troubled paradise

date tbd ↠ celestia

outfit | with @niamh solari
Tout travail méritait une juste rétribution. Alheri vivait pour cet adage. Si elle s'échinait à offrir un service, elle s'attendait à une contrepartie. Un peu ((beaucoup)) d'argent. Une loyauté indéfectible. De si nombreuses options. Tout, sauf rien. Fuir ne faisait que retarder l'inévitable. Telle la faucheuse, elle finissait toujours par réclamer son dû. D'une manière ou d'une autre. Des situations épineuses, agaçantes, qui advenaient bien trop souvent à son goût. Ses clients étaient fortunés. Puissants. S'imaginaient pouvoir lui échapper. Quelle arrogance. La faiblesse était une maladie qui se trouvait chez chacun d'entre nous. Et il était bien plus facile d'en tirer profit, quand les victimes avaient tout à perdre. Leur réputation, en premier lieu. L'un de ces fichus, foutus, bien-nés s'était joué d'elle. Lui avait promis monts et merveilles, perdu entre ses draps, ses caresses et ses baisers. Mais une fois le soleil levé, tout s'était envolé. Cet amour factice. Le désir, lui aussi. Glacée, seule au milieu de son royaume, sans même une bourse dorée pour se réchauffer. Inadmissible. Impensable. Alheri n'oubliait pas. Surtout pas ça. Un mois à préparer, tisser sa toile pour le piéger. Un mois si rapidement consumé. Que la honte s'abatte sur lui, devant tous ses pairs. Et qu'il ploie, entièrement, face à sa superbe.

Celestia la Belle. Perchoir pour ces oiseaux de malheur, les pires ordures de la Terre tout entière. Son amant, client, organisait une somptueuse soirée, ce soir là. Aux côtés de sa femme. Ses enfants. Et tout le beau gratin de la cité haute. Alheri savait que sa seule présence parmi ces gens suffirait, sûrement, à lui faire regretter son délit, et son mépris. Fallait-il encore s'y trouver, au milieu de cette foule trop poudrée et parfumée. Une chance que ses autres soupirants lui soient inféodés entièrement. Prêts à l'arranger, dans sa quête de vengeance. Même après la fermeture des grilles, la matriarche trouvait toujours une façon de siéger au cœur même de ce beau quartier. Un rendez-vous chez l'un de ces goujats, pour justifier sa présence ici bas ((haut ?)). Quelques minauderies de plus, auprès d'un autre, pour dénicher une invitation au paradis. Et un ultime gentilhomme, pour la couvrir de baisers jusqu'au petit jour. Jusqu'au moment où les grilles s’élèverait à nouveau. Rien n'était laissé au hasard. Tout était pensé au détail près... ou presque. Alheri était l'élément perturbateur, de ce cocktail détonnant. Surprenant et pourtant... Elle assumait, sans honte, ses lubies et folies. Peut-être que le vrai prix de la soirée, ce ne serait pas d'obtenir quelques pièces, mais de détruire cet insolent...

Alheri resplendissait, dans les rues de Celestia. Le port altier, les atours somptueux. Un épais manteau en fausse fourrure, un tailleur pantalon à s'en damner, un étrange chapeau que seules les plus grandes fashionistas oseraient porter. Ainsi vêtue, elle représentait l'essence même de ces bien-nés. Décadence. Arrogance. Perfection. Son fume-cigarette niché entre ses doigts gantés lui donnait l'impression d'être une baronne. Une baronne de la drogue, ou quelque chose dans ce genre. La soirée aurait pu se résumer à ça. A cette splendide tenue, et à l'humiliation de son ennemi. Mais c'était sans compté la présence de cette charmante demoiselle, aux portes du paradis. Un visage qu'Alheri n'avait jamais oublié. L'une de ses sœurs, des tréfonds de Vélaris. Une zaunarde, comme elle. Une voleuse... comme elle aussi. Elle représentait une potentialité que la matriarche n'avait jusque là pas imaginé. Celle de se donner en spectacle. De les ridiculiser. D'en profiter pour, peut-être, se servir directement dans leurs coffres. La voici, cette fameuse folie. Ses lubies. Alheri n'était sûre de rien, presque rien. Mas ce qu'elle voulait, sans l'ombre d'un doute, c'était cette si charmante compagnie. - Hi babe. Son ton était sirupeux. Mielleux. Un sourire carnassier sur le bout des lèvres, la demoiselle vint relever très légèrement son chapeau pour que Niamh puisse la reconnaître. - I was waiting for my plus one. Clin d'oeil entendu, avant de laisser son abat-jour lui retomber dessus. Alheri ne s'attarda pas plus longtemps dans la rue, l’entraînant à sa suite vers le vestibule de la tour. - We have a lot of catching up to do, don't we ? Un rire sincère s'échappa d'entre ses lèvres. Quel plaisir de retomber sur cette fille là, après tout ce temps. Au moment précis où elle nécessitait sa présence, et ses talents. - You can still flee, if you want. But I like your energy. More than that, I need it tonight.

troubled paradise

date tbd ↠ celestia

outfit | with @alheri jaffe
la main experte qui se glisse dans le cuir de la poche d'une énième âme fortunée arpentant les rues de celestia, extirpant avec délicatesse et discrétion le portefeuille - objet de ses désirs. quelques pas vers la gauche afin de s'écarter de la foule, le temps de simplement en extirper les crescents (nombreux, très nombreux) et de les glisser dans son soutien-gorge, faute d'endroit plus adéquat ou les dissimuler. puis, niamh reprend sa course, rattrappant sa victime et lui tapotant l'épaule, préparant déjà un sourire candide et désolé : « excuse me, sir ! i think it fell out of your pocket. » niamh lui tend le portefeuille (assurément vide), et le pauvre homme la remercie, se confondant en éloges sur sa gentillesse. il faut dire que niamh parait sortir tout droit d'un rêve féérique, drapée dans sa robe acidulée - mais ô, que la sucrerie est amère, en vérité.

et la voilà déjà repartie, la petite zaunarde, bien décidée à retirer tout ce qu'elle peut de cette nuit qui s'annonce mouvementée. les portes vers la basse-ville sont déjà fermées, mais ce soir, niamh compte bien s'amuser un peu. ce n'est pas la cour qui l'envoie, seulement ses propres désirs sournois. ceux de se mêler aux gens qu'elle abhorre, prouver que n'importe qui pourrait tout aussi bien s'assimiler à l'un d'eux avec l'accoutrement adéquat. alors niamh se couvre de parures qui ne sont pas siennes, se délecte de sa capaciter à pouvoir les tromper. seulement voilà, la bonimenteuse a semblerait-il eu, cette fois encore, les yeux plus gros que le ventre. c'est ainsi que les portes du paradis - ou, en d'autres termes, d'une soirée privée rassemblant les porte monnaies les plus fournis de la ville - lui demeurent fermées. niamh s'apparente peut être à une princesse, dans cette tenue mensongère, il n'en est pas moins qu'il lui manque l'aplomb et le charisme d'une reine.

la reine apparait bien vite, si élégante qu'on aurait pu la croire d'ici si son aura ne sentait pas le danger. « uhm, hey ? » le visage se dévoile, et niamh ne parvient pas à empêcher la surprise d'envahir ses traits. face à elle, un regard qui la transporte des années en arrière. niamh a presque honte de se dire que rien n'a changé, depuis cet instant où elle s'est faite surprendre, les effets du client d'alheri en main. son interlocutrice, quant à elle, n'a cessé de s'élever, grimpant les échelons avec une détermination que niamh ne peut qu'admirer. si leurs chemins ne se sont plus croisés depuis le fâcheux incident (dont alheri ne semble, au premier abord, pas lui tenir rigueur), zaun est petite et il y est très facile de s'informer. le succès est rare, ici bas, et il fait très souvent parler. « then i'd be honored, i guess. » niamh se laisse entrainer avec docilité, n'étant pas sotte au point de refuser l'entrée qu'elle attendait, offerte sur un plateau d'argent. leurs pas se mêlent à ceux des invités, pénétrant avec naturel dans l'immense salle de réception. l'éternelle colère teintée de jalousie lui saisit la gorge à la vue du spectacle se déroulant devant ses yeux, alimentant la voix démoniaque qui lui souffle de gâcher la fête. « i never flee, you know. well, at least, not anymore. » son propre rire vient se mêler à celui d'alheri. niamh n'est pas là pour parler du passé, sa curiosité l'emporte suite aux sous entendus de son ainée. « you need me ? what for ? tell me everything and i might be able to help you. » peut être même que leurs désirs pourraient s'accorder, pour cette nuit.