unfortunate encounter
ft. @winry alberona
harcèlement de rue.Un joli panier en osier suspendu à ton bras gauche, cela fait maintenant près d’une petite heure que tu déambules entre les différents étals qui composent le marché de Ketterdam. Et, le moins que l’on puisse dire c’est que tu sembles plutôt de bonne humeur, aujourd’hui, en témoigne ce magnifique sourire qui vient légèrement illuminer ton visage alors que tu coches le dernier ingrédient de ta liste. Faut dire que ce n’est pas une liste d’ingrédients ordinaires que tu tiens dans ta main droite, et pour cause, voilà plusieurs jours que Maman Strauss te promet de t'apprendre à réaliser ce délicieux moelleux aux pommes dont elle a le secret. Et rien que d'y penser, tu en as les papilles qui frétillent...

Oui, Syllia ! La seule perspective d'un gâteau aux pommes te met en joie ! C’est qu’il t’en faut vraiment peu pour être heureuse… Malheureusement, ce sourire radieux que tu arborais jusqu’alors finit peu à peu par s'estomper lorsque tu te retrouves face à ces trois énergumènes qui t'empêchent de passer. T'as pourtant essayé de les ignorer quand l'un d'entre eux à commencer à te parler, te balançant des « ma jolie » à la volée. T’as même essayé de presser le pas pour le contourner, quand ce même individu s'est levé de ce banc sur lequel il était assis pour se poster devant toi. Mais, au bout du compte, te voilà finalement encerclée, sans possibilité de revenir sur tes pas et tu sens alors un léger frisson te parcourir l’échine quand ton regard croise finalement celui de tes assaillants. « S’il vous plaît, je voudrais passer… » que tu tentes alors, tâchant de rester polie. Gentille. Parce que tu sais très bien qu’avec ce genre de types ça peut très vite partir en vrille. Et face à eux trois, tu ne fais pas le poids. Pas sous cette forme-là, en tout cas... Toutefois, être polie et gentille, ça ne suffit pas. Le gars devant toi ne bouge pas, se contentant de sourire de ce sourire qui te fait froid dans le dos. « Je suis désolée mais il faut vraiment que je retrouve mon grand frère ! Il m’attend... » Tu te dis que si ils pensent que t'es attendue, par un autre homme qui plus est, peut-être qu'ils te laisseront tranquille. Peut-être qu'ils n'oseront rien te faire de peur que ce « grand-frère » leur tombe dessus. Mais t'es décidément bien trop naïve, Syllia... « Tu n’es pas à quelques minutes près, ma jolie. Il peut bien attendre encore un peu, ton grand frère. On veut juste passer un peu de temps avec toi, alors sois sympa… » Et, quand ce gars fait un mouvement vers toi, tu as évidemment ce réflexe - celui de reculer, ton pied venant malencontreusement marcher sur celui de l'un des deux autres types qui se trouvaient derrière toi. « J-Je suis désolée ! Je... J-Je dois vraiment y aller...  » Mais t'as même pas le temps de faire un pas que sa main se referme brutalement sur ton poignet, t'arrachant un cri de douleur. « T'es sourde ou quoi ?! On t'a dit qu'on voulait passer du temps avec toi ! » Et maintenant, Syllia ? Comment vas-tu te sortir de ce merdier ?

unfortunate encounter
ft. @syllia marlow
harcèlement de rue, pensées suicidaire.D’ordinaire, Winry détournait le regard quand quelque chose qui ne la concernait pas se passait sous ses yeux. C’était mieux ainsi pour tout le monde. Elle ne mettait pas son nez dans les problèmes des autres, n’aidait personne et ainsi personne n’avait envie de lui être reconnaissant et entrer dans sa vie. La jeune Daerii faisait attention à ne pas s’attacher aux gens autour d’elle pour leur éviter une peine trop immense quand elle quitterait ce monde. Elle n’était donc que de passage dans leur vie, un simple nom sur lequel ils ne mettraient jamais de visage, parce qu’elle était invisible Winry. Du moins, elle tentait de l’être. Mais ce n’était pas facile avec ses yeux de félins, ses oreilles bien trop pointues et ses sens aiguisés. Elle tentait de faire sa vie sans interférer dans celle des autres quitte à renier tout ce que ses parents lui avaient inculqué. Cependant, ils n’étaient plus là pour la réprimander parce qu’elle ne faisait pas les choses bien et selon leur vision. Ils avaient disparu sans laisser de trace, abandonnant leur enfant seule dans une ville qu’elle ne connaissait pas et avec des humains. La jeune femme ne les détestait pas, mais elle ne les portait pas dans son coeur. Ils étaient rustres, mal polis et surtout, insensibles à la nature et à la souffrance qu’ils lui faisaient vivre.

Winry marchait donc la plupart du temps, le regard fixé devant elle, tâchant de faire en sorte d’occulter ce qui se passait à côté d’elle. Mais cette fois-ci, sans savoir pourquoi, son regard se posa sur cette fille qui tentait de passer en ignorant trois gars qui voulaient passer du bon temps avec elle. La jeune Alberona sentit quelque chose émaner d’elle, quelque chose de différent. Quelque chose qu’elle cherchait par tous les moyens à cacher et ne pas céder à la tentation de perdre le contrôle. Quelque chose d’animal qui l'intrigua directement. Elle se stoppa dans sa marche, attendant de voir où leur altercation allait mener. Winry voyait bien que la jeune femme s’éfforçait de rester gentille et polie tout en refusant les avances de ces lourdaux. Cependant, c’était sans compter les trois types qui continuaient de l’importuner jusqu’à se rapprocher bien trop près d’elle. L’un d’eux attrapa son poignet, serrant sûrement trop fort vu la façon dont la jeune femme laissa un cri de douleur s’échapper de ses lèvres. N’y tenant plus, la Daerii se faufila avec grâce vers eux et se racla la gorge. « Je pense qu’elle vous a dit qu’elle était pressée et qu’elle devait retrouver son grand frère. Elle n’a donc aucune envie de passer du temps avec vous. Même des idiots comprendraient le “non” d’une femme. Mais apparemment, ça ne s’applique pas à vous. » Serrant les dents, Winry se maudit d’y avoir été si fort. Elle n’avait aucun moyen de se défendre contre eux et elle les insultait presque. Mais sa méthode sembla fonctionner parce qu’au lieu de s’en prendre directement à elle, ils se concertèrent pour rire grassement de la façon dont elle s’était interposée. La blonde en profita pour attraper par le bras, veillant à ne pas lui faire mal, l’autre fille et se mit à courir. « Je sais pas si t’es endurante, mais on va devoir les semer. » Et ce serait sûrement compliqué s’il connaissait mieux Ketterdam que Winry et sa compagne de fortune. « Tu connais les environs ? Je suis nouvelle ici… » Ce qui expliquait pourquoi elle courait n’importe où dans l’espoir de les semer.

unfortunate encounter
ft. @winry alberona
harcèlement de rue.Des hommes qui t’abordent et qui te draguent dans l’espoir d’obtenir certaines faveurs de ta part, ce n’est pas la première fois que ça arrive. Mais si, jusqu’à présent, tu as eu la chance de ne tomber que sur des gars pour qui un « non » suffisait à calmer leurs ardeurs, cette fois, il faut se rendre à l’évidence : tu ne te débarrasseras pas d’eux aussi facilement. En tout cas, pas en te montrant polie et gentille avec eux. Cependant, tu doutes que faire preuve d’animosité à leur égard soit bien mieux. De toute façon, tu en serais bien incapable. Parce que t’as beau avoir ton petit caractère bien à toi, Syllia – et certainement que Nevan serait d’accord sur ce point, si on le lui demandait – quand il faut aller à la confrontation et hausser le ton, il n’y a plus personne.

Si seulement tu étais plus courageuse…
Il ne te reste donc plus qu’à prier pour que quelqu’un vienne te sauver. Mais qui ? T’as beau regarder autour de toi, chercher les passants du regard dans l’espoir que l’un d’entre eux te prenne en pitié et vienne t’aider, tous s’obstinent à continuer leur route, tête baissée, faisant semblant de ne rien voir alors que tu sais très bien que ce n’est pas le cas. Ils savent. Mais certainement que, tout comme toi, ils sont trop effrayés pour tenter quoique ce soit. Ou alors, peut-être qu’ils s’en foutent tout simplement, jugeant simplement qu’ils ont mieux à faire que de risquer leur vie en te sauvant les fesses. Tu aimerais croire que ce n’est pas le cas, bien sûr. Que les gens ne peuvent pas être à ce point dénués d'altruisme. Mais les secondes passent, des secondes qui te paraissent être une éternité alors que tu essayes de faire lâcher prise à ce mec qui te tient toujours par le poignet, et tu commences peu à peu à perdre foi en l’humanité de ces personnes qui continuent de passer à côté de vous sans broncher. Jusqu’à ce qu’un raclement de gorge ne te fasse sursauter…

Ta sauveuse…
Gracieuse, silencieuse, tu ne l’as pas vu, ni entendu s’approcher de vous. Mais elle est bien là, faisant face à ces trois énergumènes. Et, sur le moment, tu en restes presque bouche bée du courage dont elle fait preuve quand elle s’adresse à eux. Et peut-être également d’un peu d’inconscience, tu ne sais pas trop. Toujours est-il que tu n’es plus toute seule, maintenant. Et, pendant un très court instant, un blanc s’installe. On entendrait presque les mouches voler, à vrai dire, et pendant ce petit laps de temps, tu commences à craindre leur réaction. Mais avant même que ces derniers n’aient eu le temps de répliquer, bien trop occupés à rire comme des abrutis, la jeune femme t’attrape par le bras et, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, vous voilà désormais en train de courir. Mais tant bien que mal, en ce qui te concerne. Pas parce que tu n’es pas endurante – t’es dans la moyenne, on va dire – mais parce que ton petit panier pèse un petit peu sur ton épaule. Et malheureusement pour vous, ce n’est pas le seul problème auquel vous risquez d’être confrontées dans votre fuite. Et pour cause, vous êtes littéralement en train de courir à l’aveugle, toutes les deux… « N-non… Je… J-Je ne suis pas d’ici non plus… » que tu parviens d’ailleurs à articuler à la question de la jeune femme, tout en continuant de courir. Toi, tout ce que tu connais de Ketterdam, c’est son marché parce que Maman Strauss t’y envoie souvent pour faire des courses. Mais tu n’as jamais réellement pris le temps de t’attarder dans ce quartier. « O-On devrait peut-être p-passer par les petites rues ?! » L’ennui c’est qu'avec ce genre d’idées, c’est quitte ou double vu que vous ne connaissez pas l’endroit. Après tout, vous pourriez terminer dans un cul de sac et vous retrouver coincées... Malheureusement, vous n’avez pas vraiment le temps de vous pencher sur la question car, dans ta course, tu finis par bousculer un passant. Et si le choc est tel que tu en fais tomber ton panier, ainsi que tous les ingrédients sur le sol – adieu, moelleux aux pommes - tu parviens toutefois à garder l’équilibre, t’inclinant aussitôt pour te confondre en excuses. « P-Pardon ! J-Je suis vraiment désolée ! » A peine quelques petites secondes d’arrêt. Juste le temps de te faire enguirlander. Mais de précieuses secondes de perdues lorsqu’en te redressant, tu aperçois vos trois poursuivants au loin…