arcanes mineures (jester)

10.08.22 18:49

arcanes mineures

with / @jester floyd — amadeus circus (golden hours)

à la ronde qui s'achève, le soir et ses mystères répondent à l'appel — un peu plus tôt, soleil moqueur a offert son plus beau salut ! à croire qu'il se joue d'elle (magicien), emmenant sous sa cape le jour et ses lumières… mais l'arcane fait s'agiter les lampadaires dès que le noir se fait pressant et les étincelles voltigent pour éclairer bien des chemins. habituée, elle emprunte le sien. celui de tous les soirs, que ses pas fouleront encore demain. marchande de sable, gardienne des maux ou berceuse tendre: c'est au bord de chaque roulotte que satine s'incarne. et la ronde s'achève, la tournée est terminée ! mais pour certains, il n'est pas encore l'heure de se coucher… d'un pan de sa jupe mary poppins, la veilleuse éperdue tire une bouteille avant de s'en aller frapper à la porte de jester. — "c'est qu'il me reste ce fond de wicked mist..." les ongles en triturent l'étiquette, alors qu'aux ourlets de ses lippes se forment un presque sourire. rien que pour ça qu'elle se retrouve là. pas pour cette impression qu'il est ailleurs, son clown chevalier. pas pour retrouver un brin de lui, loin du chapiteau, des applaudissements, des cris. rien que pour quatre cinq gorgées et jeter la bouteille, faire de la place sur ses trop petites étagères. par amour, affectionner maintenant l'odeur familière du tabac à pipe qu'elle retrouve en ce lieu… — "je crois que c'est un peu bête, mais il suffit qu'on se rate quelques jours et j'ai l'impression que l'on a des vies à se raconter." à en craindre parfois de le retrouver trop changé. n'était-il pas là encore hier, ce garçon qui d'une toux juvénile crachait la fumée ? ou le pauvre amoureux qui regardait salem d'une passion à se damner ? un battement de cils, et les jours ont défilé.

qu'attendre de demain ;
(deux de coupes)
sans rien comprendre aux grains dans le sablier.

23.08.22 17:54

arcanes mineures

with / @satine hillys — amadeus circus (golden hours)

La manche droite de son long manteau traîne au sol, elle finit de tomber du dossier de la chaise lorsque Satine frappe à la porte. Elle le détourne de sa pommade à base de plantes connues pour endolorir les douleurs, elle lui rappelle Lyran, elle sent comme lui.
« J’arrive ! » Prévient-il alors que sa porte est toujours ouverte, mais ce soir il a besoin de faire un peu de ménage avant de l’accueillir. Il enfile sa veste, elle lui fait office de sparadrap trompe-l’oeil. Il ne veut pas qu’elle pose de questions sur ce qui s’est passé la veille avec Love, elle ne comprendrait pas. Comme tous les autres, avec leurs "gentils" conseils qui prennent de plus en plus le ton d’un avertissement.
Ce n’est pas une fille pour toi.
Qu’est-ce qu’ils en savent au juste et qu’est-ce que c’est une fille pour lui ?
Son idéal c’est Love. Ils ne sont pas là lorsque leurs âmes se comprennent et se confient. Ils ne voient pas ses sourires quand il l’amuse, ils n’ont pas la traduction de ses distances et encore moins de ses je t’aime.
Elle est différente mais lui aussi, et c’est bien un comble de leur part de penser qu’être différent c’est être incompatible. Eux, les excentriques d’un dehors où tout le monde se ressemble.

C’est un sourire en couleurs qui l’accueille, il la prend dans ses bras comme si c’était des retrouvailles. Il recharge ainsi ses batteries sans réaliser qu’il en avait besoin.
Satine crépite comme un chaleureux feu de cheminée, auprès d’elle il se sent chez lui. Ce n’est pas la roulotte ou le chapiteau qui lui font office de maison, ce sont les gens qui y vivent et elle fait partie du noyau de ces fondations.
« C’est pas bête du tout, tu m’as manqué toute la journée et toutes celles où on s’est raté avant celle-ci. Comment a-t-on pu laisser un tel drame gâcher ces derniers jours ? Tu étais occupée ? » Il la remercie pour la bouteille, ouvre un de ses placards pour en sortir deux verres dépareillés. « On m’a complimenté aujourd’hui. » Il pince un pan de son manteau bleu nuit en velours, brodé de constellations argentées pour désigner de quoi il parle. « J’ai dit que moi aussi j’étais amoureux de tout ce que tu faisais. » Un « je t’adore » orne ses lèvres, il croit que le compliment est commandité par le coeur mais en réalité il justifie un comportement étrange.
Notamment celui de garder son manteau sur le dos alors qu'il est à couvert, loin de la pluie qui est tombée tantôt.
Il remplit le verre de son amie avant de se servir. « J’aimerais discuter de quelque chose avec toi. » Ses yeux tombent au fond de sa boisson, réflexe couard qui va l'accompagner tout le long de son monologue avec un sourire semé ici et là pour fausser les pistes. — S'il ne sait pas mentir, il sait sourire. C'est à la limite du toc, une réponse par défaut à tout.
« Tu sais je contrôle pas toujours mes visions, tu crois que si on essayait ensemble. Avec ton pouvoir je veux dire, je pourrais chercher ce que je veux dans le passé et pas avoir des morceaux de vie imposées aléatoirement par mon don ? » Avant qu’elle ne s’interroge de trop sur le pourquoi de cette demande, il explique. « Ça pourrait être plus pratique pour le travail, je perdrais moins de temps. Enfin, c’était une idée comme ça. » Se sent-il obligé d’ajouter avec un malaise apparent. Il devrait se demander pourquoi ce besoin de mentir, mais il ne le fait pas. Il préfère ses œillères et se convaincre qu'il se protège de son jugement plutôt que d'elle.

04.10.22 11:21

arcanes mineures

with / @jester floyd — amadeus circus (golden hours)

aux embrassades le cœur s'allège, et devant le sourire arc-en-ciel le rictus s'allonge. il n'y a qu'avec lui que satine aime valser pour de tendres agitations, qu'elle se laisse happer dans une tempête de couleurs qui la détourne des teintes blafardes qu'elle affectionne à l'origine. le soleil perce la noirceur et dévore les ombres ( à l'assaut du palpitant ). et jester la couvre de douces déclarations ! questionne le pourquoi de cette récente séparation… la demoiselle se glisse dans l'habitacle qui lui fait l'effet d'une seconde maison. elle dépose la bouteille là où un peu de vide le permet, toute entourée de paillettes et de boxons. le nez remarque une différence subtile, un parfum qui s'éloigne de ceux qu'elle associe à son cher ami. impossible d'en saisir toute la fragrance, les pensées s'en retournent à la question posée. — « occupée ? peut-être un peu plus que d'habitude oui… mais les quelques fois où je suis passée par ici, tu étais soit parti, soit déjà endormi. » une distance par des activités consuméristes ? des secrets que l'on préfère garder pour soi ? que se cache t-il derrière leurs échappées belles…

l’annonce du compliment subtilise son attention en un claquement de doigt, le plaisir fait rosir ses joues alors qu’elle contemple son travail merveilleusement porté. puis le bel ami dit être amoureux de ses créations — la déclaration lui arrache un battement raté et un rire embarrassé. voilà un tendre amour dont elle doit se satisfaire ! il a la saveur d’un rêve dont on doit s’éveiller, et sur la langue n’en demeure qu’un délicieux goût amer. — « je sais que tu sublimes les couleurs et qu’elles te subliment tout autant, mais j’ai dessiné ça et j’ai l’impression que ça t’irait comme un gant… dis-moi ce que tu penses ! autrement, peut-être que ça conviendrait aussi à lyran. » des pans de la jupe elle extirpe un papier finement plié, satine le tend à jester dans l’attente d’un avis sincère.

une ambiance nouvelle s’impose lorsque le garçon évoque avoir envie d'une certaine discussion. il est rare entre eux d'en venir à ce genre de formulation, de prendre des pincettes avant d'en venir au sujet. un simple hochement de tête de la demoiselle pour l'inviter à poursuivre — elle ne sait trop comment réagir quand dans ses sourires satine ne parvient pas à lire les intentions.

la proposition la désarçonne, les sourcils se froncent alors que la bouche s'entrouvre pour mieux se refermer. satine ne sait tout bonnement pas comment réagir, dans sa tête s'additionnent tout un tas de questions. pourquoi aujourd'hui ? qu'est ce qui a changé depuis hier, avant que jester n'en vienne à cette réalisation ? y a t-il un souvenir en particulier que son ami veut déterrer dans l'errance d'une mémoire autre ? pourquoi ce cérémonial pour ensuite venir à décrire le projet comme une idée comme ça ? quelque chose dans le tableau ne convient pas, et dans le désordre mental s'ajoute toujours cette odeur qu'elle ne comprend pas. — « je ne suis pas vraiment sensée utiliser mon pouvoir sans le consentement de mama. lui as tu déjà proposé l'idée ? »

à défaut d'accepter elle tente subtilement de remettre en cause le bienfondé… satine ne saisit pas le pourquoi de cette sensation, mais son instinct murmure — il doit vouloir le faire pour une autre. oui, à défaut d'accepter satine espère pouvoir réfuter jusqu'à refuser ( ingénue fabriquée ).

18.11.22 22:33

arcanes mineures

with / @satine hillys — amadeus circus (golden hours)

« Mais les quelques fois où je suis passée par ici, tu étais soit parti, soit déjà endormi. — Tu avais besoin de moi ? » La culpabilité corrode l’éclat joyeux de ses prunelles. Il n’est plus aussi présent depuis Love, parce qu’elle vient d’un autre monde ce qui exige qu’il doive quitter le leur pour la retrouver et ça aux dépens de Satine. Salem lui avait fait une remarque à ce sujet, il l’a pris avec le sourire parce que son amie est de nature possessive. Pour elle toutes ses rencontres extérieures méritent sa méfiance. À l’écouter il n’y’a que leur microcosme digne de son amitié à lui et de sa confiance à elle. Mais Satine est différente, son affection n’est pas une cage. C’est un amour tendre et gigantesque, trop pour être restreint derrière des barreaux. Et malgré lui, il a la terrible sensation d’en avoir mis entre eux avec le temps qu’il n’a pas su partager avec elle. « Je suis désolé si je t’ai donné le sentiment de moins être présent pour toi. Tu sais que je t’aime ? Et que tu es importante, tu le seras toujours. » Love c’est son "amie" entre grandes guillemets, mais Satine c’est sa famille. Leur lien ne pourra jamais être altéré, c’est comme s’il était fait d’un solide matériau inoxydable. « Tu as dit que tu étais occupée, Mama te sollicite plus que d’habitude ? » Demande-t-il, soucieux d’elle et de ses épaules qui portent tant de poids à la fois. Parfois il se demande comment se fait-il que son petit gabarit ne ce soit pas encore cassé sous toute cette charge ! Il aimerait pouvoir la soulager mais ses compétences ne sont d’aucune utilité, chacun à son rôle et doit s’y tenir. Jess juge que celui de Satine est l’un des plus ingrats, elle est le baume de tous les maux du chapiteau et la pièce maitresse de leur mère qui ne lui laisse pas beaucoup de répit. S’il était courageux il placerait un mot à ce sujet à Mama, mais chevalier n’a jamais été une option de carrière possible.

Il est é m e r v e i l l é face à tant de talent. Il sourit comme un pirate face à un coffre-fort débordant d’or ! Le croquis est magnifique, les détails sur les manches, le choix des couleurs… Tout est splendide, rien qu’avec les yeux il peut déjà sentir le tissu sous ses doigts et visualiser sa fierté dans la glace en se voyant porter sa création. « Tu as pensé à moi en le dessinant, je pourrais jamais laisser Lyran le porter à ma place ! Et puis je l’adore, c’est tout ce que j’aime. » Lui assure-t-il avec un retour en fanfare d’un bonheur étincelant partout où il est possible de le lire sur un visage.

La lumière se tamise à nouveau maintenant qu’il n’est plus question de légèreté entre eux. « Je voulais surtout pas t’apporter des problèmes avec Mama, je m’étais juste dit… En tout cas il y’a un moment que j’y réfléchissais que oui ça pourrait m’aider et donc lui faire plaisir. Mais je lui en ai pas parlé, parce que je sais pas, ça me semblait pas important. Je fais rien de mal. » Et maintenant qu’il se dénonce tout haut tout en hésitations lentes puis pressées comme s’il cherchait ses mots puis qu’il s’en débarrassait une fois trouvés, il n’est plus très sûr.

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