Aux douces soirées du printemps, le crépuscule masque sa vivacité et surprend ; les âmes qui trainent, s'attardent, font affaire entre les murs sombres et les couloirs gelés d'une forteresse crainte, tout contre la montagne. Il fait déjà nuit lorsqu'il se sépare de son hôte et prend le chemin de la sortie, le visage fermé en proie à ses propres réflexions. L'ombre du cadet Sage qui se mêle à nouveau au mouvement, initie le changement. Celui-ci se trouve dans les détails, mais Akheliy les remarque. La nervosité, l'impatience et les quêtes différentes, axées vers le fold, vers les créatures qui y rôdent. Et les intérêts qui se dessinent à l'horizon, semblent être les mêmes, mais la méfiance est de mise avec les assassins de l'ombre.

Chemin qu'il trace, seul, à travers les arbres alignés ; quand il se sent observé. Pour autant, ne change-t-il pas d'attitude, poursuit sa route en faisant mine de ne pas s'inquiéter, repérant le mouvement de celui qui le traquait. Etrange, cela ne lui était jamais arrivé. Il dévie brusquement sa route, quitte le chemin pour slalomer un instant entre les feuillages, puis coller son dos contre un tronc, dague sortie à la main en prévoyance. Et lorsqu'il intercepte l'individu en question, son bras plaqué autour de son cou et la lame tout contre sa joue, c'est son odeur qui le percute violemment et lui fait prendre conscience de qui il est.

Stupéfaction.

Il le relâche aussitôt, s'écarte en le fixant étrangement.
Who are you ? What you're doing here ?
Un enfant du fléau chez les Sage. Un loup, surtout. Prunelles aux éclats argentés qui dévisagent prudemment celui qui lui fait face. En attente de réponses.

jours qui se suivent et se ressemblent tous, soirées solitaires dont tu ne parviens plus à te contenter et pourtant, les larmes qui ne coulent plus, perles taries d'avoir tant coulé, sillons invisiblesg r a v é s à même la peau, à même le cœur. douloureuse solitude à laquelle tu ne te fera jamais et cette leçon apprise à tes dépends, d'un Ryu persuadé que tu peux faire mieux, Sage qui ne comprend rien d'autre que la c o l è r e, altercation de laquelle personne n'est ressorti vainqueur, sauf peut être le gouffre au fond de ton cœur.
mais tu dois rester calme Helyo. prendre ton mal en patience, attendre que ton heure vienne pour un jour, retrouver cette l i b e r t é qui te manque tant, retourner chez toi, là où vivent tes parents. mais tu le sais Hell. que tu aurais pu bien plus mal tomber, que tu aurais pu finir enfermé pour le reste de tes jours, louveteau stupide ayant commit l'irréparable par amour, m e u r t r i e r à qui l'on avait promis monts et merveilles avant de finalement le pousser à s'écraser, chuter lourdement au sol. énième soirée passée à ruminer dans ta chambre avant de finalement en sortir pour aller t'aérer l'esprit, tenter de te changer les idées.

nuit étrangement calme, prison dorée plongée dans un sommeil relatif et les âmes d'ordinaires grouillantes de vie à cette heure ci qui ne donnent plus aucun signe, silence pesant, difficile à supporter. tendre caresse dans le cou de ton compagnon, moon fox t'accompagnant partout depuis quelques mois, inséparable présence dont tu ne peux plus te passer, dernier rempart avant la folie. « it's strangely quiet tonight don't you think ? » couinement en réponse et le corps qui s'ébranle lentement dans la nuit, se fond sans mal dans l'obscurité et la forêt Sage rapidement rejointe pour permettre à ton ami de retrouver sa famille, le laisser jouer quelques heures avec ses frères et sœurs, pincement au cœur à cette visions. ça fait mal Helyo. ça fait mal, mais tu ne dis rien, préférant rester assis là, à sourire bêtement devant les jeux des petits renards lunaires jusqu'à ce que soudainement, une odeur i n c o n n u e fasse bondir ton cœur, alerte tes sens. « stay here lovely, i'll come back. » dernière caresse avant de te redresser pour détaler en silence, curiosité ranimée et le loup en toi excité ; traques qui lui ont tant manqué alors que tu remonte la piste en finissant par grimper dans l'arbre le plus proche de ta cible pour l'observer longuement, la suivre d'en haut.

endocarde affolé à cette idée, c e r t i t u d e te rendant euphorique, gamin loup depuis trop longtemps laissé sur le côté et finalement, l'impression de respirer à nouveau : il y a un deuxième loup au manoir Sage. hésitation alors qu'il change de chemin, inconnu t'ayant déjà certainement repéré et le corps qui se glisse gracieusement jusqu'au sol lorsqu'il disparaît de ton champ de vision avant de littéralement te sauter dessus pour te p l a q u e r sans ménagement contre le tronc le plus proche, une main sur ta gorge, l'autre sur la lame venue délicatement lécher ta joue, en laisser couler un discret filet de sang. frisson le long de l'échine et le sourire qui s'étend, illumine le visage, beauté androgyne si particulière dont tu aime jouer, tirer avantage. regard croisé à t'en faire oublier de respirer face à la profondeur de ces yeux argentés et pourtant, le visage qui ne montre que ce que tu veux bien montrer, face à cet i m p o s a n t e présence qui éveille tant de choses à toi, pousse Fenrir à s'agiter, gronder dans son coin. who are you ? what you're doing here ? questions qui accentuent encore le sourire, font briller férocement l'azur de tes iris qui ne lâchent pas les siennes, s'y noient totalement. « bouh... i'm the big bad wolf... » pression relâchée dans l'instant, le pouce qui retrace l'estafilade sur ta joue avant de venir mourir contre ta langue venue lécher le précieux liquide et ce, sans que jamais ton regard ne quitte le sien.

tu es étrangement excité Helyo. présence nouvelle ravivant chez toi l' e s p o i r de pouvoir t'en sortir, loup inconnu à la beauté frapante et au fond de ton cœur, le grondement ombrageux de celui qui a besoin, de celui qui bientôt, viendra réclamer, peut-être même supplier. « you, what you're doing here hm ? » question retournée sans même y répondre, louveteau au caractère bien trempé, d é t e s t a b l e m e n t  joueur, agaçant à souhaits. « who am i ? maybe hellhound ? » et la tête qui se penche sur le côté, le sourire qui s'agrandit encore, satisfaction à peine cachée. « you ? who you are ? »

Un chien de l'enfer.
L'amusement dans ses traits qui ternissait la rencontre, venait irrémédiablement contrer son sérieux ; il s'en trouvait déstabilisé. Sortant d'une entrevue importante, à la tension sans précédent ni équivoque ; et voilà qu'on lui riait au nez et qu'on se jouait de lui. Sa lame retrouve son fourreau à sa ceinture, et son regard se fait plus dur alors qu'il fait face au louveteau. Tête brûlée chez les Sage, mauvaise association. Inédite. Pour brouiller les pistes, sûrement ; et s'il n'était qu'illusion ? Akio pourtant prévoyant, aux paupières closes tout le long de la rencontre ; mais pas infaillible, il le sait. Face à la famille Sage, il n'est qu'un grain de poussière, si facilement remplaçable. Utilité toute relative quand il peut sauter à tout moment. Soumis à leur volonté tranchante, parfois cruelle et si souvent implacable. i see... i'm not looking for trouble. Parce que c'est ce qu'il semblait rechercher, le loup face à lui. Visage d'éphèbe et pourtant lueur agressive au fond des iris ; il lui évoque la folie, pour la côtoyer suffisamment. Il lève les mains, recule jusqu'au chemin qu'il avait quitté pour l'intercepter, restant sur ses gardes malgré tout. Repli qui semble évident, nécessaire. Se battre au sein de la forteresse serait une mauvaise idée, clairement. Akio n'était pas suicidaire, loin de là. Et si la présence d'un loup chez les Sage éveillait sa curiosité, il avait une famille et des personnes à protéger, ne pouvait pas se permettre de fauter bêtement.

réaction à laquelle tu ne t'attendais pas et le loup inconnu qui fait machine arrière, semble ne plus vraiment d é s i r e r le contact, la rencontre. ( why are you leave me ? ) et les pensées qui s'emmêlent alors qu'il s'éloigne l'alpha, range son arme avant de lentement reculer, assurer qu'il n'est pas ici pour chercher des noises, troubler l'apparente sérénité de l'endroit alors que les Sages veillent, surveillent les moindres allées et venues, le moindre des gestes de leurs invités. frisson dévale l'échine alors que tu reste là Helyo, totalement i n t e r d i t devant cette réaction à laquelle tu ne t'attendais pas, inconnu à la prestance déroutante qui préfère fuir plutôt que de faire face, semble penser que tu es là pour veiller, garder les portes de l'enfer. il a le regard dur ce loup. prunelles argentée qui ne laissent le droit à aucune erreur et à nouveau, la pression qui enserre la poitrine alors qu'il s'éloigne, a b a n d o n n e avant même d'avoir essayé. « that's all ? » la question qui s'échappe, les sourciles qui se froncent et en un instant, le corps qui s'élance à sa suite, les doigts qui se referment sur sa manche pour le retenir, le forcer à te faire face. « j'ai vraiment l'air de quelqu'un qui pourrait t'attirer des emmerdes ici ? » et si tu n'es pas réellement cohérent Hell, c'est uniquement parce que tu ne veux pas qu'il parte comme ça, te laisse là, s e u l avec tes émotions et ton chagrin. « ah fuck... ! » capacité à communiquer de plus en plus erratique, résultat de ces mois passés ici, enfermé et l'impression de ne plus savoir comment agir, que dire. « j'suis pas... j'ai pas... je suis rien ici, alors ça sert à rien de stresser hein... » explications vagues d'un enfant qui ne sait pas s'il peut vraiment parler, se confier, révéler son identité et pourtant, l' a u r a qui attire, force le respect, inspire la confiance. « Helyo. i'm... yeah i'm just... Helyo. » Helyo. pas Hell. juste Helyo. les doigts qui finissent par le relâcher et les prunelles céruléennes qui cherchent les siennes, tentent par tous les moyens de les happer. ( look at me, i'm right in front of you... don't leave me alone... ) supplique silencieuse au fond des yeux, infime espoir qu'il c o m p r e n n e, ou au minimum, ressente ta douleur. « i can't tell you all but... i'm really not here because i wanted it... they... hide me from the Concil and... many other things... » explications basiques et les détails que tu ne lui expliquera pas, les raisons qu'il n'apprendra jamais secret à jamais enfoui dans ton cœur.