Curieux. C'est un endroit qu'il connaît mais peu ; il a déjà fait des recherches sur la zone, celui ne lui a pas semblé de grand intérêt de focaliser son attention dessus. Peut-être une erreur au final, si c'est en ces lieux qu'il a rendez-vous. Le jeune Draigwen a libéré sa journée pour cela, comme sa camarade lui a gentiment demandé. La seconde chose qui est curieuse d'ailleurs. Le comportement d'Aelia ; excitée mais mystérieuse sur la raison qui a fait que Myevi ait besoin de venir ici. Il espère qu'il peut lui faire confiance pour ne pas lui faire perdre de temps, mais il est milles fois trop tard pour se poser la question. Myev a fait confiance à Aelia, bien des fois sur bien des choses. Tout de même, mystérieuse n'est pas un adjectif qu'il emploierait souvent pour qualifier son amie – cela lui semble presque être l'antonyme même de sa personne. Et le jeune homme pense que cela est une bonne chose. Le grand brun jette un coup d'œil à sa montre alors qu'il s'approche du lieu de rendez-vous que lui a fixé sa camarade. Aucun étonnement quand il remarque qu'il a déjà une bonne quinzaine de minutes de retard, une habitude qu'il parvient à gérer que pour arriver à l'heure en cours et ne pas faire honte à la famille Draigwen. Alors il ne s'excuse pas de son retard ; Aelia doit avoir l'habitude et il n'y a pas mort d'hommes à ne pas être ponctuel. « Hey Aelia. » ; il lui offre un petit sourire, presque nerveux de ne pas savoir pourquoi il est là, la raison derrière l'invitation de son amie. Il est presque surpris d'ailleurs qu'Aelia ait réussi à garder le secret sur la raison de cette rencontre, ce n'est pas son genre. Ce qui rend Myevi d'autant plus intrigué. « Alors… pourquoi tu nous as fait venir ici ? » demande-t-il rapdiement, incapable de se montrer plus patience lors que cela fait déjà plusieurs jours qu'il est dans le flou. Ce qui le rassure au fond, c'est qu'il sait qu'Aelia ne l'aura pas garder dans le noir pour lui annoncer une mauvaise nouvelle. Alors soit la jeune femme a quelque chose à lui montrer ou à lui faire faire, soit elle a des avancements… concernant l'artéfact. Même si cela ne lui semble pas être le lieu idéal pour cela. Il esquisse un petit sourire et hausse un sourcil en croisant les bras sur sa poitrine. « Seuls tous les deux… Au milieu de nul part… » commence-t-il dans l'idée d'évacuer sa propre nervosité qui n'a pas lieu d'être. « Tu comptes m'assassiner ? » ; ce serait vraiment dommage. Le cadet est convaincu que Aelia et lui ont encore de nombreuses choses à faire ensemble avant d'en arriver là.

Dans l’impossibilité de s’endormir cette nuit, la jeune femme s’est occupée autrement. C’est bien la première fois qu’elle retourne autant le contenu de son armoire afin de sélectionner la meilleure tenue pour son rendez-vous du lendemain. Ce n’est pas forcément un rencard mais dans le cœur de la demoiselle, les choses ne sont pas aussi claires. Elle s’impatiente de partir à l’aventure en compagnie du garçon, en dehors de l’enceinte de l’académie et de la bibliothèque. Elle pourra parler plus librement bien qu’il existe toujours un enjeu dans cette histoire. En effet, la jeune femme continue de lire de nombreux livres pour lui prêter main forte. C’est d’ailleurs grâce à un ouvrage qu’elle a pu découvrir une piste. Elle a continué ses recherches sans lui dire un mot à ce sujet. Elle ne veut pas lui faire de faux espoirs comme au moment où Myevi lui a remis son artéfact. Elle fera de son mieux pour le réparer mais c’est bien la première fois qu’elle touche à quelque chose de si précieux. Peut-être pas aussi précieux que les cheveux du garçon mais elle espère que leurs nombreuses rencontres vont lui permettre d’engager leur relation vers la bonne voie. Malheureusement, à lui rendre autant service, Aelia devient juste une source de savoir et rien de plus. Pour autant, elle ne devrait pas oublier que le cadet Draigwen lui fait confiance. C’est un sacré pas et elle a conscience qu’elle ne peut pas s’en plaindre. C’est juste que c’est difficile de ne pas se perdre dans ses rêveries quand il est à ses côtés. Enfin, Aelia est ravie de faire partie de sa vie, plus de près que de loin maintenant.

A condition que l’étudiant montre le bout de son nez. Elle ajuste discrètement son short en espérant que celui-ci valorise sa silhouette et plus précisément ses jambes. Ce n’est pourtant pas le meilleur plan quand on s’apprête à s’aventurer dans un coin inconnu. Est-ce que les sentiers seront entretenus ou finira-t-elle piquée par une multitude d’orties sur la route ? Adieu les belles jambes… Un air abattu s’apprête à prendre possession de son visage quand le héros du jour - et de ses nuits - fait acte de présence. Elle est à deux doigts de l’applaudir mais elle préfère donner un coup de pied à son sac à dos… Car oui, celui-ci était posé devant elle et la partie inférieure de son corps tandis que son squealy se met à chantonner une musique... Non... Pourquoi il a appris ça ? Cette musique avec des paroles de lovers... qui lui fait penser à Myevi. La pauvre se met à rougir de honte. “ Salut ! “  Mais apparemment, il n'a pas l'air d'être perturbée, préférant la questionner déjà sur leur objectif. Devrait-elle lui révéler la surprise ? Celle-ci n’est pas assez bonne pour faire durer le suspens. Elle reprend contenance après avoir donné quelques graines à l'oiseau pour le faire taire. “ Hmm… Tu as bien respecté le deal ? Tu n’as dit à personne qu’on se retrouvait ici aujourd’hui ? “ De quoi alimenter sa peur de mourir ? “ Il y a bien d’autres choses qu’on peut faire à deux, tu sais. “ Mais elle risque de le faire fuir si elle cite une autre possibilité, qui l’inspire beaucoup plus qu’à un meurtre. Elle tente de se rattraper, faussement innocente. “ Comme faire une randonnée en direction d’un ancien temple des dragons de pierre. C’est le premier à avoir été touché lors du Grand Déclin. Il y a beaucoup de légendes autour de celui-ci. Il aurait été dédié à Lilvani la voyante. Le fold l’aurait visé en premier car il existait une prophétie… Qui aurait mis les mages sur la voie pour réveiller les dragons de pierre.  “  Quelque chose qui leur permettrait de voir plus clair, à défaut d’avoir un voyant dans leur équipe. C’est ce dont il a besoin, Myevi, non ? " Tu ne lui dis pas bonjour ? J'ai pensé que c'était une bonne idée de l'avoir avec nous, au cas où on pourrait faire de mauvaises rencontres. Il s'appelle Nino. " Ca veut dire enfant en espagnol... Est-ce que Lilvani la voyante serait en mesure de prédire un tel futur pour Aelia... et Myevi.

L'accueil qui lui est réservé n'est des plus conventionnels. Myevi hausse un sourcil mi-curieux mi-exaspéré quand quelques notes d'une chanson romantique résonnent depuis le fin fond du sac de sa camarade. L'intrigue n'est que plus grande quand celle-ci décide de donner un coup de pied dedans et que le son cesse. Dieu, qu'a-t-il dans ce sac ? Peut-être que Myev n'aurait jamais dû accepter l'invitation d'Aelia. La jeune femme se reprend bien, jouant l'espionne en mission secrète, ce qui fait rouler des yeux le Draigwen. « Non, j'ai rien dit à personne, promis, juré, et cetera. » ; un fin mélange entre un soupir et un grognement. Et une exaspération qui ne fait qu'accroître quand elle aligne les mots suivants. « Ah. » – car oui, il n'a pas de meilleure réponse à une telle remarque. Pas que cela ne l'intéresse pas, mais il anticipe beaucoup trop les complications avec Aelia et en plus, il a connu plus confortable qu'un chemin poussiéreux perdu au milieu de nul part. C'est effectivement plus adapté pour une randonnée que pour une partie de jambes en l'air. « Pourquoi t'as les jambes à l'air si on part en rando ? Cela ne me paraît pas judicieux comme choix. » relève-t-il avec un regard appuyé et critique sur les fameuses jambes de la demoiselle. Ce n'est pas que cela lui déplait d'avoir des jolis gambettes sous les yeux toute la journée, mais il n'a pas spécialement envie d'entendre Aelia pleurer qu'elle s'est griffée avec il ne sait quoi. Et puis dieu sait ce qui se cache dans cette zone, et quel type de maux l'étudiante pourrait attraper pour simple contact avec une plante. Mais finalement, c'est le problème d'Aelia (peut-être le sien si jamais elle décède dans ses bras) et il y a plus important sur la table – la découverte de la jeune femme. C'est presque un sourire radieux qui se dessine sur le visage cerné par la fatigue de Myev ; une sorte de joie, de soulagement et de fierté qui danse dans sa poitrine. « Mais c'est une super idée. Comment t'as eu toutes ces informations ? C'était dans les livres qu'on a vus ensemble ? Pourquoi tu m'as rien dit avant ? J'aurais pu compléter tes recherches ou t'aider. Pourquoi tu– » ; surtout une grand excitation d'y trouver une sorte d'ouverture vers la vérité quand tout lui semble obstrué depuis des semaines. Alors il assassine Aelia de questions autour des ses explications, de cette nouveauté qu'elle a gardé pour elle depuis tout ce temps. Myevi se demande bien comment la jeune femme a fait, à la fois pour demander sa langue mais également pour tomber sur une telle information. « C'est bizarre que tu sois restée aussi secrète. » conclut-il d'un air qui se veut sévère, mais la soulagement l'en empêche et c'est presque avec amusement qu'il le prononce. C'est alors que Myev remarque que la chose dans son sac est vivante ; un squealy qui le regarde de ses grands yeux – c'est sans doute lui qui s'est pris le coup de genou. Pauvre bête. « Ah euh oui bonjour… Nino. » un nom… intéressant et peu commun qu'il ne critiquera pas devant Aelia. La petite chose tourne la tête sur le côté en continuant de le fixer – de son air idiot – avant de se mettre à chanter. L'étudiant en histoire est un peu perdu, on lui a toujours dit que les squealy étaient des alerteurs de dangers. Quel est le danger ici ? Lui ? Ou bien Aelia ? Car tout le reste lui semble incroyablement calme autour de lui. « Pourquoi il chante maintenant ? Et pourquoi il chante ça ? » – parce qu'il est quasiment sûr de ne jamais avoir entendu un squealy chanter de telles paroles. Ces oiseaux ont un cri relativement commun d'après ses souvenirs alors pourquoi celui-ci se prend pour une pop-star croisée avec une adolescente en manque d'amour ? Alors il arque un sourcil en relevant le visage vers Aelia. Tiens, finalement, s'il s'agit du squealy d'Aelia, Myevi n'est qu'à moitié étonné qu'il soit légèrement… différent des autres. Une originalité à l'image de l'étudiante. Il n'a pas de mal à imaginer la jeune femme chanter de telles chansons quand elle est seule. Cela dit, cela n'explique pas le second problème. « T'es sûre qu'il chante en cas de danger ? …Il a l'air un peu cassé ton squealy, enfin Nino je veux dire. ». Parce qu'il n'est pas convaincu de l'intérêt de promener ce squealy si celui-ci passe son trajet à chanter de façon aléatoire – à part peut-être attirer le danger vers eux. L'inverse même de son rôle premier.