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Janvier 2023 ↠ Auberge de l'oncle de Toma

with / @Toma Sharpe Le temps ne peut être arrêté. Il avance inlassablement, que nous soyons prêt ou non à le suivre. Ainsi, les jours s’accumulent et bientôt on peut les compter en mois, en années. Comment cela peut-il défiler si rapidement alors que l’esprit est occupé ailleurs? Par ses soucis, par l’académie qui lui gonfle les neurones de nouvelles connaissances. Grey n’a absolument aucune idée de comment plus de deux ans se sont écoulés à présent depuis "l’incident". Il aimerait bien mettre un frein au temps puisqu’il se souvient toujours comme si c’était hier de l’expression d’horreur sur le visage de ses parents en découvrant son fléau. Va t-il un jour pouvoir effacer cette vision de son cerveau? Probablement pas. Ainsi, il n’a pas le sentiment qu'autant de temps a passé et pourtant, les calendriers affirment le contraire. Sa vie continue ainsi que l’existence des autres en parallèle, peu importe l’ardeur avec laquelle il aimerait recevoir ce coup de téléphone de son père pour l’invité à rentrer à la maison. L’espoir persiste toujours, bien que la réalité s’est imposée non sans douleur : il est réellement seul désormais… Pas vraiment. Tandis que son corps repose à l’horizontal dans son lit, son esprit lui fait voir les différentes personnes significatives qu’il a croisé depuis son bannissement de Midrias. D’abord des noms, puis des visages qui se dessinent un à un et peuvent lui remonter le moral. Un visage apparaît, lui apportant un lot de souvenirs plutôt douloureux. La personne n’est pas ce qui lui cause cette peine, c’est plutôt l’état dans lequel il était lors de leur rencontre qui est à l'origine de cette souffrance. C’était le soir même de sa départure de Midrias, alors que le jeune loup ne savait pas où aller ou quoi faire. Le Zaun avait été sa première destination, pas Ketterdam où il a finalement élu domicile par la suite. Grey revoit très bien ce visage bienveillant, ce sourire qui lui a apporté la lumière nécessaire pour réunir son courage pour se reconstruire alors que sa vie lui semblait complètement détruite. Il s’agit du réceptionniste de cette auberge où il avait échoué sans trop savoir comment. Dire que l’étudiant en médecine n’a encore jamais remercié Toma pour la différence qu’il a faite sans même le savoir, probablement.

Grey se redresse d’un coup, venant s’asseoir sur son matelas. Un coup d’œil sur le calendrier lui rappelle qu’il a non seulement la journée libre de cours, mais aussi que c’est précisément le même jour de la semaine que lors de sa première rencontre avec Toma il y a des années, maintenant. Quelle étrange coïncidence. Possible que le réceptionniste soit toujours là, qu’il serait donc présent si le louveteau décide d’y retourner pour le voir. Suivant cette impulsion, Grey se précipite sous la douche et se prépare en vitesse pour sortir de son appartement. Il est déjà midi, lui qui paressait au lit plutôt que de faire quelque chose de productif de son weekend. Retrouver l’auberge sera peut-être un défi et en effet, cela s’en révèle un alors qu’il perd trois heures pour enfin déboucher devant l’établissement qui existe toujours. Le jeune homme espère que celui qui sera présent à l’accueil sera le même. Aussi que Toma va le reconnaître, ce qui n’est pas certain, surtout sans les yeux rougis par les larmes et l’air sombre qu’il portait involontairement lors de leur première rencontre. Le loup-garou fait donc son entrée, émerveillé de voir que rien ne semble avoir changé dans l’auberge. Comme il l’espérait, le réceptionniste a les traits familiers. Un sourire joyeux s’affiche sur ses lèvres tandis qu’il réuni d'abord ses pensées chaotiques. « Toma! J’espérais que tu travaillais toujours ici. Je suis venu pour te voir, en fait. Je ne sais pas si tu te souviens de moi? » Grey ne peut pas s’empêcher d’être un peu neveux. Toma doit voir des centaines de personnes différentes par jour, si ça se trouve! Ainsi, il y a une probabilité pour qu’il n’ait pas la moindre idée de pourquoi cet ancien client est de retour. Ce qui risque d’être embarrassant, si c’est le cas.

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Janvier 2023 ↠ Auberge de l'oncle de Toma

with / @greylord brendy
les contes de fées. autrefois, c’est ce qui a bercé ses songes. amas de papier où s’amoncelaient des histoires enfantines ; oubliées sur sa table de chevet. ces mots, qu’il dévorait chaque soir — avant de s’endormir.

dorénavant,
tout est différent.

c’est fou à quel point tout peut changer, à quel point tout peut créer une chute libre. perdu ⸻ livré à un sort détesté. rien / dans ce monde / n’est indéniable. tout est instable ; philosophie qu’il a compris depuis qu’il a quitté ces allégories féériques. résigné à vivre une existence qu’il ne contrôle pas — percées solaires qui ne cessent de s’écouler.

s’il pensait vivre une aventure, il en faut que se noyer sous des déceptions incessantes ; foutrement navrantes.

comme raiponce, il a été enfermé dans une tour. cependant, tout vous oppose. si elle désirait quitter sa prison pour découvrir le monde — ce n’est pas son cas. lui, c’est le conte de carroll. celui où alice chute. tombant durant de longues minutes avant de découvrir un monde merveilleux aux délices multiples. là, à se demander quand arrivera le moment où il posera enfin le pied dans ce pays chimérique.

cauchemar éveillé.

elles s'envolent, ses pensées. une voix qui s'élève — qui le force à relever la tête. il est comptoir, aujourd'hui. ses iris qui croisent le faciès nouvellement arrivé. un arrêt ⸻ il a l’impression de le connaître. ses traits lui sont familiers, c’est étrange. Son patronyme qui se forme sur les lèvres de l’inconnu — où se meme la révélation.

« oh, greylord ? c’est bien ça ? » ; qu’il demande. il sait qu'il ne se trompe pas. impossible. toma, il passe ses journées dans l’auberge. les seules âmes qu’il entrevoit sont celles qui passe la porte de l'établissement ; faciès qu’il grave dans sa mémoire. « tu as besoin de quelque chose ? » — à simplement demander, un rictus aux lèvres.

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Janvier 2023 ↠ Auberge de l'oncle de Toma

with / @Toma Sharpe L’angoisse est bien présente et lui ressert l’estomac. Et si Toma n’a aucun souvenir de lui? Après tout, ça va bientôt faire trois ans. C’est donc normal de se dire que sa mémoire à fait le ménage de ce jeune homme aux yeux rougis et aussi blanc qu’un drap qui ne parlait presque pas, quoi. Grey venait de vivre un évènement extrêmement traumatique lors de leur première rencontre. Simplement en apparence, l’homme qu’il est aujourd’hui est complètement différent. Alors de s’attendre à ce que Toma le reconnaisse immédiatement, c’est réellement illusoire. Pourtant, le regard qui se pose sur lui a comme une étincelle réconfortante. Puis, il prononce son prénom. Sans erreur. En entier, surtout. Mais oui! C’est vrai, Grey avait presque oublié qu’à l’époque il utilisait toujours son prénom complet lorsqu’il se présentait quelque part. Désormais, il raccourci, à la fois pour se rebeller de ses parents qui l’ont abandonné et aussi pour embrasser cette nouvelle personne qu’il est devenu maintenant qu’il vit seul. Tout souriant, le loup hoche vivement la tête. « Oui, c’est bien ça! Je n’utilise que Grey, maintenant. C’est plus court. » Autant ne pas entrer inutilement dans les détails complexes de pourquoi il a si honte de son prénom à présent qu’il réside dans la basse-ville. L’étudiant s’approche de quelques pas afin de se positionner directement devant le comptoir et son employé en fonction. « Je sais que ça va paraître un peu absurde, mais je tenais à passer pour te remercier pour tout ce que tu as fait pour moi à notre première rencontre. Je ne sais pas si tu te souviens de mon état d’alors, j’étais au plus bas. Et d’avoir eu quelqu’un comme toi qui était simplement gentil et bienveillant, ça m’a réconforté et redonné du courage. » Il s’arrête, un peu gêné de lui sortir tout un discours d’un coup, alors qu’ils viennent à peine de se revoir. « Pardon de ne passer que maintenant, presque trois ans plus tard. J’aurais dû revenir vers toi pour te remercier bien avant. Tu- » Grey s’interrompt d’un coup alors qu’un client fait son entrée dans l’auberge. Le loup fait profil bas et s’éloigne vers l’un des murs de la pièce tandis que Toma s’occupe du client. C’est réellement embarrassant de savoir qu’il le perturbe en plein travail. Même lorsque le client quitte l’accueil, le brun demeure assis avec un air désolé sur le visage. « Je te dérange, je le vois bien. Je peux repasser un jour où tu ne travailleras pas, si tu préfères. » Il propose afin de se racheter et de ne pas restreindre Toma à son comptoir alors qu’ils pourraient discuter ailleurs, au calme, entre amis.