. Hilarante. Le sourire qu’il aborde est presque sincère tant cette situation l’amuse. Pourtant, ce n’est qu’une scène de plus qu’il joue, peu différente de celle qu’il livre sur scène ou pour la caméra. Les soirées mondaines, il les a essuyé de long en large. Ce Bal, toutefois, a une toute autre saveur. Nouvelle. Intrigante.
C’est la première fois que le Loup se rend à la Fête des Grâces. S’il aime les jeux masqués, chercher sa moitié ne l’a jamais intéressé. Elle n’en a pas la Bête. Et pourtant le voici fiancé, s’avançant dans la luxueuse salle de bal, parée des plus malignes illusions. La myriade de parfums entêtants lui donne un premier vertige mais il poursuit son chemin à la recherche de la bonne effluve. Mais il ne la trouvera pas ainsi : ce n’est pas le jeu.
Le Loup est curieux. Si on lui a soufflé l’idée de se rendre à la fête, personne ne l’y a obligé. Car après tout, le mariage est arrangé et l’amour est une option qu’aucune des deux familles n’exigent. Mais il la cherche parmi les silhouettes. Elle est peut-être là, derrière un masque fantasque qui cache sa beauté de glace. Il essaie de tricher en cherchant son parfum… Parce qu’il n’y a aucune chance que l’on accorde au Monstre le droit de trouver son âme soeur. La Lune est sa seule compagne.
Il ne la trouvera pas avant minuit. Mais ses talents d’hybrides ne lui offrira pas non plus satisfaction. La magie l’entrave et la frustration le gagne tandis qu’il déambule à travers les corps. On lui sourit, on se courbe devant lui, on cherche à le séduire car il est peut-être celui que l’encre sur le papier fragile décrit. Pauvres âmes naïves qui désespèrent d’aimer.
Il n’est personne ici. Ce soir, le masque n’est pas son ami. Il n’a même pas plongé ses doigts dans le vase censé le guider… car il sait que le papier sera
( v i e r g e ).
Et puis tandis que son corps s’extrait de la foule, il en bouscule un autre. Plus frêle et délicat. Et leur regard se croise.
… Se pourrait-il …?
Il jette un oeil à l’horloge. Minuit ne sonnera que dans cinq minutes.
❝Oh… ma pauvre… Même moi je pensais que le gong te sauverait… ❞

20/07/2022

u n f a t e d ☾

width / @Kieran Sköll — celestia & fête des grâce

Ce qu’elle fait là, elle l’ignore un peu.
Comme à chaque fois qu’elle se prête à un jeu de représentations.
Étrangère, la Aiwenor n’a jamais sa place en des terres qu’elle qualifie de frivoles.
On a cherché à lui imposer, son petit frère l’a encouragé… et elle s’est même laissée coiffer et maquiller par ses doigts si doux avant d’enfiler une bien jolie robe.
Le déguisement est parfait. Mais ça ne lui donne pas davantage son ticket d’entrée pour une vie plus animée, plus normale.
Tout ceci est ridicule. Elle le pense encore une fois avant que sa main ne plonge dans le vase.
Alors pourquoi le fait-elle ? Celle que l’amour dépasse autant qu’il la désintéresse ?
Passer le temps. Automatisme. Ses excuses seraient nombreuses si elle venait à devoir en formuler.

Pourtant, quand elle déplie le papier pour voir ce qui se trouve à l’intérieur, son coeur ressent une vague curiosité.
Mais elle, la voyante, ne comprend pas vraiment le dessin que ses yeux voient.
Une forêt…
… pour qui ?
Quelqu’un de toute évidence.
Pourtant, en ce monde, elle est convaincue que son âme soeur n’existe pas. Que ce jeu des battements de coeur n’est pas pour elle.

Alors elle ne cherche pas. Ou le prétend.
Le papier se trompe, elle la voyante [ba4]sait mieux[/ba4] qu’un simple vase.
Ou alors, la forêt représente le vide, la solitude qui est la sienne…
Et quand son corps en rencontre un autre cinq minutes avant minuit, que sa maladresse tente de la faire chuter… et qu’une voix vient chatouiller ses oreilles d’une certaine familiarité… elle reconnait un regard qu’elle aurait souhaité ne pas croiser ce soir.
C’est sûr, elle n’a personne à rencontrer ici… mais le destin s’ennuyait et a décidé de mettre sur sa route celui qu’elle n’avait pas envie de croiser ce soir.
Kieran Sköll... son fiancé prétendument si séduisant…

« … » un silence évidemment. Elle trouve toujours ça plus approprié. Pourtant, elle est supposée lui parler un peu à cet homme. Elle est même supposée l’épouser.
Mais maintenant, ses pieds ont envie de faire demi-tour et de la porter très loin d’ici.
Si elle ne parle pas, peut-être pensera t’il s’être trompé…
Leur rencontre en restera là… et elle pourra continuer de se dire qu’il ne commence pas à l’intriguer un peu…
« … » un petit mot au moins… son père lui reprocherait d’être aussi muette qu’une carpe… « Bonsoir… » il s’ennuiera s’il ne passe pas son chemin… alors elle se décale pour l’encourager à fuir vers là où il allait.

20/07/2022

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La situation est d’une ironie si cruelle. N’importe qui d’autre aurait rêvé d'être à sa place. La hanche logée au creux de cette main protectrice, le corps serré contre un autre, plus fort et rassurant. Combien de femmes se seraient jetées devant lui pour qu’il les rattrape de justesse, à la manière d’un de ces films qu’elle dévore en secret. Pas elle, justement.
Mais ce sont bien ses yeux que les siens croisent. Deux améthystes délicates qu'aucun masque ne saurait cacher. Et avant que minuit sonne, la Belle s’est jetée dans la gueule du Loup.
De toutes ses dents, il sourit. Même lui n’en revient pas. Est-ce le hasard ? S’il songe à évoquer le destin pour le plaisir de l’ennuyer, il n’y croit pas lui-même.
Il ne la retient pas prisonnière longtemps, la libérant de son étreinte et lui laissant même la salvatrice distance d’un pas entre eux. Mais il ne continue pas sa route, non. Il a trouvé ce qu’il cherchait. Au grand désespoir de celle qui reste muette.

Derrière son loup, il la contemple de haut en bas. Même avec le visage dissimulé, Luana Aiwenor est sublime. Et soudain, comme il la voit, son parfum embaume la pièce. Comme si à présent, on l’autorisait de nouveau la sentir. Il inspire, s'enivre de cette effluve qui avait l’air d’avoir disparu de la surface d’Emera.
Elle ne prononce qu’un mot… et il est pris d’une vive et sincère envie de rire. Il se retient un peu mais ses épaules se secouent malgré lui et il couvre sa bouche d’une main en détournant la tête. Mais il sait bien qu’il s’est trahi : ❝Vraiment… je ne suis toujours pas capable de dire si je déteste ou si j’adore ta façon de me saluer. ❞ Aujourd’hui, cette inlassable réplique l’amuse. Demain, s’en sera-t-il lassé ? En tout cas, il ne continue pas sa route comme toute l’attitude de Luana le lui suggère. Il vient plutôt chercher sa main et se penche pour dispenser un baiser princier sur ses doigts. ❝C’est une belle surprise de te voir ici, Luana.❞ Elle doit en penser tout le contraire. Il songe qu’elle n’est pas très chanceuse malgré la lune qui orne son front. ❝Cherchais-tu quelqu’un en particulier ?❞ Même lui n’a pas la prétention de penser qu’il s’agit de lui. Mais quelque soit sa recherche, celle-ci touche à sa fin tandis que les coups de minuits retentissent dans toute la salle. Des exclamations euphoriques et deçues se mêlent. Lui, le démon, il sourit : ❝A moins que tu sois venue vérifier que nous étions bien fait l’un pour l’autre ? ❞ Il cache à peine son rire. Toutefois, selon la croyance, les voici liés par le destin et l’amour. Comme c’est futile… amusant mais ridicule.

20/07/2022

u n f a t e d ☾

width / @Kieran Sköll — celestia & fête des grâce

Il ne bouge pas.
Evidemment qu’il ne bouge pas.
Elle le connaît peu. Et pourtant, elle s’y attendait, en quelque sorte.
Elle pense en tout cas que si l’espoir fait vivre, il vient de l’anéantir devant elle. Avec un peu de chance, elle passera donc de vie à trépas dans les soixante prochaines secondes. Une durée tout à fait acceptable pour souffrir la présence de son fiancé.
Elle aurait aimé qu’il ne la reconnaisse pas.
Elle aurait aimé qu’il passe sa route en bredouillant quelques mots indéchiffrables.
Mais son salut n’est pas pour ce soir…
Tout comme l’amour vraisemblablement.
Mais puisqu’elle ne le cherche pas vraiment…
… puisque ça ne l’intéresse pas un seul instant….
… quelle importance que minuit sonne ?

La situation amuse l’homme.
Et si elle reste impassible, elle se sent néanmoins un peu piquée dans son orgueil. Il se moque d’elle, c’est évident.
Il y a de quoi sans doute. Elle imagine.
Elle a toujours eu cet effet comique sans le vouloir avec les autres…
Elle est, comme qui dirait, un bon sujet de plaisanterie.
Alors rien de bien étonnant dans le fait d’être divertissante aussi pour lui…
« Tu la détestes. » alors bonne soirée ?
C’est un peu ce que sa prise de décision, à sa place, doit vouloir dire.
Et pourtant, elle hérite d’un baise-main… scène classique de romantisme galant dont elle n’a bien évidemment jamais rêvé.
Elle manque de craquer, déjà, mais elle retient son soupir à la dernière seconde.

Elle n’en dirait pas autant
Evidemment, la surprise n’est pas si bonne pour elle.
Pourtant, son regard passe quelques secondes, pas plus, sur le visage du dénommé Kiera Sköll.
Ce petit je-ne-sais-quoi est sans importance. C’est ce qu’elle se dit.
« Non. Personne. »
~~C’est faux~~
C’est vrai…
Le papier se cache dans sa main. Le jeu est ~~malheureusement~~ terminé. Quelle importance ? Il n’y avait sans doute personne dans cette forêt.
Alors oui. Elle ne cherche personne. La voilà la vérité.
« C’est un mariage arrangé. Tu conviendras qu’on a connu mieux niveau destinée. »
Et il n’est pas la sienne. Bien sûr.

20/07/2022

u n f a t e d ☾

width / @Luana Aiwenor — celestia & fête des grâce

Minuit sonne et les voilà face à face. Sur la scène, un halo blanc les éclaire, comme les deux amants maudits d’une tragédie. Le rire du Loup suggère toutefois une comédie bien qu’il soit incapable d’en déchiffrer le sens. C’est le hasard, pardi. Rien de plus. Mais l’ironie est trop belle pour qu’il ne s’en amuse pas. Et son sourire est loin de se faner quand Luana lui offre une telle réplique. Ses canines brillent sans mensonge alors qu’un nouveau rire s’en échappe. ❝Il y a beaucoup de choses que je déteste, Luana. Mais certainement jamais aucune de nos interractions. ❞ Il s’en délecte chaque fois un peu plus. Mais sans doute parle-t-il trop vite car aujourd’hui, la Bête a encore l’ascendant. Il ignore que ce soir, les Grâces sont joueuses et qu’il ne sera pas le seul gagnant.

Sans surprise, il n’hérite d’aucune réaction pour un baise-main. Ce n’est pas la première fois que ses lèvres touchent sa peau de cette façon, mais plus les lunes passent, plus le Loup nourrit un désire avide d’en goûter davantage. La créature est naïve ; elle se croit plus maligne que le piège qui se referme autour d’elle.
La curiosité le pique, au-delà des flatteries. Elle dit ne chercher personne, pourtant, la voilà. Si le Sköll n’est pas aussi doué pour déceler les mensonges, il ne peut que s’interroger. Après tout, Luana est sa fiancée. Mariage arrangée ou non ; ~~elle lui appartient.~~
Une esquisse doucereuse pare les lèvres de la Bête. ❝Il est vrai. ❞ Il en convient, et pourtant, les voilà tous les deux face à face. ❝Malgré cela, nous nous sommes quand même trouvés… Ne trouves-tu pas cela curieux ? A croire que la destinée veut nous voir ensemble. ❞ Il rit de nouveau, d’un rire léger, parce qu’il n’y croit pas lui-même. C’est tellement gros après tout…
Mais leurs regards se croisent de nouveau - améthyste étincelante - et il a cette sensation. Le sentiment qu’il n’aurait jamais pu la trouver par hasard ce soir. Il le sait au fond de lui. Et cette pensée le trouble. Une seconde ses sourcils se froncent. Une seconde, il entend le destin rire de lui. Une ombre passe dans son regard. Et puis, il remet le masque. ❝Puisque nous sommes là, pourquoi ne pas…❞ Il s’interrompt tandis qu’il récupère sa main et qu’il sent quelque chose au creu de sa paume. Luana y a-t-elle glisser un mot ? Ce serait une grande surprise. Intrigué, il découvre un morceau de papier parfaitement plié. Il interroge Luana du regard puis le déplie.

Un dessin se forme. Une fleur gelée fleurit le papier immaculé. Des volutes mystiques en emmènent, comme un parfum entêtant qu’il ne peut sentir. L’orchidée danse sur une valse silencieuse.
Un frisson remonte le long de son échine. Ses yeux perçant viennent trouver ceux de Luana. ❝C’est à toi ?❞ Est-ce son indice ? Car il ne peut s’agir du sien. Il n’a rien pris dans le vase. A moins qu’un daemonis ne lui joue des tours…
Ce qu’il ne sait pas non plus, c’est qu’au coeur de la forêt gravé sur le papier de Luana, deux grenats se sont mis à briller.

20/07/2022

u n f a t e d ☾

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Si. Il la déteste.
Réponse qu’elle prononcerait bien maintenant. Mais elle s’abstient. Ses lèvres laissent filtrer un léger souffle, mais elle ne dira rien.
Si ça l’amuse de vouloir avoir le dernier mot surtout.
Il peut jouer.
Et elle, elle va rentrer ?
Si seulement. Elle aimerait, elle croit. C’est en tout cas ce qu’elle pense maintenant qu’elle vient de tomber sur lui.
Malgré ce petit truc qui aiguise sa curiosité… minuit est passé, il est temps pour elle de rentrer.
Non pas qu’elle attendait quoique ce soit des mythiques douze coups, bien évidemment.

C’est pour les autres. Ce genre de niaiseries.
En réalité, dans son cas, il y a beaucoup de choses qui sont pour les autres.
Et elle ne ressent aucune envie à ce sujet, bien sûr.
Pas plus qu’elle n’en n’a d’être là à jouer ce petit jeu avec son fiancé… en grand besoin de romantisme à priori « Dans mon cas, c’est sans doute mon père qui veut nous voir ensemble. Et je peux t’assurer que son prénom n’est pas Destinée. »
…
…
Un humour de qualité, voilà ce que certains auraient pu lui trouver.
Le ton est pourtant si sérieux qu’on peine à croire qu’une plaisanterie vient d’être tentée de son côté.
Puisqu’ils sont là…
Rien du tout… pourtant, elle ne récupère pas sa main. Elle le laisse même subtiliser son papier… ou un papier. Peu importe, son regard le fixe et dans la confusion du moment, elle a l’impression qu’il s’est perdu un instant. Le sien est toujours là pourtant. Elle n’aurait pas voulu qu’il le voit… et pourtant…
« Non j’ai le mien. » … elle ne ment finalement plus. Et baisse les yeux vers ses arbres… « ... » … mais en dépliant le papier, il n’y a plus que ça dessus. C’est … « … étrange... » tout ce qu’elle en conclut sur le moment avant de replier le papier… « … hum… » hum ? Qu’est-ce qu’elle peut dire de plus ? Elle n’est pas douée pour les grandes conversations. Encore moins dans ce domaine. C’est trop intime. La seule personne avec qui elle aurait pu en parler maintenant n’est pas ici.

20/07/2022

u n f a t e d ☾

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D’un haussement de sourcil, le Sköll considère celle qui vient de faire un trait d’humour. A sa façon. Sans un sourire et du ton le plus monotone que l’on peut entendre. Il y a un silence entre eux durant lequel seules la musique et les conversations ambiantes viennent remplir le vide. Et puis le Loup, de nouveau, sourit en étouffant un rire. ❝Je reconnais qu’au début, j’aurais eu du mal à y croire, mais plus le temps passe et plus c’est une évidence : ma chère Luana, tu es hilarante. ❞ Et pourtant, la sincérité transperçait comme des lames à travers ses mots. Loin de heurter, néanmoins, son fiancé, ce dernier n’est pas dupe. Il sait ô combien la jeune femme n’a aucune envie de l’épouser, ni même de voir un quelconque signe du destin dans cette rencontre en cette nuit de Grâces. N’est-ce pas un comble quand on est voyante ?

Le Loup, toutefois, se fait prendre à son propre jeu. Le papier aux bords froissés qui se tient au creux de sa paume n’a aucune raison de s’y trouver. Le trouble s’empare de ses traits alors qu’il réalise que ce n’est pas celui de Luana. La fleur dansante le nargue et l’agacement le pique. Derrière son masque, le Sköll peut au moins dissimuler ses émotions… mais l’atmosphère a changé. Il sent qu’il n’a plus le dessus sur la situation, que quelque chose lui échappe. ❝Pourtant, je n’ai pas…❞ Il se tait. Luana n’a pas besoin de savoir qu’il n’a pas joué le jeu. Son poing se ferme pour écraser le papier entre ses doigts. On se joue de lui.
Mais l’étrange contamine Luana. Son regard sombre glisse sur celle qui semble aussi remarquer une anomalie sur son indice. C’est peut-être un mauvais tour général ? ❝ Qu’y a-t-il ?❞ demande-t-il en dissimulant la préoccupation dans sa voix. Et puis, la solution lui semble évidente. Il leur faut sortir de cette illusion car ici, tout est fait pour faire croire. A nouveau, il vient chercher la main libre de sa fiancé, la piège dans la sienne : ❝Sortons. Il y a trop de daemonis ici et c’est certainement un de leur mauvais tour. ❞ Kieran Sköll parlait bien mal des Enfants du Fléau pour quelqu’un qui en partageait la malédiction.

Sans plus attendre, la Bête dérobe sa proie et crève la foule pour trouver une sortie. Le brouhaha, le monde, les portes closes… Déstabilisé, ses démons reprennent sournoisement le dessus. Une désagréable sensation d’emprisonnement le saisit à la gorge et alors, l’urgence de s’échapper de cet endroit de folie devient presque une question de survie. Il presse le pas, réprime un juron face à la difficulté de trouver une sortie et… bientôt l’air embrasse son visage et un sentiment de délivrance chasse ses angoisses. Sa main, toutefois, est peut-être trop crispée autour de celle de Luana. Il lui faut une seconde pour se souvenir qu’il l’a emmené et, en la considérant, il la relâche. A tout instant, celle-ci peut profiter pour s’enfuir… Il retire son masque et une partie de lui lui gronde que c’est une mauvaise idée. L’autre le pousse à venir découvrir doucement le visage de sa fiancée. Pour l’admirer une fois au moins dans sa toute beauté. ❝ Tu es vraiment ravissante, Luana. ❞ qu’il souffle sans l’ombre d’une ironie dans les yeux. ❝Qu’est-ce qui t’a troublé tout à l’heure ? Sur ton indice… ❞

20/07/2022

u n f a t e d ☾

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« Ravie que mon humour te plaise. »
Elle ? Hilarante ? C’est la personne la moins amusante du coin.
Mais puisqu’il est clairement perché, assez pour évoluer dans une autre dimension, pourquoi pas.
Il n’a clairement plus toute sa tête, mais elle n’insiste pas.
Le sujet change, et il semble plus intéressant que le précédent.
Son regard erre un instant sur un bout de papier qui n’est pas sien.
Elle comprend ou soupçonne que Monsieur n’a pas souhaité participer.
Alors qu’est-ce qu’il fait ?
Qu’est-ce qu’elle fait là ?
ça n’a pas plus d’importance que pour lui… elle imagine.

Et son bout de papier à elle ?
C’est étrange… elle ne pensait pas qu’il pouvait changer mais… elle est convaincue de l’avoir bien regardé plus tôt.
« Rien… il est juste…. » … ça ne le regarde pas. Elle n’a pas le temps de l’ajouter, Monsieur Sköll préfère l’entraîner loin d’ici. Elle proteste un mot, ou plutôt un son.
Mais il l’entraîne sur un rythme soutenu. Elle bouscule une personne auprès de laquelle elle n’a pas le temps de s’excuser « Kieran. » dit son prénom pour l’une des rares fois. Mais il s’entête et elle se retrouve finalement dehors, le souffle un peu bousculé.
Le pouvoir dans la tête, rien dans le physique.

Elle protesterait bien enfin, mais quelque chose sur son visage l’en empêche. Un visage qu’il découvre avant de s’en prendre au sien. Un vague mouvement de recul mais elle se retrouve bientôt sans masque.
Elle n’est pas si jolie.
Mais la façon dont il la regarde lui donne envie de couvrir son front… elle se souvient ensuite qu’elle n’a plus sa frange en guise de rideau comme autrefois. Et elle ne se sent plus si à l’aise.
Est-ce qu’elle l’a déjà été ?
ça l’agace.

« Hum ? » il l’agace. ça ne peut pas être lui son fiancé…
pourtant, elle a envie de le connaître un peu.
Cette vague de curiosité qui la rendrait presque fouineuse
« Il a changé c’est tout. Je ne pensais pas que c’était possible.»

20/07/2022

u n f a t e d ☾

width / @Luana Aiwenor — celestia & fête des grâce

Il n’entend pas son prénom tenter de le retenir. Et pourtant, ô combien douce mélodie. Il l'entraîne avec lui dans cette fuite qui ne la concerne pas. Il avance jusqu’à ce que l’air annonce leur délivrance. Et c’est comme s’il revenait à lui, tandis que son regard retrouve la Belle qu’il a emmenée. Il ne se souvient presque pas l’avoir enlevée. Mais elle est là et il la délivre de son masque. Objet fétiche qui participe pourtant à la suffocation que le Loup ressent.
Il perçoit la crainte alors que ses mains se saisissent de l'accessoire. Ses gestes se font alors plus prudents. Il ne dit rien, la contemple. C’est étrange. Il s’attendait à la voir furieuse… et la voilà… troublée ? Ses traits forment une expression parfaite et l’instant se suspend. Luana est magnifique. Il pense chacun de ses mots. Qu’il l’ait voulu ou non, les Sköll lui ont offert la plus gracieuse des créatures de Velaris. Il la contemple encore, vole chaque seconde, au cas où la voyante déciderait de disparaître subitement.
Mais elle demeure. Là, devant lui.
Elle lui fait, quelques secondes, oublier son tourment précédent. Et, sans qu’il ne l’explique, une connexion semble s’établir entre eux. Néanmoins, le Sköll n’est pas certain que ce lien tissé soit souhaitable. Il repense à la soirée, à ces papiers ridicules… Il veut comprendre autant qu’il en craint la réponse. Celle de Luana lui fait légèrement froncer les sourcils. Il marque une pause avant de déclarer : ❝ Ce n’est probablement qu’un mauvais tour des daemonis. Je ne crois pas que cela veuille dire grand chose.❞ N’était-il pas le premier à parler du destin, un peu plus tôt ? Il n’aime pas être le dindon de la farce. Si on se joue de lui, alors le jeu ne vaut plus la peine. Le brouhaha ambiant lui parvient encore du bâtiment qu’il vient de déserter. Il n’a qu’une envie, s’en éloigner. ❝Marcheras-tu un peu en ma compagnie ? ❞ demande-t-il finalement, le regard plongé dans le sien. Pas de rictus désobligeant sur les lèvres, il lui tend simplement sa main… avant de se raviser. ❝ Mets ça, tu dois avoir froid.❞ Sa main l’était. Il se souvient de la sensation glacée dans sa paume. Elle l’était déjà l’été dernier. Aussi, retire-t-il sa veste de costume pour la placer sur les épaules de sa fiancée avant de lui présenter son bras à saisir. La fraîcheur du soir témoigne d’un début d’année difficile et d’une fin d'hiver tardive… mais il l’encaisse bien qu’avec sa fourrure d’ébène, la température n’en aurait été que plus agréable. ❝Je te ferais raccompagner si tu veux. A moins qu’il n’y ait quelqu’un qui t’attende déjà, dans ce cas, permets moi de t’y conduire. ❞ La laisser partir ? Déjà ? Il ne compte pas la kidnapper à chaque fois… et ce soir a déjà eut son lot d’émotions. Si la Belle préfère rentrer, il la raccompagnera comme le parfait fiancé qu’il se doit d’être.

20/07/2022

u n f a t e d ☾

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Il ne croit pas que celà veuille dire grand chose…
Oui.
Sans doute.
Pourtant Luana sait qu’en général, ça veut toujours dire quelque chose.
Dans la vie, mêmes les choses les plus insignifiantes ont un sens, ici ou ailleurs.
« Sans doute… oui…. »
Elle n’est pourtant pas convaincue.
Dans le fond, elle ne fait que lui dire ce qu’il a envie d’entendre.
Plus loin, elle se dit qu’elle devrait sans doute s’intéresser à la question.
La lune à son front l’y pousse.
« Hum…. » … c’est un oui ?
Probablement puisqu’elle fait un pas en avant, puis se retrouve avec une veste sur les épaules. Elle ne tombera pas pourtant l’une de ses mains la retient.

D’un haussement d’épaules, elle répond « Non. Je suis froide. » ça sonne arrogant, c’est juste un fait. Il y a une nuance pour elle. Peut-être pas pour tout le monde.
Mais en réalité, elle n’a jamais froid.
C’est comme ça, c’est tout… ainsi son corps est constitué… ou c’est dans une éternelle froideur qu’il a appris à évoluer.
Elle est peut-être à demi-morte à force d’aller là-bas.

Pourtant la veste, elle la garde sur les épaules tandis qu’elle pose doucement sa main sur un bras.
C’est ridicule… cette soirée… tout le reste…
Pourtant elle avance et elle se demande ce qu’elle lirait dans la tête du Sköll si elle en avait le don.
« Non, personne. Mais je suis assez grande pour trouver mon chemin toute seule. » et puis ici, elle est une Aiwenor…
Elle lève les yeux vers son cavalier improvisé, ou l’imposé, avec ce bout de papier elle ne sait plus trop… elle se demande son rapport à tout ça… elle voudrait la réponse avant de véritablement formuler la question. De toute façon, elle finit par en poser une autre, elle qui ne voulait pourtant pas lui faire la conversation « Il y avait quoi sur ton papier ? » il ne répondra probablement pas.
Elle se demande… que ça la concerne ou non… quelle chose il pourrait y avoir sur un papier rattaché à elle.
Le vide… sans doute.
Qu’est-ce qui pourrait bien la représenter elle ?

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