leave me alone

january 2023 ↠ midrias

with / @greylord brendy Les fleurs en main, Xeno laisse un sourire niais s’épancher sur ses lèvres alors que son regard se plante dans celui de la fleuriste en face de lui. Il ne sait pas réellement pourquoi elle est devenue sa nouvelle obsession. Tout ce qu’il sait, c’est qu’il vient tous les jours, achetant les tiges qui seront un jour sa perte. Le jeune homme est allergique aux fleurs et tous les jours, il brave le danger pour la voir, pour lui parler et admirer ce sourire tendre qu’elle pose sur lui. Elle est mignonne Calliope, réellement et c’est une des rares personnes de son entourage à ne pas le regarder avec pitié, à ne pas savoir pour son infirmité. Xeno déteste ce demi-corps qu’il trimballe partout affublé de ses prothèses qu’il déteste encore plus. Il n’est plus lui-même et souvent, lorsqu’il est seul, il rit de la différence de danger dans laquelle il cherche à se réfugier. Avant, c’était le bataillon d’exploration qui lui donnait ce frisson de vie qui l’empêchait d’avoir des addictions plus graves comme l’alcool ou la drogue. Mais avec son accident, il s’est retrouvé sans rien pour calmer son comportement addictif, jusqu’à ce que son regard se pose sur cette jeune femme devant sa boutique de fleurs alors qu’il allait rendre visite à ses parents. Il avait ainsi trouvé sa nouvelle obsession, mais également sa nouvelle bouffée d’adrénaline : réussir à survivre à quelques minutes dans un environnement hostile qui pourrait le tuer.

Celui qui se qualifiait lui-même d’estropié ne restait jamais bien longtemps avec la jeune femme et lorsqu’il sentait qu’il était sur le point d’éternuer et de manquer d’air, il coupait court à toute interraction avec Calliope et sortait de cette boutique. Aujourd’hui ne fit pas exception à la règle et après une dizaine de minutes - plus il venait et plus il arrivait à tenir longtemps - Xeno n’eut pas d’autres choix que de quitter la boutique de fleurs. Veillant à ne pas clopiner, il sortit, les fleurs dans la main. Il les fit tomber près de sa jambe, espérant que leur senteur s’éloigne de son nez et qu’il puisse à nouveau respirer. Il fallait qu’il se dépêche vite d’aller donner tout ça à Cassia. Il était hors de question qu’il garde les bourgeons. Sa grande sœur serait contente d’en avoir comme d’habitude et ça leur donnait une occasion de se voir. Xeno avait pris la manie d’aller la voir tous les jours avec des fleurs, comme une manière de ne plus l’éviter. Ça avait été sa façon de faire après l’accident. Il s’était exilé à Zaun pour éviter sa famille. C’était mieux là-bas de passer plus ou moins inaperçu avec ses blessures. Il refusait d’être un poids pour sa famille et ne supportait pas les regards emplis de pitié que ses proches lui lançaient. Alors, s'exiler et éviter tout contact avec son ancienne vie lui avait paru être une bonne idée sur le moment. Mais Cassia lui avait rapidement manqué et maintenant, ce n’était plus une corvée d’aller la voir malgré ce qu’il pouvait bien souvent lui faire penser.

Xeno n’était pas un mauvais garçon, au contraire. Il était simplement autant brisé mentalement que physiquement, ne supportant pas son handicap. Il ne savait même pas s’il l’accepterait un jour. Poussant un soupir, il éternua quelques dizaines de fois en s’éloignant de la fleuriste. Il finit par relever les yeux après quelques secondes pour vérifier qu’il prenait bien le chemin de Ketterdam où Cassia logeait, quand il rencontra le regard de celui qui l’avait raccompagné la dernière fois et avait posé plus de questions qu’il n’était en mesure de vouloir répondre. Serrant les dents, il accéléra le pas, mais il n’était pas réellement rapide avec ses prothèses, sa démarche bien trop raide. Il soupira un peu plus et s’arrêta soudainement, se retournant vers l’intru. « Tu veux pas me laisser tranquille ! » râla-t-il, éternuant à nouveau. « Tu veux quoi ? Fous moi la paix. » Il n’avait pas envie de le connaître, pas envie de l’avoir dans sa vie et encore moins envie de répondre à ses questions. Parce qu’il savait qu’un jour ou l’autre, il demanderait pourquoi il avait des prothèses et rien que d’y penser, lui rappelait ce qu’il avait perdu : la belle vie qui l’attendait et qu’il ne pourrait pas avoir parce qu’il était un putain d’estropié.

leave me alone

Janvier 2023 ↠ Rue de Midrias

with / @Xeno Faust Grey possède une relation particulière avec le Zaun et ses habitants. À la suite de son rejet par ses parents, c’est là qu’il s’est aventuré sans même une hésitation, sans réelle conscience d’une existence en un tel lieu. C’est ici qu’il a lié sa première amitié, du moins lien positif, après "l’incident" et ses conséquences. Enfin, c’est aussi là que le jeune louveteau se dirige très souvent sous l’anonymat de son pelage de fléau afin d’expulser violemment sa rage accumulée. Plus récemment, c’est à Zaun que l’étudiant se dirige dans l’espoir de recroiser un bien unique personnage qu’il a aidé par le passé. C’est sur un chemin différent qu’il avait mémorisé et qu’il se doutait qu’il pourrait le recroiser que le loup-garou bien trop curieux avait décidé d’emprunter de nouveau. Tout cela pour une bien simple raison : les fleurs. On ne pouvait pas en dénicher n’importe où et des aussi belles encore moins. Alors, il y avait une fleuriste en particulier où il avait pu croiser Xeno s’en extirper avec le visage un peu bouffie et les yeux mouillés. Non pas par une quelconque tristesse, mais parce que Grey avait diagnostiqué des allergies. Et des allergies assez sévères pour en voir des difficultés respiratoires chez l’autre homme. Ainsi, le mystère persistait : pourquoi avait-il besoin de fleurs? La réponse ne lui appartient toujours pas et c’est devenu presque comme un jeu de se mettre en quête de la clé de l’énigme. Grey veille donc silencieusement à Midrias même s'il sait qu'il ne doit pas être chopé ici, observant les alentours dans l’attente d’y voir Xeno. L’étudiant avait compris sa routine, après leur dernière rencontre ainsi que plusieurs petites séances d’observations similaires par la suite. Toutefois, aujourd’hui, le loup compte converger vers Xeno afin de pouvoir lui demander directement pour les fleurs.

Après un coup d’œil sur son téléphone, l’handicapé apparaît au coin de la rue. Aussitôt, Grey se redresse et commence à marcher dans sa direction. Est-il beaucoup trop direct? Probablement, sauf qu’il ne souhaite pas demeurer dans l’ombre, cette fois. Xeno est facile à rattraper, ce qui est un avantage un peu injuste, mais qu’importe. Subitement, son objectif s’immobile pour se retourner vers lui. Grey s’arrête également afin de ne pas accidentellement entrer en collision avec l’autre homme. La surprise est réelle, rendant le loup incapable de répondre aussi vivement et assurément qu’il l’aurait souhaité. Clignant des yeux quelques fois, cela lui permet de remettre ses pensées dans un ordre correct et d’ainsi parvenir à énoncer quelques mots. « J’aimerais simplement qu’on soit amis. Je peux rendre service, d’ailleurs. Avec ça, par exemple. » Il désigne les fleurs d’un doigt, accentuant son offre d’un sourire. Certes, c’est se mêler de la vie de quelqu’un d’autre, mais avec de telles allergies, c’est un peu ridicule d’insister pour transporter les fleurs par soi-même. Les éternuements doivent être assez incommodants, d’ailleurs. « Je suis réellement excellent pour rendre service! » Grey ajoute pour poursuivre sa promotion de lui-même, dans un ton cette fois joyeux. L’autre semble tellement hostile, sauf que cela n’affecte en rien l’étudiant en médecine qui est étrangement immunisé à tout rejet de la part de Xeno. Pourquoi? Parce que lui aussi il a perdu l’identité de son corps. Lui aussi il doit chaque jour chercher un moyen de ne pas se haïr pour ce qu’il est devenu. Puisque ce désir d’amitié et d’être au service de l’autre n’est pas qu’une façade, il est sincère.

leave me alone

january 2023 ↠ midrias

with / @greylord brendy Comme s’il avait prédit sa présence, Xeno leva les yeux au moment où le jeune homme entra dans son champ de vision. Tout son corps, ou du moins ce qu’il en restait, se crispa et il serra la mâchoire. Pourquoi ne pouvait-il pas comprendre un simple non ? Qu’est-ce qu’il attendait de lui et surtout, pourquoi ne le lâchait-il pas ? Xeno ne comprenait pas sa vision des choses, pas plus que sa démarche. C’était étouffant et complètement non désiré. Il aurait presque préféré qu’il lui foute la paix et le laisse s’étouffer avec son allergie et ne pas l’aider quand il se retrouverait au sol parce que ses prothèses avaient décidé de faire leur vie seule, sans lui. Il soupira et reprit son chemin, tentant par tous les moyens de ne pas faire attention à cet homme qui le suivait. C’était réellement agaçant et s’il avait été valide, il lui aurait clairement foutu son poing dans la gueule pour le suivre comme un stalker. L’ironie de la chose était qu’il avait le même comportement avec la fleuriste. Seulement, Xeno, contrairement à ce type, ne se faisait pas voir et si jamais elle s’en rendait compte, il ne savait pas s’il pourrait continuer de le faire, du moins pas aussi près. Alors que le mec derrière lui le collait presque au train arrière. Sa colère, ainsi que sa frustration de savoir qu’il le suivait parce qu’il pensait sûrement qu’il avait besoin d’aide, ne firent qu’augmenter son envie de fuir loin de lui. Cependant, ses jambes ne pouvaient plus le faire courir. Alors, il accéléra le pas, jusqu’à ce qu’il ne puisse plus accepter la situation.

Le jeune homme se retourna brutalement, son regard perçant dans celui de son suiveur et lui demanda ce qu’il voulait, lui indiquant une nouvelle fois qu’il voulait qu’il lui foute la paix. Malheureusement, encore une fois, il ne sembla pas comprendre le message et la mâchoire de l’ancien pourfendeur se serra encore plus sous la pression de sa colère. Il cacha le bouquet derrière son corps, comme s’il allait lui voler. Mais pourquoi volerait-il des fleurs ? C’était une pensée totalement débile. Mais bon, vu qu’il vivait maintenant à Zaun il avait vu des voleurs, voler moins que ça. Donc maintenant, il se méfiait, peut-être à tort. Un soupir se fit entendre et il leva les yeux au ciel en l’entendant continuer à parler alors qu’il ne désirait pas sa présence à ses côtés. « Mais je t’ai jamais demandé ton aide ! Je n’en veux pas. » lança-t-il ses yeux ne le quittant pas, espérant qu’ainsi, il arriverait à lui faire comprendre qu’il n’était pas intéressé parce qu’il avait à proposer. Xeno ne comprenait réellement pas pourquoi il s’obstinait alors que déjà la première fois il lui avait dit qu’il n’avait pas besoin de lui. « Je sais pas ce que tu cherches, ni même pourquoi tu tiens à m’assister dans un truc que je n’ai pas demandé. Mais je ne suis pas intéressé et j’ai pas d’argent à te donner… » Est-ce que c’était ce qu’il cherchait ? Il serait déçu si c’était le cas. Xeno n’avait plus aucune tune sur lui, tout passant dans le peu de bouffe saine qu’il arrivait à acheter à Zaun. Puis même s’il en avait, il ne donnerait rien à cet inconnu. « Sérieusement, va voir ailleurs si j’y suis… Va emmerder quelqu’un d’autre. » Tout le monde plutôt que lui. Il n’avait plus la patience pour ça.

leave me alone

Janvier 2023 ↠ Rue de Midrias

with / @Xeno Faust Grey était un mec populaire lorsqu’il vivait à Midrias. En fait, il a remarqué que pas une journée passait dans son ancienne vie sans qu’il soit entouré de gens. Des nouvelles têtes comme des amis. Il se sentait immensément revigoré par autant d’attention. Puis, il y a eu l’incident qui a tout changé. L’étudiant en médecine a vu son cercle social passer de cent à presque zéro du jour au lendemain. C’est une période d’adaptation qu’il a encore du mal à encaisser. La solitude pèse, son besoin de connecter avec autrui est d’autant plus significatif. Ça lui fait mal de ne plus être le mec populaire. Tout semblait plus facile, d’ailleurs, lorsqu’il était son ancien lui. Un simple coup d’œil accompagné d’une salutation aurait suffit à mettre Xeno dans sa poche. Pourquoi est-ce si différent à présent? Est-ce que toutes ces relations passées n’étaient que superflues, au fond? Ça donne cette impression lorsqu’il se voit éprouvé autant de difficulté à connecter avec les gens de la basse-ville. La véritable différence, c’est probablement qu’ici, les habitants ont des soucis beaucoup trop lourd à porter. À Celestia et à Midrias, l’argent et l’euphorie efface tous les maux sauf l’ennuie. Tu parles d’un choc des cultures que le jeune loup doit confronter à chaque instant depuis qu’il a été rejeté par sa famille. Dans son esprit, Grey n’a pas l’impression de s’y prendre de la mauvaise façon avec Xeno. Il est poli, aimable, souriant, cherche à lui rendre service. N’est-ce pas les débuts d’un rapport agréable entre deux individus? Mais l’autre homme lui répond comme si l’humain-garou venait de l’insulter ou pire encore. Cela désarçonne réellement l’ex-héritier des Brendy, qui doute pendant une demi-seconde de ses propres intentions vis-à-vis de Xeno. Au final, il hoche la tête à l'horizontal, son sourire bienveillant ne lâchant pas son visage malgré tout. « Je ne cherche pas à recevoir de l’argent. Je souhaite juste ta compagnie. Je pense qu’on peut se comprendre, toi et moi. Qu’on est plus semblable qu’il n’y paraît. » Son ton augmente en joie à mesure qu’il parle. Grey ne sait pas lui-même pourquoi cette autre personne lui inspire une telle positivité. Pour avoir déjà touché le fond il y a presque trois ans, il sait pertinemment qu’il est capable d’émotions noires, d’une grande déprime. Mais aujourd’hui, en présence de Xeno, les mauvais sentiments d’envolent pour laisser place à ce qu’il y a de meilleur en l’être humain. « Ce que je ne comprend pas, toutefois, c’est pourquoi garder des fleurs si près de ton visage si tu en es très allergique? C’est bien des allergies, non? » Les yeux rougit, la voix un peu enrouée, l’envie impérieuse d’éternuer, ce sont tous des symptômes qui ne trompent pas. Sans lui enlever ses précieuses fleurs des mains puisqu’il ne veut pas provoquer davantage son interlocuteur, Grey pointe à catimini derrière le dos de Xeno. « Je paris que tu te sens déjà mieux. » Oui, puisqu’il a décidé de les mettre le plus loin possible de Grey et donc, de sa propre portée. Le sourire du louveteau se décuple, si c’est humainement possible de sourire encore plus grand, bien sûr.

leave me alone

january 2023 ↠ midrias

with / @greylord brendy Les gens de l’entourage de Xeno avaient tendance à ne pas comprendre quand il avait besoin d’être seul ni même pourquoi. Et ce constat s’étendait même aux inconnus et encore plus à celui qu’il avait devant les yeux qui ne semblait pas vouloir lui lâcher les basques. Xeno ne comprenait pas leur envie de faire partie de sa vie et encore moins maintenant alors qu’il n’était plus que l’ombre de lui-même. Il avait beau l’envoyer chier, ça ne fonctionnait pas. Le gamin était pire qu’un morpion. Xeno avait beau gratter pour l’enlever, il restait accroché comme si sa vie en dépendait. Il soupira quand il le chassa une nouvelle fois, tentant de lui faire comprendre qu’il ne le voulait pas près de lui. Pourtant, ça ne semblait pas entacher son envie de le connaître et il le comprit à ses mots. Il voulait de sa compagnie, il souhaitait apprendre à le connaître, et ils étaient apparemment similaires. Un rire narquois s’échappa des lèvres de Xeno. « Tu ne sais même pas ce qui se passe dans ma vie et tu penses pouvoir affirmer que nous sommes pareils. Soit t’es devin, soit complètement con. Mais je penche pour la seconde option. » Il l’insultait clairement, mais le jeune homme s’en moquait. Tant que l’inconnu ne lui lâchait pas les basques, il ne serait pas plus agréable. Xeno n’avait ni l’envie, ni même le besoin de se faire des amis et donc de l’avoir dans sa vie. Il leva les yeux au ciel quand il reprit la parole, parlant des fleurs qu’il tenait dans la main, main derrière son dos pour tenir ces dernières hors de la portée de l’inconnu et de la sienne par la même occasion. L’irritation augmenta dans son corps au fur et à mesure qu’il insistait sur le fait qu’il était allergique et qu’avec les fleurs dans son dos, il allait mieux. Ça l’agaçait que le type ait raison alors, il renifla dédaigneux. « Ce ne sont pas tes affaires. Fous moi la paix. Retourne chez toi et va emmerder un autre pauvre con ! » répéta-t-il encore une fois, avant de tourner les talons, remettant les fleurs devant lui. À nouveau leur effluve lui parvint et il ne put retenir des éternuements et ses yeux de couler à cause de la rougeur et sécheresse qu’il sentait. Xeno se doutait qu’il ferait une réflexion quant à ce fait alors, il pressa le pas. Du moins, il tenta de le faire. Ce n’était pas facile avec sa prothèse et tandis qu’il boitillait comme un infirme, chose qu’il détestait plus que tout, il savait déjà, par expérience qu’il le suivrait. Seulement Xeno n’en avait pas envie. Tout ce à quoi il aspirait était la tranquillité mais apparemment, personne n’était enclin à lui donner et ça commençait à lui porter sur le système. Que ce soit sa famille, il pouvait le concevoir. Ils étaient inquiets pour lui, encore plus depuis qu’il avait dit, par inadvertance, qu’il aurait préféré ne pas se réveiller. Mais que ce soit un inconnu qu’il n’avait fait que repousser depuis le début, c’était encore pire. A nouveau une crise d’éternuements le fit s’arrêter et il ne regarda même pas dans la direction du type qui devait déjà être près de lui.

leave me alone

Janvier 2023 ↠ Rue de Midrias

with / @Xeno Faust Même s’il est désormais en quatrième année de médecine à l’Iron Gates Academy, Grey n’a aucune expérience avec des patients. Dans le sens que jusqu’à présent, il n’a communiqué, littéralement, qu’avec des mannequins qui simulent le rôle des patients afin que les étudiants puissent se familiariser avec la manipulation des outils médicaux avant de tester sur une vraie personne. Et un mannequin, ça ne répond pas. L’Académie est prestigieuse et ses programmes d’études sont les meilleures de la ville et pourtant, la base demeure la base. Ainsi, bien qu’il a eu des cours de psychologie et d’étude du dialogue médecin/patient, ça n’avait rien à voir avec la réalité. Instinctivement, dans son esprit rationnel, Grey se réfère à ses notes et ses cahiers, traitant le manque de coopération de Xeno comme un défi plutôt que comme un réel manque de connectivité. Et si cet homme le détestait vraiment, uniquement pour le détester? Ce qui est un argument que l’approche logique ou l’approche empathique ne peuvent réfuter. C’est une possibilité. Que Xeno ne veut simplement rien savoir de lui. Hors, pour l’heure, le jeune homme est incapable d’envisager que c’est la situation dans lequel il se trouve. L’étudiant en est encore à trouver la meilleure méthode d’approche afin que son "patient" conçoive à un dialogue. Plus encore, Grey mélange ce qu’il a apprit avec ce qu’il souhaite et le voilà à émotionnellement désirer un rapport amical. L’avantage avec un rapport professionnel, c’est justement le détachement émotionnel, ce qui permet au médecin d’éviter de souffrir continuellement. Ce bouclier n’est pas encore dressé dans le cas du louveteau, qui est beaucoup trop sociable de nature pour songer que son rapport avec Xeno est potentiellement préjudiciable pour eux. Ah, si seulement le jeune Brendy usait de la règle numéro un d’une bonne communication: l’écoute. Il aurait pu voir les très nombreux signaux verbaux et non verbaux que lui envoyaient l’homme aux fleurs.

C’est donc dans un sourire que Grey ne fait aucun cas du nouveau revers de la main qu’il se prend. « Ça te t’intéresse même pas un peu de savoir pourquoi je pense qu’on pourrait bien s’entendre? » L’appât tendu ne prend évidemment aucun preneur, puisque Xeno est dans un état de colère trop palpable pour son humour de gamin. Parlant d’humour, c’est bel et bien cela qu’il décide d’user désormais. Même si son interlocuteur amer tourne les talons, cela ne décourage pas l’étudiant qui lâche un rire spontané. « Oh mais, si je suis un con et que tu es un pauvre con, alors j’ai raison, au fond. On est similaire! » Comme Xeno pouvait facilement le prédire, Grey le suit doucement. Il est assez loin pour ne pas recevoir un claque sur la tronche si soudainement l’autre se retourne. Mais suffisamment proche pour intervenir sur le porteur de prothèses chute ou à besoin d’aide. Le loup s’arrête subitement en même temps que Xeno, l’observant qui éternue. Voilà qu’une idée lui vient. « Ce qu’il te faudrait, c’est une boîte pour mettre les fleurs à l’intérieur lors du transport. Comme ça, bah tu les as en main et prête à... à peu importe et en même temps elles vont éviter de déclencher tes allergies. » La proposition lui semble légitime. Sauf que le canidé sans meute se doute que son ami insaisissable risque de résister à l’idée. Du coup, il prend une note mentale de lui en acheter une et de lui offrir à leur prochaine rencontre. En relevant la tête sur l’intersection de Midrias qu’il reconnaît, encore une idée lui vient à l’esprit. « Pourquoi ne pas appeler un taxi? Faire tout ce chemin à pieds, c’est fatiguant même pour moi. » Comme la famille Faust, Grey ne peut faire autrement que de s’inquiéter pour cet homme tellement résistant à sa bienveillance.  

leave me alone

january 2023 ↠ midrias

with / @greylord brendy L’irritation que ressentait l’ancien celestien commençait à le tendre plus que de raison et tout ça à cause de ce gosse qui n’avait aucune envie de le laisser tranquille. Xeno avait bien compris qu’il désirait le connaître dans une certaine mesure, mais ce n’était pas ce que lui souhaitait. S’il s’était exilé à Zaun, c’était pour être tranquille et qu’on ne vienne pas le faire chier. Mais le jeune homme à ses côtés ne semblait pas comprendre ce besoin qu’il ressentait d’être seul avec son handicap et sa rage contre le monde entier. Il le rembarra une nouvelle fois, pensant peut-être à tort que ce serait suffisant cette fois-ci. C’était sans compter sur le côté borné du jeune homme qui tentait encore de lui faire comprendre qu’ils s’entendraient bien plus que Xeno le pensait. Il poussa un soupir de frustration face à la situation et darda son regard noir dans le sien. « Okay on est similaire puisque t’es con et moi un pauvre con ! Mais je ne veux ni de ta pitié ni de ton aide. Alors, casse toi. » Encore une fois, il avait l’impression de pisser dans un violon. C’était comme si l’inconnu entendait ses mots mais ne les comprenait pas. Comme si ça lui passait dessus sans même l’atteindre. Est-ce qu’il était comme ça également avec les filles dans la rue ? Incapable de prendre un non pour un non et les harcelant jusqu’à ce qu’elles abdiquent et lui donnent ce qu’il voulait sur le moment ? L’espace d’un instant, Xeno pencha pour lui demander, avant de réfréner cette idée. Ça ne donnerait que plus envie au jeune homme à ses côtés de discuter avec lui alors que tout ce que le zaunard avait envie, c’était retourner chez lui après avoir déposé les fleurs à Cassia, et avant de retourner à nouveau à Midrias pour suivre sa petite fleuriste jusqu’à chez elle. Cette pensée lui tira presque un rire alors qu’il se rendait compte que finalement, il n’était peut-être pas si opposé au type qui s’évertuait à vouloir devenir son ami, même si lui ne se faisait pas connaitre auprès de la jeune femme.

Xeno décida alors de reprendre la route, sachant pertinemment que l’autre le suivrait et il n’eut pas tort. Un soupir s’échappa de ses lèvres et il leva les yeux au ciel quand il l’entendit parler à nouveau. Ne pouvait-il pas se taire et ce même s’il donnait des conseils qui pouvaient potentiellement lui être utiles ? L’ancien membre du bataillon n’avait même pas pensé à la boîte pour éviter ses allergies. Pourtant, jamais il ne l’avouerait à voix haute. Il ne donnerait pas cette satisfaction au jeune homme qui marchait derrière lui. « Combien de fois devrai-je te répéter que je me fous totalement de ton avis et ton envie de m’aider ? Parce que j’ai clairement l’impression de parler à un gosse qui ne comprend rien et ça commence à me taper sur le système. » Le jeune homme ne semblait réellement pas comprendre que le problème venait de lui et que plus il continuait à emmerder Xeno et moins il serait patient. Il n’était qu’à quelques secondes de complètement craquer et de le frapper pour qu’il le laisse tranquille. Mais est-ce que comme ça il comprendrait ? Xeno n’en était pas sûr. Il soupira une nouvelle fois, et une fois de plus se stoppa pour regarder l’intru dans sa vie et son besoin de tranquillité. « Peut-être parce que j’ai pas de tunes à dépenser dans ce genre de conneries ! » expliqua-t-il en serrant les dents. Enfin, ce n’était pas totalement la vérité. Xeno pourrait demander de l’argent à sa famille, ses parents lui donneraient sans même rechigner. Mais il était hors de question que ça arrive. Alors, il rationnait ses économies et clairement, prendre un taxi tous les jours pour faire le chemin lui coûterait bien trop cher. Il se contentait donc de ses jambes incertaines qui lui faisaient parfois défaut. « Vraiment t’as pas autre chose à foutre que de me coller au train arrière comme un chien ? Je sais pas, une vie, des cours, une petite amie ou même un boulot ? » L’exaspération pouvait s’entendre dans la voix de Xeno tandis qu’il tentait de ne pas s’énerver plus que de raison devant l’insistance du jeune homme.

leave me alone

Janvier 2023 ↠ Rue de Midrias

with / @Xeno Faust Ses intentions sont pures, mais ses méthodes sont problématiques. Grey persiste beaucoup trop face à une personne complètement fermée à l’idée d’une discussion ou d’une connexion. Lui qui autrefois était tellement sociable au point que les amis pleuvaient du ciel, cela faisait un peu pitié aujourd’hui alors que Xeno lui ferme si brutalement la porte au nez. Le loup n’abandonne pas, donnant des conseils, cherchant à faire rire. Rien ne fonctionne. L’autre homme garde le même discours et souhaite son départ. Le sourire continue de l’étudiant commence donc enfin à se faner. Certes, il a pitié de l’handicapé, sauf qu’il ne s’imaginait pas que Xeno manifesterait une telle hostilité. Dans sa poche, son téléphone vibre d’un coup. Gardant son rythme de marche afin de ne pas perdre de vue le Zaunard, l’homme-garou sort l’appareil et observe l’écran en silence. La notification le surprend, puisqu’elle provient d’un ancien ami de Midrias. Grey ouvre son message et commence à le lire, surpris par les mots employés. Sans même le réaliser, ses pas se ralentissent pour finir par se stopper. Ses pouces tapent une réponse, incertain s’il pourra convaincre cette personne ne justifier ses propos. Concentré, l’enfant du fléau ne remarque pas que Xeno continue son chemin avec un rythme soutenu afin de lui échapper. La distraction est probablement tout ce que le plus vieux avait rêvé pour que l’indésirable lui foute la paix. Grey ne reçoit aucune réponse de cet ami. Pire encore, alors qu’il tente de taper un nouveau message texte, son téléphone lui indique que son numéro a été bloqué par la personne qui vient de l’insulter.

Je viens d’apprendre pourquoi tu t’es barré.
Si je te revois un jour, je vais me charger personnellement de te foutre la raclée de ta vie.
Tu ne t’en relèveras pas, crois-moi.
Tes parents auraient dû nous laisser faire, pff.
Des horreurs comme toi ça ne mérite pas de vivre.

Ce n’est malheureusement pas le premier message d’insulte que ses anciens amis lui envoi. Mais ça faisait deux ans qu’il n’en avait pas reçu. Donc d’avoir cela subitement, sans prévenir, ça détruit complètement son moral. Grey soupire tout en rangeant son téléphone dans sa poche. En relavant la tête, bien évidemment que Xeno n’est pas visible nulle part. Ses yeux scannent les alentours, mais aucun indice de l’endroit où il est présentement et d’où il se rendait. Une pensée lui vient de se rendre chez lui à Zaun afin de l’attendre là-bas. Hors, il sera probablement très mal accueillit par l’homme aux fleurs. Nouveau soupire très profond avant que le loup-garou fasse finalement demi-tour et se dépêche de quitter Midrias. En sachant que des gens pour qui il n’a plus confiance savent pour sa malédiction et le menace de la sorte, ça lui donne encore moins envie de persister dans son ancien quartier. Il met d’ailleurs son capuchon sur sa tête afin de dissimuler son identité, courant à présent pour retrouver Ketterdam. Dire que ce nouveau quartier est désormais pour lui source de sécurité. Comme les temps ont changés.