thriving on chaos ; (shade)
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if you p l a y your part
and I play mine too —
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Et aux oreilles ça feule comme on cracherait du feu ; parce que de cet i m p r é v u elle n'a su anticiper le coup d'éclat, il rayonne de sa cambrure butée [ [ l'abandonne ] ] sur ses pourparlers avortés. Elle a perdu le contrôle, mais l'a-t-elle même jamais eu ? Illusion d'une égalité enivrée de faux-semblants qu'il s'adonne tantôt à lui laisser tantôt à lui balancer au visage
Les bouches se sont retournées en demi-lune inversées lorsque les talons furent tournés où va-t-il ? elle ne sait pas que fait-il ? il la plante là. Ses ongles manucurés ont accroché le blouson de cuir, lissés les coudes qui d'un coup sec se sont libérés d'elle. Et aux oreilles le prémisse des combats hurle déjà.
— Shade, ... m-mais ... où est ce que tu vas ?
où tu t'en vas encore ?
[ retourne-toi ]
où tu t'en vas encore ?
[ retourne-toi ]
Jazz fatigue d'avance -- la peau risque de s'arracher sous les assauts répétés des griffes plantées dans la paume de sa main, poing serré, mâchoire crispée, au rythme de son indifférence elle se cogne, trottine dans son sillage pour le rattraper. Reviens — Shade ! le murmure devient pressé, le ton s'emballe avec le pas, elle joue des coudes parmi la foule ; petites étoiles crashées et trous noirs en fusion, dans le club aux délices les vices s'entassent, les hanches se fondent, les soupirs s'échangent, des soupirs dont on redemande -
arrête-toi
( trop t a r d )
( trop t a r d )
c'est les murs de sa patience qui s'effondrent
et aux portes de leur asile
la colère gronde
la colère gronde
Réponse instantanée. La silhouette se stop net.
Jazz se frise sur place, [
et dis moi, pourquoi rends-tu toujours tout
si difficile ?
si difficile ?
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Il a pour main une clé à molette et comme écrou, la tête de chacun d’entre eux qui se tassent dans les reins de Ketterdam. La pudeur est suggestive, c’est presque dans un râle d’amour qu’un de ces tas d’or leur accorde un « bonsoir » qui a au moins le mérite d’exister.
« C’est donc toi le guide. » Et lui fait partie de cette élite humaine qui parvient à soulever l’évidence là où le silence lui aurait donné crédit d’un esprit bien constitué.
« Non. — Comment ça non ? »
Ce n’est plus le plan maintenant que sa mémoire a recomposé leur visage pour leur redonner leurs traits juvéniles, ceux de leur première rencontre.
Il ne s’attarde pas en explication, de crainte que leur encéphale s’allume de la même teinte sépia.
Son départ biffe la transaction, la rejette.
Ce n’est pas tout de quitter la salle privée des plaisirs, il doit maintenant traverser tout le bordel jusqu’à sa sortie avec à ses talons sa coéquipière qui parvient à lui agripper le bras. « Arrête de dire mon nom. » Il la repousse de son coude, poursuit son ascension jusqu’à l’extérieur. Sa mâchoire broie la frustration de ne pas être écouté, elle persiste et ça pourrait le faire hurler s’il n’était pas aussi maitre de ses émotions.
Il tente de la semer sans y croire, en empruntant un passage caché derrière un miroir où se réfléchit un couple formé pour l’heure.
Elle l’appelle encore et toujours, la tension creuse quatre croissants de nerfs à l’intérieur de ses deux paumes. Pourquoi s’obstine-t-elle ? A-t-il par mégarde donné l’impression d’être le genre d’homme qui aime se faire courir après ?
Que ça soit bien clair, il n’aime pas ça.
Ni dans cette vie, ni dans celles qu’il a pu vivre et certainement pas dans celles à venir.
Le projectile qui rencontre son crâne finit par satisfaire son caprice, il freine.
Seul le vent qui donne un léger mouvement à ses cheveux le distingue d’une statue. Il a un cintre sous la veste là où devrait se trouver ses épaules, en tout cas, les contractions de son corps font cet effet-là.
Il se retourne, fait demi-tour, d’un calme si grand qu’il est prophétique.
Jazz se réincarne en petite fille, les catacombes de son regard la réduise au silence. Il pourrait s’attendrir
Il a dans la main la chaussure qu’elle lui a lancé, il la tient à hauteur de torse, presque comme s’il allait lui faire un cadeau.
« Ça va être difficile pour toi de rentrer à pied. » Il casse le talon de sa chaussure, lui donne la partie utilisable. « Tu devrais faire pareil avec l’autre. »
Et il repart.
Pas très loin cependant, les plaintes de la fée aux ailes désormais asymétriques font qu’il s’arrête à nouveau mais cette fois-ci pour la laisser boiter jusqu’à sa hauteur.
« Quoi encore ? »
Bras vissés au corps, prunelles de suie lasses de son petit numéro. Il se décharge totalement d’être la conséquence directe de sa démarche de grande accidentée dont elle l’accuse pourtant.
« Arrête de me suivre. »
Elle ne le laisse pas partir, il a l’impression de revivre le jour où Echo s’est accrochée à sa cheville. Il avait dû traîner la mini Jazz dans toute la boutique jusqu’à ce qu’il s’énerve et qu’elle finisse par ne plus le trouver amusant du tout.
« Tu l’as cherché, je t’ai déjà dit de me donner les noms de nos clients avant qu’on les rencontre. Tu en as oublié deux. »
Elle n’a que faire de ses instructions, elle veut jouer sans avoir à s’encombrer d’une notice. C’est bien pour ça qu’elle enchaîne les ratés avec ses potions et ses idées, qui ont pour squelette de la pâte à modeler.
Et c’est bien là le problème, leur différence.
Tous ses plans sont savamment étudiés, calculés à la moindre marge d’erreur mais depuis elle les options b, c, d, e, f, g… ne suffisent plus.
Il va bientôt devoir inventer un nouvel alphabet.
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La mâchoire se contracte, les canines manquent de se briser (les babines se retroussent presque d'un rictus carnassier) mais non, il ne sourit pas - jamais - c'est la colère sourde qui frôle l'iris, c'est la rage f r o i d e qui plante son dard dans ses veines, glacées elle lui donne un air de bonhomme de neige recraché par la basse-ville, tout de noir vêtu, des cendres au bords des lippes, descente dans les octaves prophétiques -- parce que Shade n'a pas un mot plus haut qu'un autre, à ses exclamations et ses outrages il oppose
c'est le silence avant les tremblements à répétition
(( silence entend tout ))
du battement de cils à la moindre respiration
du battement de cils à la moindre respiration
Elle souffle,
Elle souffle,
Elle sait bien Jazz, sous les décombres il demeure en demie-lumière, elle connait la route du supplice, les dangers de poignes féroces, d'orbes maudites qui secrètement abîment pour mieux s'élever. Ils détruisent et lacèrent, ils méprisent et enserrent l'encéphale jusqu'à faire craquer les os sous la peau, jusqu'à imprimer dans les souvenirs la trace indélébile de sévices passés -- elle reconnait le va-et-vient d'un regard au bord du point de rupture, prêt à s'affranchir des barrières et respirer r o u g e colère.
Il manœuvre en arrière, dépose dans ses paumes grandes ouvertes sa chaussure en morceaux sous son expression interloquée — Ça va pas la tête ! Tu sais combien cette paire m'a coûté ? la rhétorique est totale, bien sûr qu'il ne sait pas, bien sûr qu'il s'en fiche, bien sûr qu'il lui tourne de nouveau le dos. Bien sûr qu'elle ne va pas en rester là
Les doigts se tendent, manquent de peu d'imprimer sur son bras le contact mélodique d'une partition nouvelle
Face à lui elle se dresse et perd plusieurs centimètres lorsque la seconde chaussure est retirée d'un coup sec. Les deux regards se confrontent, le corps a cessé de chavirer tel un navire ivre, elle retrouve ses appuis, pieds nus dans les rues poisseuses de Ketterdam [ [ pas si précieuse ] ] — Deux ? les yeux cherchent de brèves secondes mais la connexion lui échappe, images encrassées du peu d'intérêt qu'elles évoquent dans ses souvenirs, déjà les murmures d'une conversation f l o u e s'estompe
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« Cet air renfrogné je le dois à ton comportement. » Elle lui glisse du corps quand il l’abandonne à son sort —
Elle clopine à une vitesse plus soutenue pour ne pas le voir disparaître dans cette architecture qui lui ressemble. Elle bat sa mesure cérébrale avec ces néons malades qui clignotent sans jamais s’arrêter, puis il y’a ces rues sinueuses tapissées d’ombres de toutes sortes. La sienne prend la forme la plus petite pour se fondre au mieux à celles des autres. Disparaître tout en existant, un challenge sans répit.
Il s’arrête devant une boutique vandalisée, vitre éclatée, des éclats transparents jonchent les dalles humides de l’averse qui est tombée lorsqu'ils étaient encore entre les murs de soupirs.
« Regarde où tu marches. » Elle lui rentre dedans,
« Mes vendredis soirs consistent à imaginer ce que tu pourrais bien encore inventer pour ruiner mes plans et malgré le temps que je passe là-dessus tu arrives toujours à me surprendre. Ne souris pas. Il n’y’a pas de quoi être flattée lorsqu’on t’assimile à une potentielle catastrophe. »
Il examine le sol, à la recherche d’endroits épargnés par les débris. Sans consigne, ni regard, il lui tend le bras. Proposition tacite de la guider pour préserver ses pieds nus et la perte de temps colossale qu’elle lui causerait s’il lui venait la bonne idée —
« Qu’est-ce que tu fais ? » Elle lui prend la main, tout naturellement. Ses doigts à lui sont écartés, consterné face à ce malentendu il réplique. « Je te tendais le bras. » Ils se dévisagent, la scène est plus absurde que gênante. Il ne lui reproche rien, pas même dans ses silences. Ce n’est que lorsque sa main migre sur sa manche qu’il dégèle sa posture.
Prudemment, il la mène de l’autre côté. Les pièges tranchants et omniprésents ne la rendent pas moins bavarde. L’enfer s’il existe, doit être semblable à ça.
« Tu te décarcasses. » C’est formulé avec si peu de densité qu’il pourrait insinuer mille choses en une. Est-ce du sarcasme ? Est-ce qu’il lui demande des comptes ? Est-il vexé qu’elle utilise ce terme, comme s’il diminuait à lui seul sa charge de travail ?
Ou alors rien de tout ça. — ❝
Le sarcasme avait là toute sa place.
« Tu flirtes, en résumé. Tu es payée pour faire quelque chose que tu fais déjà gratuitement au quotidien. Ne viens pas me dire que tu es un bourreau de travail. »
Elle a pour signe le
Concerto personnel qu’elle ne prend pas la peine d’enregistrer pour plus tard. Tout ça, ça a de l’attrait pour un soir car au matin elle sera déjà lassée.
Il le sait pour l’avoir observé, de près et de loin.
Et aussi pour avoir été un de ces papillons, un soir.
Mort au matin.
Arrivé au point voulu, il la laisse progresser à nouveau toute seule.
« Tu ne dois pas remettre mes instructions en cause, qu’elles te semblent futiles ou non. » L’autorité en MAJUSCULES et la menace en lettres cursives serrées, il faut plisser les paupières pour la déchiffrer mais elle reste lisible. — Shade sait toujours se faire comprendre.
« T’es tu déjà demandée pourquoi j’avais cette exigence ? » Il ne laisse pas infuser sa question, y répond presque du tac au tac —
C’est un détail de sa vie qu’il n’aime pas qu’elle ait dans le tiroir. Sa peine de prison, son temps passé dans le fold, où a-t-il rencontré Aska, qu’elle soit aussi proche de lui aussi.
En bref, elle en sait autant parce que ce petit idiot parle trop.
Mais comment le lui reprocher ? Il n’était pas là. Ils sont aussi proches parce qu’il n’a pas été assez malin, ni assez vigilant.
C’est une douce peine comparée à celle que son absence a eue sur lui.
« Il n’est pas trop tard encore, tu peux toujours retrouver tes amies et te moquer des barrettes des autres filles de la soirée. » Il marque un temps d’arrêt qui lui confère l’air de la réflexion. « Ou autre chose, je suis sûr que vous trouverez une activité tout aussi ludique et profonde que celle-ci. »
À quelques mètres d’eux un bruit sourd et métallique la fait sursauter quand lui est frappé d’inertie absolue. Il jette un regard passif dans la direction du boucan, la chose ou l’humain ravagé pour sûr par une substance douteuse remonte la rue de son côté à elle. Trop loin encore pour être discernée totalement, Shade pourrait apostropher le danger potentiel d’un haussement d’épaule désabusé, ce qu’il ne fait pas.
« Bonne soirée. » Ou bonne chance, il en saura plus demain si elle est toujours là pour le lui raconter.
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Elle dépiaute, rapièce et
— Je ne flirte pas ! la protestation sonne faible même pour elle — Je négocie... n'est-ce pas là tout le talent de la nuance ? -- Shade a besoin d'elle, quelque part cette pensée la réconforte dans son improbabilité, absurde est le raisonnement les ayant poussé à faire affaires, il y avait dans son envie de s'associer la curiosité d'un caractère peu engageant dont Aska lui rabattait pourtant les oreilles, quelque chose de totalement instantané et parfaitement sommaire. Ses ambitions à lui, elle le sait, sont plus pressantes, de ce business elle tire quelques arrangements fructueux, elle en convient, mais loin d'être nécessaires, il ne jouit pas de cette même liberté. — C'est juste que je sais me rendre agréable et tu devrais essayer de temps en temps ... Tu serais étonné de voir ce qu'on peut obtenir avec un simple sourire et un minimum d'amabilité. lui conseille-t-elle distraitement, les yeux rivés sur la marelle de verre à travers laquelle il l'aide à se frayer un chemin, bras tendu avec un peu trop de nonchalance pour être véritablement prévenant [ l'est-il ? ] le paradoxe étire le rictus sur ses pétales de chair, de ses orbes il envoie des éclairs, mais son corps filtre
— Oh - mime-t-elle de s'étonner battant la parfaite mesure tandis que ses phalanges saisissent le vide, l'homme redevient ombre et l'ombre se détache ne préférant jamais trop s'attarder à ses côtés - ou d'autres - il fuit les présences avec tant de dextérité que parfois elle doute même de l'avoir vu rentrer dans sa boutique. C'est bien sa voix qui résonne derrière sa nuque, c'est son odeur de tabac froid qui plane dans l'air, mais lorsqu'elle se retourne les cristaux de la porte s'agitent de son brusque départ. — Vraiment ? ce n'est point la véracité de ses propos qu'elle interroge mais le danger qu'ils évoquent, elle-même "fille de" pacifieur, se moquant bien des interdictions que le statut incombe. Elle est loin d'être la seule, dans les hauteurs grouille l'infestation, de leur sens de l'honneur tout relatif se noue des amitiés de convenance, la loyauté n'est qu'une question de prix.
[ de tes enfers je connais les pavés
j'ai emprunté le même chemin
défié le même d e s t i n ]
j'ai emprunté le même chemin
défié le même d e s t i n ]
C'est d'un bouquet de néons artificiels qu'elle extrait un rire au faux-contact malléable, elle a tant appris à le brimer, le tordre, le transformer, elle peut s'en faire des colliers de perles nacrées, remplacer chaque chaîne (un peu trop serrée) par un millier d'éclats sonores à en faire vriller toutes les lucioles de la citée, disparaître derrière, exister dedans. — Eh mais c'était presque une blague ! Tu vois quand tu veux. Shade ne veut pas. Plaisanterie douteuse qui ne la fait point douter de la nature de l'attaque, seulement de son impact. — Sans doute, parfois quand on a plus de barrettes dont se moquer on passe même aux boucles d'oreille. Et quand on est d'humeur vraiment folle ça peut dériver sur le reste de la tenue ! Tu devrais venir un de ces quatre, je suis sûre que tu t'amuserais. Non ? le regard qu'il lui oppose sert à lui seul de porte claquée au nez. — Très bien comme tu veux, mais c'est dommage, moi qui adore converser avec toi. continue-t-elle un demi-sourire flanqué sur les lippes en trottinant à sa suite. — Peut-être que je vais pouvoir trouver un substitut dans le club ? Mais à coup sûr son air renfrogné fera pâle figure à côté du tien, non... Non... C'est un froncement de sourcils et un roulement d'yeux travaillés depuis de longues années, ça ne s'imite pas comme ça... Ah que faire alors ? ... Je crois bien que ma soirée est fichue !
Comme une réponse à sa plaisanterie traînant
Sans grande surprise, Shade lui, n'est plus qu'une vague silhouette au bout de la rue (comment a-t-il fait pour être déjà si loin ?) et Jazz, malgré la priorité de s'éloigner à son tour, prend le temps de s'offusquer à voix haute de cet abandon
Dialogue de sourds qu'elle délaisse après quelques vaines tentatives de communication, ça effrite la maigre patiente, fait ruisseler au corps la fureur en sous-pape, sous les veines s'use la rage, les pupilles se dilatent, les feulements résonnent de souvenirs hantés, les épaules roulent abîmées d'injustices laissant leurs marques crantées, petites piqûres plongeant leurs dards dans le derme [ c a r n a g e ] quand ses doigts se saisissent de son bras. La retiennent. L'enchaînent à lui. Et les rues continuent à dégueuler sur leur parvis glacé les fêtards en quête d'absolu, les zaunards traînant leur besoin d'existence aux quatre coins des bordels, des clubs et des marchands de liqueur ; se mélangent à même la crasse les passants qui ne font toutefois que repasser dans ce passe-partout aux passes faciles (des célestiens) en recherche eux d'un peu d'effroi souterrain.
Ça frise sa vue en un tas de petits pixels, à lui filer une migraine gelant les neurones, elle ne voit plus les autres, elle ne voit même plus Shade qui revient sur ses pas, tout ce qu'elle voit c'est la main,
La bouche gonflée d'ecchymoses et de grenat, crachant ses poumons aux pieds de ce paternel jugeant qu'il était temps qu'elle apprenne à tirer, à viser, à se hausser au-dessus de ses cauchemars (les détruire)
— Lâche-moi ou je t'explose la cervelle sur le trottoir. L’œil vrille, la paupière tressaute, canon en appui sur le sommet de son crâne
Elle le voit à peine venir, surgir dans son dos, désarmer son bras, l'acculer quand les pas s'élèvent trop vite — la salive pourpre au menton le junkie s'effondre, sonné par les doses de magie factice ingurgitées. Demain il aura tout oublié, quand elle se fait elle-même traîner au loin
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« Être aimable. » Il observe ces deux mots comme s’ils avaient un corps avec un squelette absurde qui leur vaut de se faire dévisager.« Ça risquerait de m’attirer des amis, je ne tiens pas à ce qu’il y’ait confusion. » Une plaisanterie oui mais le fond est sincère, qu’est-ce qu’il ferait de ces gens ?
C’est étroit chez lui, il n’y’a de la place que pour deux et elle est déjà prise.
« Vraiment. » Il lui fait écho, une double voix qui perd ses aiguës et sa ponctuation.
Il s’adresse à elle comme à une enfant qui demanderait «
Il crève sa bulle de curiosité toute relative, parce que la vérité c’est qu’elle s’en fiche de savoir et lui se fout bien qu’elle comprenne.
C’est comme ça, point.
Peinte de nacres roses, sa bouche indiscrète est un étui savonneux qui forme à l’infini de nouvelles sphères éthérées.
Elle en fait de toutes neuves qui lui volent sous le nez.
Il inspire déjà pour souffler le courant d’air qui ira les déporter ailleurs. C’est pratiquement de l’ordre du réflexe, cette barricade à l’autre, qu’il porte avec lui peu importe où qu’il aille.
« C’est ma personnalité. » Ce n’est ni hostile, ni froid, c’est juste en décalage avec la norme. — Un peu comme elle mais en totalement différent.
Elle le trouve drôle mais c’est un rire à trou que son oreille détecte. Sans son pouvoir il aurait pu se faire convaincre car c’est une illusionniste de faux bonheur comme il en a rarement croisé. — Elle sait bien faire semblant mais pas assez pour se convaincre elle-même.
Elle tournoie autour de lui, une manivelle en guise de langue qui actionne une boite à musique de fête foraine. C’est un ticket pour l’amusement et l’arnaque, c’est le même genre d’entrée qu’elle offre à ceux qui répondent à ses charmes.
Il renverse ses deux tasses de café noir sur son invitation, non merci.
« Très bien comme tu veux, mais c'est dommage, moi qui adore converser avec toi. »
Elle sucre ses iris expresso avec sa sincérité.
De mémoire, c’est bien la seule qui a affirmé
« Non... C'est un froncement de sourcils et un roulement d'yeux travaillés depuis de longues années, ça ne s'imite pas comme ça… — Donc, tu m’observes ? »
Le constat mutuel a de quoi faire sourire, c’est d’ailleurs la première à le faire. Il la suit de près, courbe mirage de faible constitution qui disparaît aussi vite qu’elle est apparue.
Le boucan de misère humaine ferme leur parenthèse de vapeur rouge. La vapeur pour l’inconsistance de cette charade d’attraction, rouge parce que même sans matière, ils ne peuvent ignorer sa couleur.
Il l’abandonne à une autre forme de brume, plus légère car on voit facilement le danger au travers.
Il s’en va sans vraiment penser qu’elle ne le suivra pas, non pas par égo mais par simple bon sens. Il n’y’a que trois options de chemin possibles : le retour en arrière, celui qu’il vient de prendre ou l’autre encombré par le virus que le désenchanté a payé au prix fort.
Il n’a pas pris en compte que Jazz n’a aucune notion du bon sens. C’est un cri d’alarme qui le lui rappelle, il fait volteface. Sa cadence incisive repousse à elle seule la menace. Sans courir, il réduit rapidement la distance en donnant envie de reculer.
Dans le regard aliéné de l'homme, il intercepte cette volonté de repli mais le malade est tombé sur plus fou que lui.
Le pas de Shade s’enraye.
Le maquillage de Jazz a coulé, sous les paillettes il y’a un autre visage. Il en a déjà aperçu les contours, certains jours où elle n’avait pas poudré son elle profond mais jamais il n’avait été confronté à cette peau nue
Humeur sur balancier, elle est tombée de l’autre côté si abruptement qu’elle a réussi à désarçonner ses actions.
Quand il reprend ses esprits, c’est elle qu’il camisole, elle s’agite comme si leur destination était l’asile. Alors qu’elle lui glisse des bras, il ressaisit sa prise. Elle dessine des lignes acérées sur les manches de son cuir, la pression est si forte qu’il arrive à sentir ses griffes en-dessous.
« Calme-toi. »
Formule magique dictée avec un tisonnier incandescent qui la libère du mauvais sort qui l’a frappée.
D’une seconde à l’autre, son corps change de signal. Il ne la retient plus, il l’enlace.
Son rire le fait lâcher prise.
« J'allais pas vraiment lui tirer dessus ! »
Ses forces occultes lui cassent la voix, il n’entend rien.
Il la sonde, non pas pour savoir mais pour comprendre. Elle se justifie en
Après une analyse express, il vient à la conclusion qu’il n’y’a pas d’explication.
Il a vu ça plus d’une fois, un comportement irrationnel provoqué par un déclencheur. Pas mal de gamins à l’orphelinat pouvaient changer de nature si on posait la main sur eux, s’ils étaient témoins d’une scène violente ou si le volume d’une conversation montait trop haut…
Parfois la folie est le résultat d’une addition traumatique et parfois, elle ne tient à rien.
Il n’est pas très sûr de savoir à quelle catégorie elle appartient mais qu’elle soit justifiée ou non,
« Je ne te crois pas. » La vérité est formelle, elle dit :
« La prochaine fois que tu veux faire peur à quelqu’un évite de le faire quand je suis dans les parages. » Il range l’arme qu’il lui a confisqué à l’intérieur de son blouson. « Après ce que tu fais quand je ne suis pas là ça te regarde. » Il tapote son flanc gauche. « Je te le rendrai plus tard, maintenant tu marches. Si tu traînes je ne m’arrêterai pas et je ne veux pas t’entendre te plaindre. » Il lève le menton comme pour donner le départ et ils finissent par repartir ensemble.
Ils se quittent à une intersection qui partage équitablement le reste de trajet de chacun. Ni elle, ni lui n'ont rediscuté de l'épave coulée à l'off, ni de sa crise de démence à elle ou de ses pensées à lui.
Il déconstruit la nuit une fois face à lui-même.
Passé la porte de chez lui, il s'allume sa nicotine mauve. Elle l'aide à recentrer ses idées, à gratter une heure d'énergie supplémentaire.
Il pose sa veste, en extrait l'arme fabriquée par les rêves de Jazz pour l'examiner.
Elle est élégante, le canon est original,
La crosse est petite, faite sur mesure pour elle.
Mais le vrai détail qui retient son attention c'est l'absence d'une sécurité.
Même dans ses rêves, elle ne peut concevoir une défense aussi impulsive et
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