with /   @Storm Euryale   — midrias & 01.07.2018 (kiosh1i)

Vingtaine offerte comme un sursis cruel. Et les horloges qui continuent leur course, éternelles. Terrible tragédie qui anime ses jours. Corps qu’il traine, Bambi veuf trop tôt, et dans la folie qu’on lui offre, espoir ténu, fragile, comme un garde-fou pour empêcher l’irréparable. Quelque part vivant. Loin. Trop. Mais Bambi qui ne dit rien. Se renferme, ombre parmi les autres, ses éclats qui se perdent dans l’absence dévorante. Bambi s’étiole comme une étoile trop triste. Il ne sait pas briller comme Storm, n’a jamais su. Il ne sait pas. Comment ne pas perdre ses couleurs, comment exister dans un monde soudainement monochrome. Il ne sait pas. Et s’il le regarde toujours de loin. Grand frère émérite, faon premier fan, il a suffi de quelques mots. Message d’antan, souvenirs décennies dans des courbes arabesques d’une écriture d’enfant. Storm qui avait déjà des rêves plein la tête. Un avenir sûr, le chemin tout tracé. Etoile brillante comme les orages qui illuminent la nuit refusant de la laisser se morfondre dans l’obscurité d’une lune absente. Mot qu’il garde précieusement comme une lueur dans son monde sans lumière. Et voilà qu’il s’est mis en tête de rendre visite à Storm. Vœu incongru que leur mère n’a pu lui refuser. Après tout, première demande de l’enfant amorphe, terrassé d’un myocarde arraché, cage thoracique exsangue et les battements quasi inaudibles. Support maternel tandis qu’il soudoie, supplie, jusqu’à ce qu’on lui assurer. Un créneau. Un peu de temps. L’assurance qu’on ne le dérangera pas. Et dans ce café trop vide, rêve abandonné, local désaffecté, il attend. Bambi qui n’a su continuer ses aspirations, toutes abandonnées sur le bord de la route. Juste le poids de l’anneau marital, promesse inachevée qui pèse sur sa main. Que dira-t-il ? Storm, que dira-t-il ? Lui sourira-t-il toujours aussi tendrement ? Paradoxe triste entre celui qui a su attraper ses rêves, et celui qui n’a plus que les morceaux des siens, sous ses pieds comme un linceul, le sien.

with /   @Bambi Euryale   — midrias & 01.07.2018 (kiosh1i)

course infernale, sans aucun répit. pour atteindre son objectif, il a tout sacrifié, Stormi, s'est dévoué corps et âme jusqu'à oublier que le monde, lui aussi, continuait de tourner. et il semble bien loin des préoccupations de ses frères désormais, bien loin du cocon familial qu'il a déserté pour voler de ses propres ailes, devenir le papillon qu'il a toujours rêvé d'être. luminescent. éclatant. brillant comme les astres là-haut dans le ciel, ceux qui émerveillent et se fond guides ; merveilles ; bien loin du commun des mortels.  pourtant, il partage leur sort car, bien que doté de cette magie infinie, ses os se brisent et son corps saigne, parfois un peu trop fort car il n'y a qu'en endurant la peine, que ses victoires prennent de la valeur. à la sueur de son front, à la ténacité de son courage, à la rage de sa détermination. acharné vif qui soulèvent les passions, suscite l'engouement et réussit tout ce qu'il entreprend. parce qu'il s'en donne les moyens. amour refoulé, qu'il a mis en attente, et dans l'enfer brûlant des entraînements, il s'abandonne entièrement, pour être le meilleur, celui dont on se souviendra à tous les coups, celui qu'on remarquera, celui qu'on admirera. besoin d'être aimé, plus fort que jamais, tandis qu'il vit de sa passion. et le temps qui file sans qu'il n'y prête réellement attention. deux ans déjà que les night howls ont fait leurs débuts, encensés par la critique, jeune groupe plus que prometteur qui déchaîne les foules. idols en vogue, la v-pop mis en avant et eux qui reflètent son éclat, son génie. en tête des charts, ils sont propulsés sur le devant de la scène. à ne plus avoir le temps de vivre en-dehors, à ne plus le prendre, aussi. pris dans le tourbillon du succès, et les efforts qui se font plus intenses, la cadence qui s'accélére, devient un art de vivre, un art d'être. et sa mère qui peine à le ramener sur terre, à négocier avec les grains de sables qui s'écoulent inlassablement dans le sablier du temps, pour qu'il voit son frère. bambi. petit frère qu'il aime, qu'il chérit tant. petit frère dont il perçoit la douleur sans ne savoir quoi faire. petit frère si proche et si loin en même temps. pas sur la même courbe du temps. rythmes trop différents. et pourtant. temps d'arrêt, pause imposée dans son agenda bien trop rempli, et le voilà qui pousse la porte du café désert. carillon qui résonne d'un son qui rappelle le vide de l'endroit, pourtant son sourire ne s'éclipse pas, et son regard plus doux que le miel, se pose avec délicatesse sur le doux visage de son frère. bambi !! sincère bonheur qui s'affiche sur ses traits familiers et délicats, alors qu'il s'approche sans aucune hésitation pour venir le serrer dans ses bras. storm à l'étreinte toujours aussi chaleureuse, sans retenue et à la joie transcendante, intense. il embrasse sa tempe, puis se met à câliner son dos en déposant son menton sur son épaule. j'étais tellement content que maman réussisse à nous obtenir ce temps. t'as pas réussi à me joindre ? j'ai du changer de numéro y'a peu, j'ai pas encore pris le temps d'y entrer tous mes numéros... ça va ? et il a oublié, storm, dans sa hâte, ce message laissé aux étoiles il y a dix ans de cela. il a oublié, car tout va trop vite. trop vite pour se poser, pour penser. trop vite pour voir les autres dépérir évoluer. pas par désintérêt, jamais ; juste en pleine course effrénée. et il se détache légèrement, se recule pour le regarder, prendre le temps de le dévisager. traits creusées et teint plus pâle qu'à l'ordinaire : sa tristesse le frappe de plein fouet, et aussitôt son expression s'adapte, se fait plus grave. dis-moi tout.. comment tu vis sans... lui.  vivre sans lui. sans le dragon qui, dans sa disparition, a emporté son sourire et sa joie de vivre.